Si
tu veux
Nous
irons ensemble
Tous
les deux
Vers
le vieux figuier.
Il
aura
Des
fruits noirs qui tremblent
Sous
le vent
Qui
vient d’Orvilliers.
Tu
iras
L’âme
renversée
Sur
ta vie
Et
je te suivrai.
Le
ciel bas
Tiendra
nos pensées
Par
la lie
D’un
malheur secret.
Tu
prendras
L’un
des fruits de l’arbre
Et
soudain
Le
feras saigner
Et
ta main
Morte
comme marbre
Jettera
Le
don du figuier
Le
vent vert
Plein
du bruit des hêtres
Ouvrira
La
geôle du ciel
Je
crierai
Comme
un chien sans maître
Tu
fuiras
Dans
le grand soleil.
(Ms.
25 Août 1915)
Catherine Pozzi, Œuvre poétique, textes recueillis, établis et présentés par Lawrence Joseph, Éditions de la Différence, 1988, p 117 et 118.
Catherine Pozzi envoie ce poème en août 1915, à André Fernet, jeune aviateur dont elle est amoureuse, avec l’indication suivante : « C’est une espèce de rêve que je me suis récité exactement dans ces mots-là dans la première fièvre de la nuit. Naturellement, je ne le comprends plus du tout. » Son sens ne deviendra clair que l’année suivante : en juin 1916, André Fernet trouvera la mort dans un duel aérien, près de Weiher, en Lorraine.
Catherine Pozzi dans Poezibao :
Note bio-bibliographique,
extrait 1
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