Cette rubrique suit l'actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes
critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par
les éditeurs.
Parmi les livres récemment
reçus par Poezibao :
Anne Kawala, F.aire L.a F.eui||e (f.l.f.)
Djuna Barnes, Le
Livre des répulsives
Elisabeth Chabuel, 7 44
revue Décharge,
n° 138
revue Le Préau des
collines, n° 8
Laurent Albarracin, Le
Verre de l’eau
Paul de Brancion, Tu-rare
Santiago Montobbio, Le
Théologien dissident
Bruno Normand, Du
Contour
Antonio Ansón, Pantys
mortels
Patricia Grare, La
Mêlée
Les Cahiers Max Rouquette,
n° 2
Anne Kawala
F.aire L.a F.eui||e (f.l.f.)
Préface de Patrick Beurard-Valdoye
Le Clou dans le fer, 2008
16 €
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[...] L’intention est de sortir de l’impasse. D’échapper à des catégories que
nous savons obsolètes. La notion de genre en particulier, telle qu’elle est
pratiquée en librairie ou par les médias. Le « mauvais genre »
consisterait justement à faire de tout, un genre. [...] L’ambition est ici de
fabriquer à partir de l’hétérogène. Et de fabriquer quoi ? sinon de la
cohérence justement. Cette pratique use de techniques connues de l’art
contemporain, la contrainte, le prélèvement, la kyrielle, une narration aux
points de vue flottants, l’ironie, le jeu de mots, l’enchaînement de parties
documentaires, la passion des noms propres, remparts aux lieux-communs.
(extrait de la préface de Patrick Beurard-Valdoye).
Djuna Barnes
Le Livre des répulsives
8 poèmes et 5 dessins
Traduction d’Etienne Dobenesque
Ypsilon.Éditeur, 2008
56 p., 15 €
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ndlr : je tiens à signaler
mais aussi à saluer ici la naissance d’une nouvelle maison d’édition, créée par
Isabelle Checcaglini, Ypsilon. Je conseille très vivement la visite du très beau
site d’Ypsilon, dont le soin et la qualité visuelle me semblent très
emblématiques de ce que cette nouvelle maison va tenter de faire.
"Ypsilon.Éditeur naît en
septembre 2007 afin de publier Un coup de
Dés – dans le format et avec les caractères et les illustrations (d’Odilon
Redon) que devaient comporter l’édition originale préparée par Mallarmé chez
Ambroise Vollard. À coté, nous publions l’édition originale de la première
traduction arabe du poème par Mohammed Bennis.
Ce double premier ouvrage est représentatif de l’esprit de la maison qui va se
consacrer à la littérature (française et étrangère), à la typographie (histoire
et création) et aux beaux-arts (peinture, dessin, photographie, estampes).
Dans la section littérature, publie des livres inédits pour révéler des œuvres
inconnues ou introuvables dans leur forme originale. Nos traductions sont
toujours bilingues et jamais anthologiques car l’anthologie, sauf quand elle a été constituée par l’auteur, ne respecte ni l’esprit ni la lettre des
volumes originaux." (Isabelle Checcaglini)
Un des premiers livres publiés
est un Djuna Barnes, Le livre des
Répulsives. En huit poèmes et cinq dessins, Djuna Barnes fait le portrait des
« répulsives » du New York des années 1910. Vaguement identifiées
(cadavre à la morgue, danseuse de cabaret, prostituée, silhouette aperçue
depuis le métro aérien, maîtresse de maison, mère ?), ses figures sont avant
tout des corps soumis au confinement général et à la « vie défaite »
de l’ordre victorien. Le Livre
des répulsives fait le portrait de ces corps dans l’espace qu’ils
s’approprient et qu’ils projettent, par l’exercice assumé de leurs désirs et le
contournement des stigmates du féminin. C’est le premier livre de Djuna Barnes.
Il est traduit ici pour la première fois en français.
Elisabeth Chabuel
7 44
K Éditions
14,50 €
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ndlr : Catherine Flament, qui
a créé la maison K Éditions édite peu mais toujours de façon à la fois exigeante
et originale. Après des textes de Sabine Bourgois, de Constantin Kaïteris, de
Guy Pique, voici un poème de Elizabeth Chabuel dont elle dit : « un long poème, étonnant par son objet, –
ici, plus de héros, des gens qui tentent de survivre dans la forêt du Vercors,
par son sujet, – une petite fille a raconté à une petite fille, elle tente de se rappeler, – par son écriture, lors
d’une performance, d’une prise de risque poétique, – par sa résonance, aujourd’hui
la fille de la petite fille de la petite fille l’a monté en lecture-concert »
Revue Décharge, n°
138, juin 2008
l’Idée bleue
6 €
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ndlr : dans ce numéro de Décharge, j’attire particulièrement l’attention
sur un dossier sur 5 poètes portugais (Maria Gabriela Llansol, Cristina Isabel
de Melo, Maria Andresen, Nuno Judice, Fernando Pinto do Amaral). J’ai été particulièrement
retenue par les poèmes de M.G. Llansol, que je compte présenter prochainement
dans Poezibao. A signaler aussi une
très belle étude de l’œuvre de Stéphane Bouquet par Ariane Dreyfus, des poèmes
de Louis-François Delisse. Pour plus de renseignements sur ce numéro, voir le site de la revue.
Revue Le Préau des
collines, N° 8
15 €
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ndlr : un beau sommaire pour
cette mouture, dont on a su à quel point la parution était difficile, voire
compromise. Mais le numéro est là, avec des textes de Valérie Rouzeau,
Christiane Veschambre, Marcel Cohen, Ali, Mathieu Bénézet, Daniel Jacoby,
Jean-Paul Bota, François Boisivon, Jean-Michel Binsse, Nicole Ward Jouve,
Elizabeth Bing, Yalla Seddiki, Madjid Talmats et Yves Boudier. Et des photos de
Garance le Scanff.
Laurent Albarracin
le Verre de l’eau et autres poèmes
le corridor bleu, 2008
112 p., 13 €
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La fleur pousse dans les
aspects, les épines, le verre brisé, les carafes chiffonnées de facettes que sont
les fleurs pour cette fleur la fleur.
Les pivoines sont de lents pétards.
Les fleurs sont un petit pédoncule
d’éclat.
La tige est la tige de la tige
Une rose est l’empreinte de humer. [...]
(extrait de "Cette fleur,
la fleur", un des quinze ensembles qui composent ce recueil qui nous
apprend que « la métaphysique s’abreuve et se noie dans un verre d’eau «
(p. 106)
Paul de Brancion
Tu-rare
Dessins Marcel Katuchevski
Lanskine, 2008
80 p. 10 €
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« Il s’agit ici du cancer. Tu-rare, tu pour tumeur, rare, pour curare.
Poèmes d’une grande force qui évoquent la maladie, la solitude, mais aussi le
traitement, la guérison et la place de l’écriture qui permet de surmonter les
instants les plus indéchiffrables. Poser les mots et ainsi apprivoiser ce qui
fait le plus peur. » (Prière d’insérer)
Santiago Montobbio
Le Théologien dissident
traduit de l’espagnol par Jean-Luc Breton
Atelier La Feugraie, 2008
128 p. 14 €
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« Ils avaient pratiqué la
littérature, qui est un genre de délinquance et d’espionnage comme un autre et qui,
comme eux, ne sert qu’à vivre, ou qu’à se supporter un peu. De son adolescence
soudain remuée un vers s’imposa tout à coup impérativement : "parce
que l’homme est frontière du feu" dit-il. Mais ensuite, il resta silencieux.
En effet, si ce vers fut jadis une flèche, il était aujourd’hui une flèche
fatiguée. Sans la force ni la foi de l’imaginer capable de se ficher quelque
part, il l’a laissé là surla table, pour qu’il tienne au mons compagnie au
tabac...[...] » (extrait, p. 61)
Bruno Normand
Du contour
wigwam, 2008
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Dans la petite collection rouge de Jacques Josse, disponible sur abonnement et
plusieurs fois célébrée par Poezibao :
« la
chaise, le parquet, le frelon, les chênes hauts / tout comme en flagrant délit de toujours / les mésanges, les
chemins, les nuages, les cris des corneilles » [...]
Antonio Ansón
Pantys mortels
Dessins de Pepe Cerdá
traduit de l’espagnol et présenté par Aurelio Diaz Ronda, édition bilingue
Le grand Os, collection qoi, 2008
18 €
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« à juste titre, Antonio Ansón a pu être classé en Espagne parmi les
nouveaux poètes réalistes, cependant que d’autres recueils publiés par l’auteur
l’en démarquent radicalement. Spécialiste des rapports entre textes et images
photographiques (il a consacré à ce sujet plusieurs essais remarqués), grand
connaisseur de la littérature française, il est aussi romancier et nouvelliste.
Ceci expliquant sans doute cela, on retrouve dans les poèmes de Pantys mortels la puissance d’évocation
de l’image photographique ou cinématographique associé au plaisir gourmand du
récit ». (extrait de la préface de Aurelio Diaz Ronda)
Patricia Grare
la mêlée
La Bartavelle, 2008
96 p. 15 €
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Je n’ai pas de forêts
pour changer d’oxygène
ni de mers où glisser
le corps de l’enfance.
Les Cahiers Max
Rouquette, n° 2
1908-2008 Numéro spécial centenaire
Association Amistats Max Rouquette
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Avec des témoignages, des extraits de la correspondance de Max Rouquette avec
Frédéric-Jacques Temple ou Bernard Manciet et plusieurs « Regards sur l’œuvre ».