Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les
derniers ouvrages reçus par Poezibao.
Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les
présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs. Certains
points de vue ou remarques sont toutefois le fait de la rédaction et sont alors
précédés de la mention ndlr.
Parmi les livres récemment reçus par Poezibao :
Yves Bonnefoy, Notre Besoin de Rimbaud,
Seuil
Jean Ristat, Le Théâtre du ciel,
Gallimard
Frank Smith, dans Los Angeles, Le
Bleu du ciel
Jacques Réda, La Physique amusante,
Gallimard
Tankred Dorst, Le Voyage à Stettin,
Arfuyen
Monique Fong, Duchamp des oiseaux, L’Échoppe
François Rannou, Contretemps paradist,
La Rivière Échappée
Eric Dazzan, Gaston Puel, Editions
des Vaneaux
Revue Décharge n° 141
Marie-Hélène Renoux, Le Professeur de
rhétorique, Cheyne
Philippe Mathy, Un Automne au creux des
bras, L’herbe qui tremble
Julien Delmaire, Aden, l’Agitée
Edition
Joël-Claude Meffre, Entre Vents, racines
et rocs, La Part des anges
Francesca Y. Caroutch, Naissance
Quotidienne, Encres Vives
Poezibao a décidé
de soutenir l’initiative de Place des Libraires et donne donc aussi souvent que
possible, pour chaque livre, un lien vers le site de ce réseau de libraires
indépendants qui tentent d’exister en face des géants de la distribution de
livres en ligne.
Yves Bonnefoy
Notre Besoin de Rimbaud
Seuil, collection La Librairie du xxe
siècle, 2009
23 € - sur le site Place des Libraires
« Ce que je crois qu’en tout cas je puis dire de vrai,
à propos de Rimbaud, c’est qu’aucun autre que lui ne m’aura requis en poésie
par autant d’intensité, d’immédiateté, de proximité dans sa voix. Voix qui
elle-même demande, voix qui affirme et bien sûr se trompe, mais se reprend, vit
de se reprendre, portée, secouée par les deux grandes forces qui font que l’on
est au monde […] : d’une part l’espérance, qui veut croire possible que
l’existence soit un partage et donc que la vie ait un sens, d’autre part la lucidité
qui déconstruit les illusions successives en quoi l’espérance s’enlise […].Espérance
et lucidité, c’est le titre que j’aurais pu donner à ce livre […]. Mais j’en ai
préféré un autre parce que m’alarme de plus en plus un certain déni que je vois
qui se répand aujourd’hui de l’intuition proprement poétique, à cause d’une
lucidité mal fondée dont la conséquence est un renoncement désastreux à
l’espérance. Et que s’inquiéter ainsi, c’est savoir à quel point Rimbaud, que
l’heure présente lit peu, ou mal, est et va rester nécessaire.
Lire un grand poète, ce n’est pas avoir à décider qu’il est grand […], c’est
lui demander de nous aider. C’est attendre de sa radicalité qu’elle nous guide,
tant soit peu, vers le sérieux dont on est peut-être capable.
[…] Je ressens ces approches de Rimbaud,
commencées il y a maintenant cinquante ans ou presque, comme surtout une sorte
de journal de mon affection pour ce poète. » (Yves Bonnefoy, dos du livre)
Jean Ristat
Le Théâtre du ciel
Une lecture de Rimbaud
Gallimard, 2009
24,90 €
Ah l’ordre comme un petit serpent fourbe arrive
Toujours quand le clocher sonne douze au clair de
Lune le christ O vieille démangeaison
Pauvre lélian habité par un fantôme à
La jambe de bois l’autre en toi O moulin à
Prières (p. 40)
Une construction complexe prenant appui sur « A noir, E
blanc, I rouge... » avec un découpage en actes, scènes, intermèdes,
entrées, comme autant de variations poétiques autour de Rimbaud.
Frank Smith
dans Los Angeles
Le Bleu du Ciel, 2009
14 € - sur le site Place des Libraires
« A travers l’agglomération en expansion permanente et
en recomposition infinie que constitue la ville-monde de Los Angeles, on
circule par la parole et en voiture… Des voix, des ritournelles surgissent. Le
colporteur comme guide dans cette traversée continue est comme un détective
mais en-deçà encore du privé, à la façon dont il est vivant dans le roman noir
américain. Il ne sait pas qu’il est privé, qu’il détecte, qu’une enquête se
fait malgré lui tout en le projetant aux quatre coins de la ville, dans le
trafic et les méandres du maelström autoroutier, chaque fois qu’il trace et
traque le langage » (Dos du livre)
Jacques Réda
La Physique amusante
Gallimard, 2009
14,90 € - sur le site Place des Libraires
Pour bien définir l’Énergie
il suffit que l’on multiplie
la masse par la célérité
de la lumière, mise au carré
« On voit que la célèbre formule d’Einstein est si concise
qu’elle flotte dans des vers de mirliton, pareils à ceux qui nous permettaient
de mémoriser les théorèmes de la géométrie. Pour traduire en langage courant
les aphorismes souvent terriblement condensés de la physique, mieux valait donc
une prosodie dont les contraintes sont un peu celles de l’équation. Non sans
risque de contresens et de barbarismes, ni sans céder aux épatements naïfs ou
perplexes qu’inspire au profane l’œuvre des physiciens, vrais et hardis poètes
de notre temps. » (Dos du livre)
Tankred Dorst
Le voyage à Stettin
Traduit de l’allemand par Hélène Mauler et René Zahnd
Prix Européen de Littérature 2009
Arfuyen, 2009
13 € - sur le site Place des Libraires
« un parcours initiatique parsemé d'échappées
oniriques, une quête de liberté et de vie où les souvenirs, les visions, le
dialogue intérieur s'inscrivent en creux dans la Grande Histoire en marche - et
une escapade en ces territoires d'écriture inusités où le récit "classique"
laisse transparaître la théâtralité des voix et des décors, la véracité
cinématographique des situations : tel est le voyage à Stettin, ce court roman
d'apprentissage de Tankred Dorst, qui nous emmène aux confins d'un univers fait
de bribes d'enfance et de questionnements adolescents, de paisible vie campagnarde
et de rumeurs d'avions bombardiers sur Berlin (Hélène Mauler et René Zahnd, dos
du livre)
Tankred Dorst est né en 1925 en Thuringe. Il a travaillé pour le cinéma, la
télévision, la radio et l’édition. Il vit et travaille à Munich.
Monique Fong
Duchamp des oiseaux
L’Échoppe, 2008
12 € - sur le site Place des Libraires
« À Paris, on m’emmerde, ici je m’emmerde tout seul »,
m’a dit Monsieur Duchamp la première fois que je l’ai vu. J’avais dû l’interroger,
concevant mal qu’il ait choisi de vivre
loin de Paris, dans ce pays où je n’imaginais pas de vivre plus d’un an ou
deux. Il avait le ton si poli que le verbe ne m’a pas surprise, même au milieu
du siècle dernier. Pour qu’on l’emmerde donc le moins possible, il n’avait pas
le téléphone, comme on l’a beaucoup raconté. Il échangeait des télégrammes,
moyen de communication pas mal utilisé en ce temps-là, et des lettres. D’après
mon agenda, j’étais passée déposer un mot dans sa boîte aux lettres, le 23 juin
1951. Ce devait être ma deuxième visite à New York après mon arrivée aux États-Unis.
Il avait téléphoné à mon hôtel de lendemain et m’avait invitée à dîner le
surlendemain ». (Dos du livre).
François Rannou
contretemps paradist
La Rivière Échappée, 2009
20 € - sur le site Place des Libraires
« C’est un livre de secrets qui apparaissent comme des
pierres à moitié enfoncées dan le sol et sur lesquelles figure une inscription.
Logés dans une grande ampleur de construction pour ce livre aux trois motifs,
le corps, l’origine et la langue, qui sont choses visibles et lisibles, les
secrets vivent. » (Jean-Patrice Courtois, dos du livre)
Eric Dazzan
Gaston Puel
Editions des Vanneaux, coll. Présence de la poésie
15 €
« L’œuvre de Gaston Puel témoigne de la situation de l’homme
moderne dont un siècle de violence a abattu une à une toutes les certitudes et
qu’un demi-siècle de consumérisme forcené a achevé d’enfermer dans le cercle
étroit de ses besoins. Elle nous le montre sous les espèces de cet enfant qui
rature, décalque, cerne ″au passage une coïncidence″ et qui se débat au milieu
du bric-à-brac de l’existence. [...] L’écriture chez Puel ne communique pas,
elle rejoint. » (Dos du livre).
ndlr : le livre comporte un
essai d’Eric Dazzan, un cahier photos et une partie anthologique, selon le
principe de cette collection Présence de la poésie.
revue Décharge
n° 141
L’Idée bleue
6 €
Au sommaire de cette livraison, des textes notamment de
Claudine Bohi, Jacques-François Piquet, Alain Freixe, Jean-Claude Tardif,
Béatrice Machet, Valérie Schlée et un ensemble autour d’André Laude.
Marie-Hélène Renoux
Le Professeur de rhétorique
Cheyne Editeur, coll. Grands fonds, 2009
15 € - sur le site Place des Libraires
« la rencontre de l’œuvre de Giambattista Vico
(1668-1744), philosophe et professeur de rhétorique à Naples, a joué le rôle d’un
véritable et durable évènement pour la narratrice de ce livre :
bouleversante expérience de lecture, qui soulève, pour toujours, la question de
savoir comment dépasser les contradictions dont nous vivons, et s’il est
possible d’atteindre l’harmonie, dans sa vie, dans sa vie sentimentale en
particulier, mais aussi dans son travail d’écrivain, comme dans toute œuvre de
création. » (Dos du livre)
Philippe Mathy
Un Automne au creux des bras
L’herbe qui tremble, 2009-03-29
« Quant tout poème semble vain, continuer d’écrire,
malgré tout. Des poèmes ou des notes, peu importe, mais des fragments de jours
arrachés à la prose d’un feu dont nous goûtons la chaleur sans toujours
percevoir sa lumière »
Philippe Mathy, né en 1956, habite la Picardie belge. (Dos du livre)
Julien Delmaire
Ad(e)n
Editions L’Agitée, 2007
10 €
« Ad(e)n est
un texte expérimental, poétique avec le souffle du slam comme un tambour qui
rythme la parole.
Julien Delmaire est un jeune poète et slameur. Ce livre a été écrit lors d’une résidence
à la Maison Arthur Rimbaud et publié avec le concours de la Ville de
Charleville-Mézières ( dos du livre)
Joël-Claude Meffre
entre vents, racines & rocs
par les traverses du Mont Ventoux
Photographies de Leonard Sussman
édition bilingue français-anglais
La Part des anges, 2008
28 €
Le photographe américain Leonard Sussman – familier des
paysages de la Méditerranée – a été conduit par l’écrivain Joël-Claude Meffre dans
ses terres de solitude et de création, autour du Mont Ventoux. [...] Les auteurs nous introduisent dans un
ordre naturel fait d’un tressage d’architectures
minérales et végétales, battues des vents, rôties par le soleil, nouées à l’oublie,
intensément pétries par le travail humain » (Dos du livre)
Francesca Y. Caroutch
Naissance quotidienne
Encres Vives, n° 368
« Au mitan de la nuit
le poème suzerain
est ce non lieu intemporel
où l’or du temps est la couleur du vide »
Dans la collection Encres vivres, une livraison consacré à
Francesca Y. Caroutch.