Les belges sont d’autant plus rares qu’ils sont peu
nombreux. Françoise Favretto, qui a une parfaite connaissance de leur
territoire comme de leurs us et coutumes, a réussi sans peine à en capturer
treize pour les besoins de ses chroniques
errantes. Treize, chiffre réputé maléfique. Mais le belge n’est pas
superstitieux. Il est rare. Plus rarement encore, poète belge.
« Quoique », dirait un certain Raymond Devos, aux origines belges
douteuses. Parce que la densité de poètes belges au km² de territoire belge est
sans doute l’une des plus élevées d’Europe – qui s’est déjà penché sur le
sujet ? – Passons. Pour revenir aux treize poètes » belges
rares ». Première constatation, certains d’entre eux sont moins rares que
les autres. Constatation toute relative qui n’engage que moi, en mon approche
subjective du « poète belge rare ». Parmi les treize, donc, 6 poètes
belges moins rares : Tristan Sautier, Jacques Izoard, Deny-Louis Colaux,
Eric Clemens, Antoine Boute, Jacques Bernimolin. Deuxième constatation :
parmi les 6, 2 sont poètes belges moins rares mais morts (Izoard, Bernimolin).
Intéressons-nous maintenant à l’échantillon des poètes belges plus rares.
Stupeur ! Il y a un intrus parmi eux ! Roland Hinnekens, malgré un
nom à consonance flamande, est né en France. On ne fait pas plus rare comme
poète belge rare ! Dans le même échantillon, je relève 3 jeunes poètes
belges + rares : Alexandre Valassidis, David Beeschops, Antoine Wauters.
Les poètes belges rares peuvent être jeunes, âgés ou entre deux âges. Etre
poète belge + ou – rare n’est pas une question d’âge. Plutôt affaire de
dextérité poétique. Et celle-là, il n’est pas rare que les poètes belges en
soient pourvus ! Ici, la preuve par 13 peut en témoigner.
Contribution Alain
Helissen
Chroniques errantes et
critiques, N°32 « belges rares » ; atelier de
l’Agneau :
sur le site de l’atelier de l’Agneau