Je remercie Gabrielle
Althen qui m’a confié tout récemment ce poème inédit et je lui joins un autre
poème extrait de son tout dernier livre Cœur
Fondateur.
le don des larmes
Rocher debout tout droit comme un rempart,
Larme non pleurée de la douleur,
Ô étourdis, étourdis !
Les larmes sont pierres dans le désert,
Lorsque l’été s’écrase au sol,
Il ne faut pas les laisser seules.
Le verre du ciel a coupé la montagne au poignet
Que cette peine dite nous protège !
Gabrielle Althen, inédit
Et toujours cette dure fatigue
Des jours pliés contre les jours
Et le matin tous les matins
Les tilleuls saturés de feuilles
Obstruent chaque fenêtre devant chaque pensée
Quand pèse l'absence de lumière
Tu ranges les objets
Le long des quatre murs
Tu as aussi rangé des évènements
Aux quatre coins de ta mémoire
Si une écharde te demeure
Elle ressemble à un phare
Forgeron sans un pleur qui forges ton amour
Tu te crois séparé de l'amour
Avec effort tu relèves la tête
Et regardes si dans le temps pauvre
Passe un oiseau désert
Et derrière les tilleuls tu fais face
Et les jours passent après les jours
Et s'il persiste une parole
Le tout premier des tiens à traverser la chambre
Te confiera depuis la courbe de son corps
Le chiffre d'un infini
Couché
Qui se relève
Gabrielle Althen, Cœur fondateur, dessins de Pierre Mézin, Voix d’Encre, 2006,
sans pagination.
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