Je signale une remarquable intervention de Françoise Retif sur le site de la manifestation Monumenta 2007*, long intervention filmée sur Ingeborg Bachmann. Le premier chapitre de cet entretien, sur la question des frontières, sur l’enfance de I. Bachmann en Carinthie, sur la question de l’utopie est particulièrement intéressant et il faut entendre Françoise Rétif lire l’extraordinaire poème La Bohème est au bord de la mer et l’écouter expliquer le contexte de ce poème.
Va, pensée
Va, pensée, tant qu’un mot clair est ton aile
pour l’envol, te soulève et s’en va là-bas
où les métaux légers se bercent,
où l’air est pénétrant
dans un esprit nouveau,
où les armes parlent
d’une seule façon.
Bats-toi pour nous là-bas !
La vague soulevait un bois flotté, elle retombe.
La fièvre te serrait contre elle, et puis te lâche.
La foi n’a fait que déplacer une montagne.
Laisse debout ce qui est debout, va, pensée !,
pénétrée de rien autre que notre douleur.
Sois notre pleine équivalence !
Ingeborg Bachmann, Poèmes, traduits de l’allemand par François-René Daillie, Actes Sud, 1989, p. 156.
Ingeborg Bachmann dans Poezibao :
bio-bibliographie
d'Ingeborg Bachmann mise à jour,
extrait
1, extrait
2, extrait 3, extrait 4, extrait
5
Lettres à Felician, note de lecture par
Angèle Paoli,
*Monumenta est une nouvelle manifestation d’art contemporain qui se tient pour la première fois, au Grand Palais, du 30 mai au 8 juillet 2007, autour cette année d’Anselm Kiefer. Sur le site de la manifestation, forte présence par des documents et études, de Paul Celan et d’Ingeborg Bachmann : voir par exemple Kiefer, Celan, Bachmann, un dialogue à trois
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