Comme annoncé hier, à la suite de mon compte rendu d’une lecture de Bernard Chambaz, William Cliff et Jacques Darras à Paris, je reprends dans son intégralité l’extrait de Bernard Chambaz donné dans l’article.
Ainsi je continue d’écrire par rafales ou saccades depuis début 2000 afin de ne pas commencer sans toi (sans l’illusion dépourvue de la moindre illusion) ces années qui commencent par le chiffre 2 sans être tout à fait le troisième millénaire et font suite à Echoir. Rafales est judicieux pour sa discontinuité, pour la soudaineté et la violence de ses coups, pour les fusils et la mitraillette de Maïakovski et des Âmes Emplies de Grâce Qui Reconnaissent Notre Impérieux Besoin de Sucre et de Miracles et de Chevaux Parmi les Pommiers Enneigés, rafales est judicieux pour son étymologie, « être porté (voir couché) sur le côté » quand le mot devient verbe, ce que j’ai vu de mes yeux à Gwent ce que je vois des mes yeux ou de derrière mes yeux, la différence est mince, rafale ou grain, celui-là néfaste qui se dirigeait vers les Costwolds ce soir-là, rafales ou bourrasques, mortelles bourrasques par lesquelles Rabelais les fait passer de l’italien en notre langue, coup de vent du nord, oui, bourrasques boréales, sinon saccades, à-coups, heurt qui rappelle que le poème est sonore, style saccadé, écho de mise à sac, et toujours
l’univers
qui
se met
en place
à
partir
du
moindre
mot
comme « citronniers » ou à l’instant « boréal » pour un
monde à jamais sans aurore sans autres doigts de rose que ceux d’homère et
toujours nuit ou été ou silence ou m-pêcheur ou toi mon amour, c’est ainsi, ou « charnière »
qui n’est pas le féminin de charnier (lieu où l’on conserve la viande, XIIe
siècle), qui vient aussi du latin, cardo,
bon vieux cardo, le gond et le point fondamental, il s’agit de ne pas perdre le
nord, par perdre la boule comme les personnages shakespeariens, ne pas sombrer
trop vite.
Ainsi je recommence par la fin, non seulement la fin du chant V, mais la fin de
tout, comme on est mort(s) un si beau jour de juillet 1992, la fin des
haricots.
Bernard Chambaz, Eté,
Flammarion, 2005, p. 229
Bernard Chambaz dans Poezibao
Note
bio-bibliographique,
extrait
1 extrait
2 extrait
3, extrait
4 (Eté), extrait
5 (Eté), extrait
6,
Le
compte rendu d’une lecture (Parvis Poétiques, mai 2005)
Fiche
de lecture de Eté (Flammarion 2005),
Autre
compte rendu de lecture (Lundi des Poètes, mai 2007)
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