Nature morte
« Verra la morte e avrà i tuoi occhi »
Cesare Pavese
2.
Voilà. Je suis prêt. Commencer.
Peu importe par où. Ouvrir
la bouche. Je peux me taire.
Mais mieux vaut que je parle.
De quoi ? Des jours, des nuits,
ou bien encore de rien.
Ou encore des choses.
Des choses et non des
gens. Ils mourront.
Tous. Je mourrai aussi.
Vaine entreprise.
comme d’écrire au vent.
8.
Arbre. Ombre. Terre
sous l’arbre pour les racines.
Monogrammes enlacés.
Argile. Rangée de pierres.
Racines. Leur entrelacs.
Pierre dont le propre poids
arrive à libérer de
tout ce système de nœuds.
Elle ne bouge pas. Impossible
de la déplacer, de l’emporter.
Ombre. Homme dans l’ombre,
comme un poisson dans la nasse.
Joseph Brodsky, traduction de Véronique Schiltz, extrait de Poèmes, 1961-1987, Gallimard, 1987, in L’Horizon est en feu, Cinq poètes russes du
XXe siècle, Poésie / Gallimard,
n° 428, 2007, p. 91 et 94.
un
autre extrait de Joseph Brodsky
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