Les morts n’ont pas
de lieu, pas d’ombre à eux mais
ils durent dans les yeux
des autres, ceux qui sont là, les morts
le savent, ils se souviennent
et c’est une façon à eux
de vivre une seconde fois sans que rien
maintenant les blesse et c’est
trop de douleur pour ceux qui restent, trop
de malheur qu’il faut chasser pour être un peu.
(extrait de Quelqu’un commence à parler dans une chambre, Flammarion, 1995)
Il y a un an, le 9 avril, Claude Esteban nous quittait. Mais son œuvre de poète, de traducteur et d’essayiste reste présente. On en prend même enfin toute la mesure, comme l’a montré le colloque international que Jean-Michel Maulpoix avait organisé en décembre dernier à l’Université de Nanterre. Rappelons aussi que les nombreux livres de Claude Esteban publiés par Jean-Pierre Boyer aux éditions Farrago demeurent disponibles en librairie, même après le dépôt de bilan de cette maison. Et signalons que le prochain numéro de la revue CCP (cahier critique de poésie), éditée par le CIPM, s’ouvrira sur un ensemble de contributions en hommage à Claude Esteban. C’est en mai également que les éditions Gallimard publieront La mort à distance, le livre de poésie dont Claude Esteban avait achevé le manuscrit avant sa mort.
©Alain Lance