Poète et traducteur, Armel Guerne est né le 1er avril 1911, à Morges, en Suisse. Il quitte la Suisse avec sa famille lorsque son père prend la direction d’une usine de pièces détachées Renault à Poissy. La famille s’installe à St Germain-en-Laye où Armel fait ses études. Il est mis à la porte par son père en 1928 car il ne veut pas faire d’études commerciales. Il fera toutes sortes de métiers tout en poursuivant sa scolarité grâce à la mère de son très grand ami Mounir Hafez. En 1930, il échoue à l’oral du bac et est vendeur à la librairie Gibert. En 1934 il publie son premier livre Oraux et fait la connaissance d’André Masson, Paul Éluard, Georges Bataille et André Breton. Il se lie avec Jeanne-Gabrielle Berruet, dite « Pérégrine » qu’il épousera en 1939. En 1939 paraît sa première traduction de l’allemand, Novalis,
traduction qui inaugure une impressionnante série de traductions de l’allemand, de l’anglais, du tchèque, du chinois, du grec et du latin…Il cherche à entrer dans l’armée française mais est déclaré inapte. En 1941 il commence son journal et devient résistant. En 1942 il entre avec sa femme dans les réseaux de la Résistance et il monte plusieurs sous-circuits clandestins. Lui et sa femme sont arrêtés par la Gestapo le 1er juillet 1943. En janvier 1944 lors de son transfert à Buchenwald, il parvient à s’évader. Pérégrine est elle déportée à Ravensbrück puis à Hollenstein. Armel Guerne sera ensuite interné pendant six mois à Londres et ne recouvrera sa liberté que le 27 octobre 1944. Il travaille comme speaker à la BBC. Le 7 avril 1945 Pérégrine est libérée et lui, Armel, rentre en France, le 30 mai. Il rencontre alors Georges Bernanos avec qui se tisse un lien profond. En 1948 il se sépare de Pérégrine après sa rencontre avec la fille du poète juif allemand Arno Nadel, Ellen Guillemin-Nadel. Il réalise les années suivantes de très nombreuses traductions et s’installe en 1954 rue de la Montagne St Geneviève à Paris. Il débute une correspondance régulière avec Cioran. En 1956 paraît la somme Les Romantiques allemands, textes choisis, commentés et en partie traduits par Armel Guerne. En 1960 il découvre dans le Lot-et-Garonne, à Tourtrès, un moulin à vent qu’il achète, restaure et où il s’installe. Le 27 septembre 1980, il est victime d’une rupture de l’aorte. Il mourra le 9 octobre suivant à l’hôpital de Marmande. Il est enterré à Tourtrès près de son moulin.
Bibliographie
Oraux, éditions du Grenier, 1934
Le Livre des Quatre Éléments, G.L.M,
1938, Le Capucin, 2001
Mythologie de l’homme, La Jeune
Parque, 1945, La Baconnière, 1946, Le Capucin, 2005
La Cathédrale des douleurs, La Jeune
Parque, 1945
Danse des Morts, La Jeune Parque,
1946, Le Capucin, 2005
La Nuit veille, Desclée de Brouwer,
1954, Intexte, 2006
Le Temps des signes, Plon, 1957,
Granit, 1977, Le Capucin, 2005
Le Testament de la perdition, Desclée
de Bouwer, 1961
Les Jours de l’Apocalypse, Le
Zodiaque, 1967
Le Jardin colérique, Phébus, 1977
L’Âme insurgée, écrits sur le romantisme,
Phébus, 1977
Temps coupable, Solaire, 1978
A Contre-Monde, Privat, 1979
Au bout du Temps, Solaire, 1981, réédition
en préparation
Le Poids vivant de la parole,
Solaire, 1983, réédition en préparation
Fragments, Solaire/Fédérop, 1985
Les Veilles du prochain livre, Le Capucin,
2000
Journal 1941-1942, Le Capucin, 2000
Lettres de Guerne à Cioran, Le
Capucin, 2001
Armel Guerne / Dom Claude Jean-Nesmy,
Lettres 1945-1980, Le Capucin, 2005.
Il est impossible de citer ici la très longue liste des
traductions de Armel Guerne, celle-ci est disponible en ligne, sur ce site consacré à Armel
Guerne. Voir aussi à cette adresse
(cliquer sur le traducteur puis sur chacune des langues). Une bibliographie complète est disponible sur le
site Wikipédia (il faut signaler que cette page Wikipédia a
été conçue et est mise à jour par les membres de l’Association des Amis d’Armel
Guerne, ce qui en garantit l’exactitude).
On peut toutefois citer quelques-uns des innombrables auteurs traduits par
Armel Guerne, au premier rang desquels Novalis, Rilke, Hölderlin, les frères
Grimm, Kleist, Durrenmatt, mais aussi Martin Buber, Elias Canetti, Kandinsky,
Klee et Wols, Paracelse. De l’anglais, Melville et tout particulièrement Moby Dick, traduction parue chez Phébus,
Les poèmes et sonnets de Shakespeare,
Stevenson. Il a aussi donné une version française du Tao Té King de Lao Tseu pour le club français du livre et de deux livres
de Kawabata. Idem pour Le Livre des Mille
et une nuits, pour le Club français du Livre de nouveau, 6 volumes en
1966-1967.
Il existe une Association des Amis d’Armel Guerne, dont le siège est en Belgique, rue de la Chouette, 4 –B-6900 Roy, e-mail : [email protected] et site www.moncelon.com/Armelguerne.htm
Cette association publie régulièrement un bulletin de liaison intitulé Les Cahiers du Moulin
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