Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font le plus souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
Cette semaine Poezibao a reçu les ouvrages suivants :
→W.B. Yeats, L’Escalier
en spirale
→Nicole Brossard, Ardeur
→Revue Fusées,
numéro 13
→Dominique Quélen, Comme
quoi
→Jean-Luc Steinmetz, Le
Jeu tigré des apparences
→Didier Arnaudet, Les
Périphéries du large
→Alain Duault, L’effarant
intérieur des ombres
→Ella Faye, Fêles
W.B. Yeats
L’Escalier en spirale
Édition bilingue, présenté, annoté et traduit de l’anglais par Jean-Yves
Masson.
Verdier, 2008
220 p, 15 €
L’Escalier en spirale est un livre de transition : à près de
70 ans, Yeats contemple sa vie passé, multipliant les échos avec les recueils
précédents ; mais aussi, sentant monter en lui une révolte irrépressible
contre la vieillesse qui vient, il tente et réussit un ultime renouvellement de
son art, au prix d’une remise en question qui aboutira aux Derniers poèmes, posthumes. Ce livre, dont la genèse fut longue
(1922 à 1933) contient quelques-uns des poèmes et des cycles les plus célèbres
de Yeats, dont plusieurs sont traduits ici pour la première fois.
Ce septième et dernier volume achève la première traduction complète en
français de la poésie de Yeats -1863-1939).
haut de page
Nicole Brossard
Ardeur
Avec des illustrations de René Derouin
Phi, 2008 (en co-édition avec Les Ecrits des Forges)
11 x 17 cm, 120 p. 15 €
« des milliers d’œuvres dos tourné
à la nuit
des milliers de gestes inclassables
au fond des océans et dans le contour des guerres
des milliers de corps, et l’on voudrait abréger ?
or je suis vaste
quand tout cogne carnage en nous »
(39)
Célèbre au Québec, dont elle est
une des figures poétiques les plus marquantes, Nicole Brossard est sans doute
encore trop peu connue en France. Poète, romancière et essayiste, elle a publié
une trentaine de livres.
haut de page
Revue Fusées n° 13, avril 2008
Carte Blanche, 2008
15 €
Cinq mots sur la couverture du
dernier Fusées : Zoo, Yiddish, Jargon, Inventions et Paresse. S’arrêter
tout particulièrement sur Yiddish qui retrace l’histoire de la bibliothèque
Medem, fondée en 1928-29 par Vladimir Medem et qui a été pendant longtemps la
branche culturelle du mouvement Bund.
En 2002 elle a fusionné avec l’Association pour l’étude et la diffusion de la
culture yiddish et constitue désormais, au 18, passage Saint Pierre Amelot, à
Paris, la plus grande bibliothèque d’Europe dévolue à la culture yiddish (Très
beau cahier photographique où l’on voit onze animateurs des lieux,
photographiés dans la bibliothèque).
Et également sur le cahier consacré à la maison d’édition américaine Jargon,
fondée par Jonathan Williams, autour d’une ligne éditoriale « élitiste et
engagée, soutenant des auteurs d’un modernisme sans concession, ainsi que des
créateurs marginaux ». Depuis 1952, Jargon propose des œuvres de jeunesse
de Creeley, Olson, Duncan, Levertov), des auteurs comme Mina Loy, Lorine Niedecker.
Cent volumes publiés qui dessinent une sorte de panthéon de la poésie
américaine de la seconde moitié du XXe siècle. Le cahier comporte
des traductions de Jonathan Williams (qui est donc aussi poète) et de Thomas
Meyer par Jacques Demarcq, d’autres de Mina Loy par Jacques Roubaud ou de
Lorine Niedecker par Abigail Lang. La revue donne enfin le catalogue complet
des éditions Jargon. Le cahier Inventions propose, parmi d’autres, des textes d’Eric
Clémens, Philippe Boutibonnes et Valérie Rouzeau
haut de page
Dominique Quélen
comme quoi
l’Act Mem, La Rivière échappée, 2008
80 p. 11 €
« Ajouter quelque chose ?
On marche sur des œufs. Comme quoi
nous engage à la délicatesse, à la brièveté, à la précision. Mais pas à la
prudence. L’exaltation, oui je dis bien, l’exaltation, nous fait ici nous
pencher à la fenêtre, sortir de nous, et nous porter violemment vers le monde.
Le monde mis à l’épreuve du corps, des mots du corps, et surtout de la
jointure, mot qui soulève magnifiquement le recueil. Jointure entre prose et
poésie, articulation, attache, qui fait craquer nos vieux mots : la
douleur parfois, la douleur même, à la jointure, ravive l’esprit de vivre. »
(Maryline Desbiolles, 4ème de couverture)
haut de page
Jean-Luc
Steinmetz
Le Jeu tigré des apparences
poèmes et poésies
Le Castor Astral, 2008
140 p. 14 €
« Tout vrai poète s’invente lui-même, avant de changer l’écriture. Il se conjugue à la première et solitaire personne, comme Jean-Luc Steinmetz :
« rien n’est plus malaisé
qu’atteindre
la première personne qui sort de nos lèvres. »
Et pourtant, il tourne dans ses lueurs, s’envole, remet pied à terre – par exemple en Haïti, au Japon – s’élance plus loin. [...] Savant, Steinmetz se libère de lui-même par les mots issus de la tribu qui, par leur anamorphose, l’aèrent dans l’univers. Mais
« Les hommes ignorent l’écrit auprès d’eux se poursuivant. »
De cette poursuite méconnue,
Jean-Luc Steinmetz a fait une odyssée intime, où je reconnais une exception à l’ordre
littéraire contemporain – singulier hapax de la part d’un tout autre Mallarmé,
à l’époque où les poètes revivent à l’écart, comme lui, "le temps des
Assassins". » (Alain Jouffroy, 4ème de couverture)
haut de page
Didier Arnaudet
les Périphéries du large
Le Bleu du Ciel, 2008
80 p. 12 €
« L’écriture de Didier
Arnaudet n’occupe pas un territoire préétabli où il serait aisé de le situer
mais elle élabore au fur et à mesure son champ d’action, ses règles d’investigation.
Son évolution ne se présente pas comme une progression narrative, faite d’une succession
d’énigmes posées puis déchiffres, mais comme une constellation d’informations,
de scènes, de temps, de fantômes qui convoque une infinité de questions, de
problèmes, d’impasses, sans prétention à les résoudre. C’et le 5ème
titre de D. Arnaudet aux Éditions Le Bleu du Ciel depuis 1996 et ce titre clôt
un cycle commencé avec En bras de chemise
malgré la fraîcheur matinale (2001) et Exercices
d’équilibre + CD Rom "je sens le doute s’installer", (2003).
(prière d’insérer)
haut de page
Alain Duault
L’effarant intérieur des ombres (Une
hache pour la mer gelée, II)
Gallimard, 2008
140 p. 17, 50 €
Quatre ans après Nudités, deux ans après un premier volume Une hache pour la mer gelée, Alain Duault revient avec ce cycle poétique.
« [...] C’est toujours le
soir
pour quelqu’un et la blessure de vieillir ronge les os ronge
la face ou pile efface la mémoire comme les veines lentes » (127)
Ella Faye
Fêles
Obsidiane, collection le legs prosodique, 2007
14 €
« Née à St Louis du
Sénégal, Ella Faye a publié essentiellement en revues, notamment dans Le Mâche-Laurier et dans l’anthologie Voix nouvelles. Elle inscrit a priori son travail dans la mouvance de
Reverdy et d’un d’une certaine modernité qui récuse sans ambiguïté une poésie "noire" et
francophone. Fêles est son premier
livre. » (4ème de couverture)
haut de page