Au sommaire de ce numéro de Poezibao a reçu :
Claude Royet-Journoud, Théorie
des Prépositions
Revue Thauma, n°3, l’eau
Bernard Heidsieck, Vaduz
Roger Lahu, Des pas dans la neige
(sans neige)
Denise Desautels, Le cœur et
autres mélancolies
Serge Ritman, à l’heure de tes
naissances
• Claude Royet-Journoud
Théorie des prépositions
P.O.L., 2007
isbn : 978-2-84682-200-8
11 €
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Après l’important La
poésie entière est préposition, publiée chez Eric Pesty, un nouveau livre
de Claude Royet-Journoud, aux éditions P.O.L. cette fois, une séquence de neuf
textes, où il s’agit encore et encore de tenter une approche de « l’intelligible »
dans son « tassement », d’interroger l’image et les ressources,
éprouvées très maigres, de l’écriture.
« deux mots (à jeter) séparent les objets
l’image se forme sans qu’on la voie »
• Revue Thauma
N° 3, L’eau
La Compagnie des Argonautes 2007
issn : 1779-9074
17 €
« on n’aperçoit sa propre image qu’à travers des eaux
mortes » (Pierre Dhainaut) Il faut saluer ici le travail patient et tenace d’Isabelle Raviolo qui, alors
que l’on ne sait que trop l’extrême difficulté de continuer à faire une revue
aujourd’hui, parvient à proposer, l’un après l’autre, les forts numéros de Thauma,
revue de philosophie et de poésie, revue exigeante, où elle mêle les signatures
reconnues et d’autres encore inconnues. Ici elle a retenu le thème de l’eau et on
pourra lire dans ce recueil de plus de 200 pages des textes de Jean-Pierre
Chambon, Béatrice Bonhomme, Alain Marc, Werner Lambersy, Jacques Roubaud,
Pierre Dhainaut, Claude Vigée, Anna Akhmatova, Françoise Clédat, Paul Celan,
Gabrielle Althen, Pierre Maubé et bien d’autres encore (44 auteurs), en regard
de très beaux lavis d’Anne Slacik. A paraître, l’Eau, volume 2, Corps, La Joie.
• Bernard Heidsieck En 1974, Bernard Heidsieck reçoit la commande d’une pièce
sonore pour l’inauguration d’une fondation d’art contemporain à Vaduz. Ainsi
est née « Vaduz » considérée comme une œuvre essentielle de la poésie
sonore. « tourner, tourner des semaines
durant autour de ce nom de Vaduz, en quête d’une motivation vraie, justifiant l’entreprise
et le travail […] Après avoir décidé de faire de Vaduz, ce maxivillage,
capitale de ce mini-territoire situé au centre de l’Europe, de notre sublime
Europe, Le Liechtenstein, l’un sans doute des plus petits pays au monde, le
centre même de notre globe, de notre fichu globe terrestre ! il s’est agit
alors de tracer sur une carte du monde, à partir de Vaduz, des cercles d’égale
largeur, s’en éloignant en parallèles successives jusqu’à en boucler la surface
totale. Ce fut la première mise à plat de ma «"commande". Le travail
suivant ayant consisté à inscrire dans chacun des cercles, en partant de Vaduz,
cercle après cercle, et à leur emplacement géographique, toutes les ethnies –
et non nationalités – rencontrées au cours de ce parcours circulaire, toutes
les ethnies possibles, vivant là, dans leur spécificité de langue, culture,
coutumes, aspirations et singularités. Puis ce fut la construction même du
texte, la mise en place de la partition, à partir de tout ce matériau, avant d’en
arriver, enfin, à sa place d’enregistrement en stéréophonie, chez moi, sur un Revox
A 700 récemment acquis et dont j’explorais, ainsi, sur ce texte, les
possibilités variées. La partition se présente comme un long papyrus de
plusieurs mètres sur lequel figure donc la longue, très longue – insupportable presque
même – énumération de mes ethnies et qu’il m’appartient de dérouler, petit à petit,
lors de mes lectures publiques. En dépit d’une lecture qui se doit d’être
extrêmement rapide, dans la variété de ses rythmes successifs, prise comme elle
doit l’être dans un flux physique et sonore torrentiel, il y a dans le déroulement
de ce papyrus, de cette longue liste, qui finit par s’accumuler sur le sol, une
volonté implicite d’ne marquer, visuellement, pour l’auditoire, le poids, la
variété, la beauté, l’affolante ou paniquante richesse… (Bernard Heidsieck).
• Roger Lahu La toute jeune maison d’édition Potentille, qui a déjà publié
Ludovic Degroote et Marcel Migozzi, propose un nouveau recueil, un livre de
Roger Lahu, peu de textes mais délectables : « Vent bas tout en
bassesses / et courbatures d’échines / et même pas froid / tiédasse comme /
soupe à peine réchauffée / et bue faute de / juste pour faire / ventre […] »
• Denise Desautels Québécoise, Denise Desautels est très souvent présente en France
et en ce moment particulièrement, pour la lecture qu’elle donne le 8
novembre à l’occasion de la parution de deux livres, l’un aux éditions du
Noroît L’œil au ralenti et aux éditions Apogée ce Le
cœur et autres mélancolies. Ce dernier livre a été écrit au
cours d’une résidence à la maison de la poésie de Rennes et il comporte des
textes autour de l’image du père et un journal de résidence, entremêlés, ce qui
permet à leurs mélancolies de se relayer.
• Serge Ritman Avec ce livre, Serge Ritman
publie son douzième livre de poèmes, cherchant à « travailler le continu
du dire sans se résoudre à le rendre homogène mais en cherchant au plus près l’écoute
de ce que Montaigne signalait fortement : toutes choses sont en fluxion, muance et variation perpétuelle ».
En regard des textes, de beaux lavis de Laurence Maurel. « Ce qu’il y a de sens dans le sens c’est la direction
Ce qu’il y a de chute dans le rire c’est le rythme
Vaduz
Al Dante, 2007
isbn : 978-2-84957-111-8
25 € (avec un CD)
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Des pas dans la neige (sans
neige)
Éditions Potentille, 2007
isbn : 978-2-9511258-6-5
11 €
Le coeur et autres
mélancolies
Apogée, 2007
isbn : 978-2-84398-289-7
14 €
« Et les autres, les ascendantes, toutes, n’importe laquelle, le choix
abonde, d’où ? D’un peu de sang breton, normand, irlandais, huron peut-être. ?
De quels ailleurs jamais franchement répertoriés viennent-elles ? Leurs
noms, sans lien, flottent dans les arbres des hommes. Avant de s’éclipser. Ni
vu ni connu. Des innomées, les mères, on dirait, même la vôtre, Alice – comme l’autre,
la maternelle – mais Alice qui au juste ? En miettes son histoire. La
vôtre et ses propres aïeules inhumées ici et là, à l’écart de chez elles de
préférence, côté hommes. »
à l’heure de tes naissances
L’Atelier du Grand Tétras, 2007
isbn : 978-2-911648-18-8
14 €
Ce qu’il y a de dire dans la direction c’est l’érection
Ce qu’il y a d’érection dans le dit c’est la chute
Ce qu’il y a de rythme dans la dérision c’est la décision
Ce qu’il y a de décision dans le discours c’est le "ça suffit ! " »
(extrait de "pavane pour un réveil défunt")
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