On n’est pas heureux
Sous l’azur fragile.
En ce jardin je sais je ne sais quoi.
Les feuilles sont un peu plus larges,
Un peu moins vertes que leur nom.
L’azur enfante l’ombre
(Le fruit de sa pourriture).
La terre aborde son silence
Qui l’attendait.
Jean Tortel, Phrases pour un orage, III, dans Relations, Gallimard, 1968, p. 31.
Capturer l’orage
Mais qu’est cela, qu’est-ce
Que cette lourde plume dans la main
Un peu saignante un peu
Ébréchée, l’oiseau
Violet et noir, cime rayante
Dont les secousses trouent
Le papier les nuages.
Jean Tortel, Instants qualifiés, Gallimard, 1973 ; p. 55.
Transparent. C’est merveille
Immobile ici. Le seuil
Étonnant de jour dense.
Exulter que cela
Soit tel. Et toute profondeur
Calmée.)
J’ai dit : dehors
Je subis une intensité.
Lame étalée d’argent ou langue
Aérienne et solide,
C’est à présent et pour m’y retrouver.
Lavé. Soleil.
Dire belles
Visible.
La verdure encore massive.
Le corps est là
Évidemment,
Luire ou lumière
Sur le gravier gris-bleu.
Cela doit se dire
Si proche que.
Jean Tortel, Limites du regard, Gallimard, 1971, p. 88-89.
bio-bibliographie
de Jean Tortel
je remercie Tristan
Hordé pour cette contribution
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