Paysages (3)
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Il y a toute cette floraison des églantiers qui donne aux buissons, à la masse
de verdure qui descend là devant mes yeux jusqu’aux régularités fin peignées
des jardins, une fragilité presque envolée, à la fois des pétales trop vite
presque défaits dès que s’ouvrent les fleurs, et de la finesse un peu jetée en
l’air de brins de feuillage épineux… qui donne aussi à tout ce vert et à la fin
printemps une sorte de sourire égratigné qui saigne (mais c’est pas grave,
comme de se couper un peu en usant d’un rasoir mécanique). On ne sait pas quand
la main d’un peintre a mis ces légères touches, à peine roses, dans l’épaisseur
des buissons, mais comme on voit (est-ce bien le mot qui convient ?) ça me
fait écrire. Seulement, dans la coulée de cette assez longue phrase où sont
vraiment des églantiers d’encre, ou des rêveries derrière des mots qui ne sont
pas sûrs de vraiment les évoquer ?
James Sacré, Le poème n’y a vu que des mots, Centre Poétique de Rochefort-sur-Loire / L’idée bleue, 2007, p. 112.
je remercie Tristan
Hordé pour cette contribution
James Sacré dans Poezibao
Note
bio-bibliographique,
Extrait
1 (trois textes),
Trois
anciens poèmes mis ensemble pour lui redire je t'aime(Cadex, 2006),
Aneries pour mal braire et de Broussaille de Prose et de vers (par
Tristan Hordé),
Khalil el Ghrib, note de lecture par
Tristan Hordé
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