« César Vallejo est un poète rebelle et révolutionnaire qui a revendiqué une totale liberté face aux normes, qu’elles soient politiques ou esthétiques. Tout au long de son œuvre, il construit sa Poétique en s’efforçant de créer un langage qui ne cesse de transgresser ses propres lois : ″Je fends / l’herbe avec deux hendécassylabes, / des années de tombe, des litres d’infini…″ » Nicole Réda-Euvremer, traductrice de César Vallejo, Poésie complète, 1919-1937, Flammarion, 2009
« Les responsables de ce qui se passe dans le monde, c’est nous, les écrivains, parce que nous possédons une arme formidable, qui est le verbe »
César Vallejo, cité in « une brève biographie », Poèmes humains & Espagne, écarte de moi ce calice, traduit de l’espagnol par François Maspero, préface de Jorge Semprun, édition bilingue, Le Seuil, 2011, p. 23
César Vallejo est né le 16 mars 1892 dans un bourg andin du Pérou, Santiago de Chuco, situé à 3500 m d’altitude. Dernier enfant d’une famille très nombreuse, il a deux grands-mères d’origine indienne. Il voudrait faire des études, de lettres, puis de médecine, mais doit y renoncer pour des raisons matérielles. Il travaille dans l’administration d’une plantation de canne à sucre. Au début des années dix, il commence à publier des poèmes qui attestent notamment de la très grande connaissance qu’il a des poètes du Siècle d’or espagnol. « Vallejo se réclame aussi du Nicaraguayen Ruben Dario, mais s’il est sensible à ces influences, son œuvre, parallèlement à ses premiers engagements politiques qui ne feront que se radicaliser, restera toujours profondément, quasi viscéralement, imprégnée de réminiscences de sa terre natale. »* En 1913, il devient précepteur et peut reprendre des études de lettres. En 1920, à la suite d’une bagarre dans son bourg natal qui déclenche un incendie, il est accusé à tort d’être le meneur des incendiaires, il est arrêté et incarcéré. Libéré, il décide de s’exiler et part pour l’Europe en 1927. Il ne reviendra jamais au Pérou. Après des débuts en France particulièrement misérables, il se lie avec des artistes de Montparnasse. Son engagement politique, notamment après deux voyages en URSS, devient de plus en plus militant et il est surveillé par la police française puis expulsé. Il vit alors en Espagne. Il revient en France en 32 et vit avec sa future femme Georgette. Il s’oppose fortement au fascisme puis il se donne à la cause républicaine espagnole.
Dans les derniers mois de 1937, il écrit une grande partie des futurs Poèmes humains et d’Espagne, écarte de moi ce calice.
Il tombe gravement malade en 1938 et après une longue agonie, meurt le 15 avril. Il est enterré au cimetière de Montrouge mais il repose aujourd’hui au cimetière de Montparnasse.
(*Cette brève notice est très largement inspirée de la « brève biographie » écrite par François Maspero en introduction à l’édition des poèmes de Vallejo.)
Bibliographie
Los Heraldos negros, 1918
Trilce, 1922
Poemas humanos, 1939
España, aparte de mi este cáliz, 1939
Obra poética completa, 1988
Œuvres traduites en français
César Vallejo, choix de textes traduits et présentés par Georgette Vallejo et Américo Ferrari, Seghers, « Poètes d’aujourd’hui », 1967
Espagne, éloigne de moi ce calice, « Anthologie partiellement bilingue », trad. de Claire Céa, P.-J. Oswald, collection « L’aube dissout les monstres », 1973
Poèmes humains, trad. de Claude Esteban, in Claude Esteban, Poèmes parallèles, Galilée, 1980.
Poèmes, traduction de Fernand Verhesen, Le Cormier, 1981
Poésie complète, traduction Gérard de Cortanze, Flammarion, 1983, réédition 2009
Poésie complète, 1919-1937, traduction de Nicole Réda-Euvremer, Flammarion, 2009
Poèmes humains & Espagne, écarte de moi ce calice, traduit de l’espagnol par François Maspero, préface de Jorge Semprun, édition bilingue, Le Seuil, 2011
Tungstène, trad. de Nicole Réda Euvremer, Le Temps des Cerises, coll. « Romans des libertés », 2011
un article d’Auxeméry dans Poezibao : (1, 2 et 3 avec pdf)
Fiche Wikipédia (espagnol)