Gérard Haller vient de
publier Fini mère aux éditions Galilée.
Livre bouleversant auquel je tente de rendre grâce par ce choix d’extraits
c’est le soir. C’est dans la chambre devant la forêt ici où elle regarde le
noir maintenant venir.
le ciel noir dedans tomber sur les champs ocre et jaunes de son enfance tout
près lumineux encore /oh / et la brume dessus pâle déjà / et l’herbe / les blés le
soir transis bleuissant oh et les grands sapins au loin où vont les animaux se
terrer à la fin jusqu’à la fin comme ça se tenir avec tout dans la lumière.
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chaque fleur oui et chaque chose comme ça / pierre / plante / bête / âme /
chaque âme / chaque corps dedans abandonné déjà nu sans nom au bord de la
lumière
regarde elle disait : portant déjà sa propre poussière
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c’est pour ça. Tu étais l’éternité
vous lui dites maintenant. Tu étais la vie pour moi toutes les vies là-bas de
la vie et les mots pour la sauver. Tu savais déjà. Tu étais les mots déjà pour
garder les morts d’avant avec nous dans la vie
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du tu disais dou dans ta langue : tu
et c’était là le ciel la maison où être ensemble tout le ciel. C’est pour ça.
Il n’y avait pas la mort. C’est parce que tu étais les mots qui sont pour les
morts toute la vie après la vie où aller.
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vous regardez : celle-là qui part et l’autre d’elle venir
personne oui. Souverain à la fin visage de personne
Gérard Haller, Fini Mère, Galilée,
2007, p. 17, 28, 49, 51, 107
Bio-bibliographie
de Gérard Haller
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