Catherine Pozzi est née le 13 juillet 1882 à Paris, fille de Samuel
Pozzi, célèbre gynécologue, sénateur de la Dordogne et homme du monde, et de
Thérèse Loth-Cazalis, riche héritière ; ses parents sont un des modèles de
Mme et M. Cottard dans À la recherche du
temps perdu. Elle voit passer, dans
leur salon, Sarah Bernhardt, Jean Lorrain, José-Maria de Heredia, Henri de
Régnier, etc. Elle est éduquée par des précepteurs, une gouvernante anglaise et
une bonne allemande ; elle prend des leçons de piano à partir de 1895 avec
Marie Jaël. Elle écrit son premier journal de 1893 à 1906.
Au début des années 1900, elle se lie notamment avec Marie de Régnier, Marcel
Schwob, Anna de Noailles, Daniel Halévy. En 1907, elle part à Oxford pour
étudier mais ne reste qu’un trimestre et vit à Paris. En 1909, elle épouse
Édouard Bourdet, qui fera de l’échec de leur mariage une pièce à succès, Le Rubicon. Leur fils Claude naît le 28
octobre.
En 1912, elle est déclarée tuberculeuse ; l’année suivante, elle reprend
son journal, qu’elle écrira jusqu’à sa mort. À la fin de la Première Guerre
mondiale, elle part avec sa mère (séparée de Samuel Pozzi) s’installer à
Montpellier. Son père est assassiné par un de ses anciens malades. Le 17 juin
1920, elle rencontre Paul Valéry, qui deviendra son « très haut
amour ». En 1921, elle divorce, et l’année suivante achète une maison à
Vence, où Paul Valéry viendra séjourner plusieurs fois. Après plusieurs
ruptures et réconciliations, Catherine rompt définitivement avec Paul Valéry en
1928. Elle a des échanges intellectuels avec Pierre Jean Jouve, Julien Benda,
Louis Massignon, etc.
À partir de 1931, la tuberculose progresse. Elle écrit des poèmes, un essai (Peau d’Âme), mais ne les publie pas.
Elle meurt le 3 décembre 1934 à Paris.
[d’après les Repères biographiques de
Claire Paulhan, Poésie/Gallimard]
Bibliographie :
Agnès [1927], réédition aux éditions
de La Différence avec une présentation de Lawrence Joseph, 1988 et 2002
Poèmes, réédition avec des
traductions de poèmes de Stefan George par C. Pozzi, Gallimard, 1959 ;
réédition avec des poèmes inédits, établis et présentés par Lawrence
Joseph : Œuvre poétique, La
Différence, 1988.
Peau d’Âme, Corréa, 1935 ;
réédition avec préface et notes de Lawrence Joseph, La Différence, 1990.
Journal 1913-1934, édition établie et
annotée par Claire Paulhan, préface par Lawrence Joseph, Ramsay, 1987, Seghers,
1990, puis Claire Paulhan, 1997.
C. Pozzi et R. M. Rilke, Correspondance 1924-1925, édition
établie et présentée par Lawrence Joseph, La Différence, 1990.
Journal de jeunesse, 1893-1906,
édition établie par Claire Paulhan avec la collaboration de Inès Lacroix-Pozzi,
Verdier, 1995, puis Claire Paulhan, 1997.
C. Pozzi et Jean Paulhan, Correspondance
1926-1934, édition établie, introduite et annotée par Françoise
Simonet-Tenant, éditions Claire Paulhan, 1999.
C. Pozzi et Paul Valéry, La Flamme et la
Cendre, [correspondance] édition établie par Lawrence Joseph, Gallimard,
2006.
Études :
Lawrence Joseph, Catherine Pozzi, une
robe couleur du temps, La Différence, 1988.
Anne Malaprade, Catherine Pozzi,
architecte d’un univers, Larousse, 1994.
©Poezibao & Tristan Hordé
Un très bel ensemble avec
revue de presse, textes, etc.
sur
le site Terres de Femmes
sur
le site de France Culture