Jardin des plantes Dans le Jardin des Plantes, les troupiers nostalgiques vont se pencher
au-dessus de la fosse aux ours. Ce jardin symbolise désœuvrement, tristesse et
douceur des encyclopédies. Avec mes remerciements à Tristan Hordé pour cette proposition
Le petit vent aigre d’automne qui, vers les cinq
heures du soir, secoue les étiquettes à noms latins fichées dans les massifs
souffle bien pour donner le frisson d’anxiété voluptueuse à tel garçon obsédé,
dans la cervelle de qui tout se confond, dont la mémoire défaille, et qui sous
la lumière blonde d’une lampe à pétrole rêva de savoir.
Les ours offrent l’image d’une tranquille
lourdeur animale par les beaux soirs propices aux disputes
philosophiques ; les paysans exilés ne sauraient reconnaître aucune de
leurs bestioles familières dans certains oiseaux solennels aux bigarrures
vertes et rouges, à huppes et aigrettes.
Au Muséum, les visiteurs contemplent des moulages
de cire alors qu’arrivent lointains des cris de camionneurs. Les ailes des
papillons épinglés répandent une poussière impalpable.
Jean Follain, Paris, éditions R.-A.
Corréa, 1935, p. 63-64.
Jean Follain dans Poezibao :
Note
bio bibliographique, extrait
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