Je rappelle que Etienne Faure lira des extraits de Légèrement frôlée, ce soir, lors du
vernissage de l’exposition de Christine Boiry, Galerie La toupie, 19 rue
Théodore Deck, 75015 Paris.
A nu et sans support
les corps obtempèrent à la vie,
à la sentence du mois de juin
quand la nuit tiède encore pour son âge
par la fenêtre ouverte au moindre foin
défère à la saison qui tranche
une espèce, dirait-on, d’immortalité
momentanée, car avec les senteurs
le lit, cas fortuit, force majeure,
comporte un bout de mort rêche, tôt ou tard
rappelant que la fin est dans le va-et-vient,
cette rançon
d’une faux tout à l’heure à l’horizon coupant
le foin du monde
horizontale oraison d’été
•••
La porte condamnée à vie,
qu’on l’ouvre à propos de la vie justement
nous accuse
de noircir les choses.
Le blanc n’est pas acquis, mais il suffit
d’un tour de main inverse au temps qui passe
pour ouvrir sur l’été la chambre en deuil
où la femme en son temps, passé le seuil, se coucha
pour gagner le cœur de la nuit.
Sans doigts ni cou, les atours
hantent la pièce, inutiles
dans une assiette où vibrent
au moindre vent tous les bijoux, camées, broches,
colliers de coraux rouges,
le courant d’air claquant soudain la porte.
le blanc n’est pas
acquis
Etienne Faure, Légèrement frôlée, Champ Vallon, 2007, p. 15 et 18
Note bio-bibliographique d’Etienne Faure
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