Poezibao fait une pause. Retour le 5 juillet.
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Poezibao fait une pause. Retour le 5 juillet.
Rédigé par Florence Trocmé le samedi 27 juin 2009 à 22h31 dans Evènements | Lien permanent
Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
Cette semaine Poezibao
a reçu :
°Mathieu Bénézet, Jeunesse &
Vieillesse & Jeunesse, Obsidiane
°Alain Lance, Longtemps, l’Allemagne,
Tarabuste
°Antoine Bréa, Simon le mage, Le
grand Os
°Laurent Albarracin, Louis-François
Delisse, Éditions des Vanneaux
°Philippe Longchamp, Des Saisons plutôt
claires, Le Dé bleu
°Revue Il particolare, n° 19/20
°Jean-Louis Giovannoni, T’es où ? Je
te vois !, Atelier des Grames
°Joël-Claude Meffre, Trois figures d’oubli,
Tarabuste
°Mercédès Roffé, Rapprochements de la
bouche du roi, Éditions du Noroît
°Revue La Traductière, n° 27
°Louis-Michel de Vaulchier, Matelamatique
des genres, Passages d’encres
°Claude Salomon, Oublieux converti,
Alidades
°François Amanecer, Le tri poétique, Éditions
de Corlevour
°Chantal Couliou, Géographie de l’eau,
Éditions Corps Puce
°Ben Arès, Cœur à rebours, Éditions de
la Différence
°Dan Stanciu, Les Témoins oraculaires,
L’Harmattan
Lire la suite ""Poezibao a reçu", n° 86 (dimanche 28 juin 2009)" »
Rédigé par Florence Trocmé le samedi 27 juin 2009 à 18h19 dans Poezibao a reçu | Lien permanent
Poezibao propose ici de suivre le travail de composition d'un texte, idée initiée par Ariane Dreyfus et reprise ici par Maryse Hache, pour un poème publié sur son site, Le Semenoir.
poème en chantier : 1, 2, 3, 4, 5, 6
1.
trembler d'émotion
avec la lumière dans les arbres
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux
avec celui qui désire
et celle qui fuit
qui dit non
jusqu'à être un arbre
_émotion_
|trop explicatif, démonstratif, voire explicite
laisser plus d'énigme, davantage de silence, où peut venir se poser le lecteur |
plutôt en dire moins que trop
_celui/celle_/même remarque
referme la griffe sur l'étiquetage du genre et du nombre
laisser l'expansion possible de la langue, lui offrir l'air et l'espace où
s'épanouissent les grands arbres en lumière du deuxième vers
2.
trembler d'émotionavec la lumière dans les arbres
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux
avec celui qui désire
et celle qui fuit
qui dit non
jusqu'à être un arbre
3.
trembler avec la lumière dans les arbres
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux
avec qui désire
et qui fuit
qui dit non
jusqu'à être un arbre
où est le focus
où le poème fait-il le point
entre trembler et être
un arbre, voire le
devenir
le devenir tellement la conscience sensible s'y installe et s'y abandonne
donc pour l'infinitif un vers séparé des autres par un interligne
rythme dans les signes posés sur le papier et rythme de la respiration de leur
lecture
4.
trembler
avec la lumière dans les arbres
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux
avec qui désire
et qui fuit
qui dit non
jusqu'à être un arbre
une unité dans les trois vers qui
suivent ce trembler me semble réclamer
un interligne à leur suite pour qu'elle apparaisse plus clairement, et séparée
des deux vers suivants qui construisent une autre unité
revient aussi la question musicale du rythme
et quelque chose dans la succession
des trois pluriels de la fin de chaque vers me gêne
trop flou / l'image manque de piqué
et encore le rythme : 8 7 8 plutôt que 9 7 8
alors il n'y aurait qu'un arbre
il n'y a qu'un arbre dans lequel la conscience sensible s'abîme
ça donnerait ce qui suit
5.
trembler
avec la lumière dans l'arbre
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux
avec qui désire
et qui fuit
qui dit non
jusqu'à être un arbre
encore quelque chose dans le rythme
ne convient pas dans les deux derniers vers
peut-être ne sont-ils pas à donner
sans interligne pour sauvegarder l'arbre en solitude, l'arbre qui se détache
dans l'espace du poème autant que celui de la vision extérieure, il est dans le
focus, il convient qu'il se voie
et la succession des deux derniers
vers peut laisser supposer que être un
arbre serait conséquence de ce
refus, ce dire non, ce qui n'est pas
le cas
alors ajout d'un interligne
cela dissociera la fuite et le qui dit
non auquel le poème ne veut pas le lier
et cela mettra aussi en valeur ce "qui
dit non " auquel ici je tiens, en cette occurrence-là, manière de ne
pas céder, manière de tenir, de stehen, à
la celan
6.
trembler
avec la lumière dans l'arbre
avec le vent dans les feuilles
avec les plumes des oiseaux
avec qui désire
et qui fuit
qui dit non
jusqu'à être un arbre
mais la dissociation n'est pas assez
forte
ce qui dit non est trop tranchant,
brutal, ne correspond pas à l'élan sensible, il fait écran au mouvement, au
vent, à la lumière
je vais reprendre le verbe trembler et voilà que le poème me dit la
conscience sensible entrée dans la contemplation de l'arbre jusqu'à sa
métamorphose
élan final du poème
Rédigé par Florence Trocmé le samedi 27 juin 2009 à 10h05 dans Chantier de poème | Lien permanent | Commentaires (0)
Évidemment, avec seulement 9
textes dont aucun n’excède une page et même en y rajoutant les quelques autres
parus ailleurs[1], on ne peut que rester sur
sa faim et espérer une prochaine édition de l’ensemble auquel ils appartiennent
– mais il y a déjà là de quoi retenir l’attention.
Comme l’indique le premier titre, il est question d’éponger son corps,
désignant tout d’abord par là une série de résistances, d’opacités, déclinées
en deux lignes majeures qui se croisent de temps à autre : l’incarnation (ici le
plus souvent rendue sensible par la douleur) et la langue, celle dont beaucoup sont
privés d’un quart environ, mais ça ne les gêne pas ; en outre, le
fait que cette masse à inertie variable n’empêche pas les fuites – qui n’ont
rien à voir avec des épanchements de pathos : il arrive même que la cuvette
soit cabossée et salie aux endroits où la tête est venue cogner.
Une telle approche évoque partiellement celle du corps sans organes d’Artaud,
le soi physique étant essentiellement le lieu sans cesse menacé par la décomposition :
Le corps est d’une texture non plus ligneuse à présent, ni friable, mais au
contraire souple, tendre et presque moelleuse au toucher. Et ça ne fait pas
mal, à condition d’y être allé mollo dans l’effort et sur les proportions et
quantités. Mais quand la Dispersion Contradictoire des Organes™ est telle
qu’ils s’en vont pour ainsi dire visiter les curiosités du coin, c’est trop.
D’où le recours à l’écriture pour essayer d’assembler plus ou moins les
morceaux :
Les mots venant à manquer dans la langue, je dois faire un schéma pour être
entendu et qu’on se figure les étapes de ma déchéance (ce que j’étais / suis /
serai) et pourquoi je cause un tel désordre.
Face au système et à ses injonctions vécues dans une humiliation tragi-comique[2] (non
seulement l’obligation de déclarer à tous sa maladie, de s’entendre dire
quel autre sens il faudrait donner à ses propres gestes, mais aussi la finitude
ordinaire et le fait de se sentir parfois comme un chien tenant dans sa
gueule un os de chien – bref, de devoir avaler à longueur de temps : l’estomac
de chacun, isolément et pris en groupe, à cent pour cent tapissé de porridge,
ce qui rappelle la langue-muesli de Roubaud), écrire constitue une tentative
pour installer le sien, de système (pas que de défense), tout en ne masquant
pas ses limites : on voit bien qu’on ne peut pas guérir, que la guérison
n’existe qu’en principe. Système textuel conçu avec une précision
chirurgicale (tant il est évident que D. Quélen pèse chaque mot) mais avec
failles et détournements intégrés, câble à âmes multiples.
Autrement dit, il s’agirait d’atteindre le but que Beckett fixait à l’artiste, à
savoir trouver une forme qui exprime le gâchis[3], puisque cette
prose – si toutefois cela existe[4] – indéniablement
tenue est, dans le même mouvement (toute la prouesse est là), lâchée par de
multiples décrochages – par exemple, à travers la subtile imbrication de ce qui
relèverait d’un récit et de considérations abstraites, développées ou
simplement esquissées ; les variations pronominales qui font passer sans
(trop) prévenir d’un sujet du / de discours à l’autre ; l’ouverture du
compas lexical, du technique (à dominantes médicale et commerciale) à l’argot ;
les registres d’énonciation qui changent brusquement, réalisant ainsi une union
du plus frivole et du plus sérieux[5]; enfin, omniprésente,
la lucidité teintée d’humour (ou l’inverse, si vous préférez) :
Ce gars-là, c’est une somme. Il a tout fait, tout essayé sauf mourir. A part
mourir, il connaît tout, il est bon en tout. Son idée, c’est qu’à la naissance,
il a tout perdu et qu’il doit passer sa vie à tout reconquérir. Il cherche une
expression moins guerrière. Qu’est-ce qu’il a d’autre à disposition dans la
langue ?
ou bien :
Et chaque jour, chaque jour le topo sur l’espérance et la charité, un trou
aménagé dans la cloison à hauteur des yeux, qui te suce. Tu es assis sur le
siège de l’Ame™. Cependant, le bas du dos te cuit. Cuisante aussi, dans la
foulée, la perte du mot qu’il y a un instant encore tu tenais et qui pouvait
seul exprimer l’horreur de ton état. T’en voilà séparé par une membrane, un
petit clapet, tel dispositif suffisant à te le rendre inaccessible, à toi tout
spécialement.
Au final, D. Quélen donne à lire ici une parole aussi singulière – tout
malade, au-delà d’un certain stade, dégage une odeur qui lui est propre –
qu’impersonnelle, à la fois marque déposée, circonscrite, et largement débordée
par elle-même puisque ne sachant pas ce dont elle est capable :
On voudrait saisir les qualités apparentes et intentionnelles du plan, qu’on
ne pourrait pas. Il ne comprend pas que son rôle consiste à définir le tien, et
le tien à l’en empêcher.
Contribution
de Bruno Fern
Dominique Quélen
système
fissile éditions, 2009
16 pages - 3 €
Editions fissile :
collection maigre
[1] Dans les revues Boudoir & autres (n°
4) : Editions
Ragage, Action restreinte (n° 11) et rehauts (n° 23) ainsi qu’en ligne : remue.net : Dominique Quélen |
Câble à âmes multiples – où j’ai prélevé certains extraits.
[2] Au passage, je révèle avoir été conçu en vain et
que je suis sans force, sans volonté face à ce qui arrive. En plein
hiver ! Quelle honte ! Quel Supplice™, vraiment !
[3] Entretien avec Tom F. Driver.
[4] Mais, en vérité, il n’y a pas de prose : il y
a l’alphabet et puis des vers plus ou moins serrés, plus ou moins diffus. Mallarmé
[5] Deleuze.
Rédigé par Florence Trocmé le samedi 27 juin 2009 à 09h56 dans Notes de lecture | Lien permanent
X 2521 - 13/ 04/ 09
Dans le quatrième carnet in octavo des Préparatifs de mariage de l’édition de Brod.(p. 107 de l’édition
allemande) :
La devise directrice est répétée d’entrée ; on ne dépasse pas ce fond : "De la psychologie, jamais !" (le
point d’exclamation implique une révision absolue). C’est remonter aux débuts
d’une existence physique. Les "devoirs" répondent à l’alternance d’un
mouvement vital, comme la respiration "Deux
devoirs, aux débuts de la vie : ...". D’abord le repli : "réduire ton cercle de plus en plus
" ; il y a une toute petite positivité, au départ, mais le reste, dans la
formation de la personnalité, est dû au rejet de l’entourage, assurant l’afflux
inentravé d’une négativité pure. Toute la force dont on dispose est tributaire
de sa reconversion (voir un autre aphorisme, très développé, p. 120 sv.).
L’attirance exercée sur la négativité exige un complément, négatif à son tour :
"et toujours contrôler à nouveau, en
regardant si tu ne te caches pas quelque part, en dehors de ce cercle".
Ce serait une forme d’aliénation du soi, un manque de rigueur qui se serait
glissé dans cette constitution d’une différence absolue du sujet, quasiment
réduit à un point, marquant l’identité de la personne. Le "quelque
part", ne pouvant pas être localisé dans l’extension d’un non-être,
concerne la non-distinction ; une parcelle de soi resterait attachée à une
autre vie, à la vie d’un autre, à l’intérêt qu’on lui porte. Il n’est question
de rien d’autre que du refus préliminaire de la fermeture initiale ; elle est
présentée comme la condition préalable à toute ouverture au monde et à ses
mots. Le rejet a le statut d’une cure ou d’une thérapie préalable.
©Jean Bollack
Contribution de Tristan Hordé
Rédigé par Florence Trocmé le samedi 27 juin 2009 à 09h55 | Lien permanent | Commentaires (0)
Cette lettre revient sur les principales publications de la semaine sur le site.
•Poezibao a reçu au cours de cette période des contributions de Tristan Hordé et de Thierry Gillybœuf.
•à signaler particulièrement cette semaine
Une lettre et un texte
d’Alain Lance à propos de l’Iran
•Notes de lecture :
Terre
énergumène de Marie-Claire Bancquart (par Florence Trocmé)
•Anthologie permanente :
Israël
Eliraz
René
Daumal (par Tristan Hordé)
Peter
Huchel
Les
Murray (par Thierry Gillyboeuf)
Benoît
Conort (par Tristan Hordé)
•Bio-bibliographies
Les
Murray (par Thierry Gillyboeuf)
•Parmi les livres reçus par Poezibao et présentés
ici :
°Sylvia Plath, Ariel,
trad. Valérie Rouzeau, Gallimard
°Jean-Pascal Dubost, Terreferme,
Le Dé bleu
°Ted Hughes, Poèmes 1957-1994,
Gallimard
°Gabrielle Althen, La Belle
mendiante, suivi de René Char, Lettres
à Gabrielle Althen, L’Oreille du Loup
°Jean-Pierre Bobillot, Y
a-t-il un poème dans le recueil ?, Voix éditions
°Séverine Daucourt-Fridriksson, Salerni,
La Lettre volée
°Zéno Bianu, Variations Artaud,
Dumerchez
°Pierre Silvain, Assise devant
la mer, Verdier
°Alda Merini, Après tout même
toi, Oxybia éditions
°Anne Teyssiéras, D’ivoire et
de corne, Éditions de Corlevour
°Revue Faire Part
n° 24/25
°Bruno Grégoire, Le Lendemain
Le Monde, Rehauts
°Revue Gare Maritime 2009
°Revue N4728, n°
16
°Bernard Mazo, La Cendre des
jours, Voix d’Encre
°Bruno Gautier, Au Bout du
môle, Alidades
•Notes sur la poésie
André Frénaud
(par Tristan Hordé)
Jan
Wagner
•Navigation dans le site
Je rappelle que le site est doté d’un index
(mis à jour le 27 avril) ainsi que d’une petite case de recherche qui permet
d’explorer ses 4412 articles.
•A savoir également :
Poezibao a créé un « univers
Netvibes », qui vise à regrouper le plus grand nombre possible de
références et ressources Internet en matière de poésie et de littérature. Le
découvrir en cliquant sur
ce lien.
Poezibao a également complété
ses ressources (page de liens dynamiques) : cette page vous permet de
suivre l’actualité de la poésie au jour le jour.
Revue Poezibao : http://poezibao.com
Blog le Flotoir : http://poezibao.typepad.com/flotoir/
Centre de ressources sur la poésie : http://www.netvibes.com/florencetrocme#une
Twitter : http://twitter.com/Poezibao
Delicious : http://delicious.com/FlorenceTrocme
Cette lettre d’information hebdomadaire peut vous être adressée par le mail chaque samedi, sur simple demande à [email protected]
Rédigé par Florence Trocmé le samedi 27 juin 2009 à 09h31 dans Poezibao Hebdo | Lien permanent | Commentaires (0)
Poezibao reviendra sur la dernière livraison de la revue NU(e), préparée par Jean-Yves Masson et consacré à Benoît Conort. Parmi les poèmes inédits, Prologue.
Prologue
I
consentir que ça commence là
de ce côté à cet endroit qu’on ignorait
qui n’était pas le premier
au milieu juste médian mitan
combien croire et feindre que
c’est la dernière fois qu’on
brise le silence
II
un mot tombe
sombre de la citerne
quand cela revient
on ne sait qui le ramène
ni pourquoi
de la douleur qui l’accompagne
III
on voudrait
heurtée l’épaisseur de l’air
cesser d’être
nageur malhabile
à pleins poumons pouvoir
expirer la peur
IV
nulle parole qui
ne soit nue
même peau
la caverne est d’ombre
rêvée la paroi
muqueuse de mots
V
j’écris peu
le peu que j’écris je le jette
je regarde le mur
sur le mur il est dit rien
ne s’écrit que rien ne s’écrira
je me lève
je regarde par la fenêtre
il fait dehors comme
dedans
Benoît Conort, Prologue, dans NU(e) n° 41 [29 Avenue Primerose, 06000 Nice], p. 59-63.
Contribution de
Tristan Hordé
Benoît Conort dans Poezibao :
Bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2,
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Rédigé par Florence Trocmé le vendredi 26 juin 2009 à 08h31 dans Anthologie permanente | Lien permanent | Commentaires (0)
•dates à retenir
°vendredi 26 juin, 20 h, Paris Nicole Brossard et Patrice Delbourg
°samedi 27 juin 2009, à 19 heures, Paris, Olivier Apert & co
°mardi 30 juin 2009 à 19h15, Paris, Voix du monde
°samedi 4 juillet, 20h, La Seyne-sur-mer, Nuit de la Poésie
(informations détaillées dans la suite
de note)
•informations diverses
°Le fonds Jean-Michel Place a été repris le 3 juin 2009 par une nouvelle
société – les Nouvelles Éditions Jean-Michel Place.
Patrick Robin en est le gérant, Jean-Michel Place le responsable éditorial.
Que tous ceux qui nous ont soutenus soient ici chaleureusement remerciés.
PS 1. Le site www.jeanmichelplace.com est à
nouveau consultable.
PS 2. La collection “Jean-Michel Place/Poésie” reprend ses activités.
•signets de Poezibao : une
sélection, retrouver les signets de Poezibao
au jour le jour sur la page Delicious
de Poezibao (fil RSS disponible) °Le programme des Lectures sous
l'arbre organisées par Cheyne éditeur
°Voix de la
Méditerranée, le programme
°Lecture Martine
Sonnet, Sébastien Rongier, Sereine Berlottier, Anne Savelli et Pierre Ménard, à
Paris, le 28 juin
°Des
fichiers audio de Gertrude Stein sur UbuWeb
°Une
collection de documents dada sur Ubu (Tzara, Schwitters, Ball, etc.)
°Un site Nicolas Pesquès
°Un Salon du Livre, à Paris, les 27
et 28 juin, organisé notamment par la Librairie le Divan
°Note de Jacques Josse sur
"Terreferme" de Jean-Pascal Dubost
°Deux textes de Claude
Favre
°Un livre de Jérôme
Mauche chez publie.net
°Entretien video avec Julien Blaine à propos de son exposition au MAC
Rédigé par Florence Trocmé le jeudi 25 juin 2009 à 11h42 dans Agenda, liens, informations | Lien permanent | Commentaires (0)
Second essai sur
l’intérêt ; L’Émeu
D’un blond défraîchi comme le grass-tree, une imposante coupe à la Beatles
dresse un périscope en alerte au-dessus des broussailles et
scrute alentour. Ses gros œufs en olives font un clic huileux
l’un contre l’autre ; ses lèvres pincées en plastique
noble, son toupet sur la tête une aigrette
style mohawk, il fait gargouiller sa trachée bleu pâle :
l’émeu, Dromaius novaehollandiae,
dont la doublure sur les autres continents est une antilope,
nous regarde dans les yeux avec un œil
puis l’autre, bosse digne et hardie,
chameau condensé agitant ses plumes, Coursier Rapide de la Nouvelle Hollande.
Les genoux en arrière dans des triples bottes dentées, tu te
tiens,
Dinewan, orgueilleux émeu, aussi ordinaire que la poussière
dans ton manteau sans manches, nous rendant notre intérêt.
Le bouclier de ta popularité est branlant : tu es Pittoresque, tu es Indigène,
et même un peu Désuet. On peut te laisser vivre
mais fais attention : les zones vierges du mépris Sérieux sont souvent
des cartes blanches pour ce qu’il y a de sombre dans la nature humaine.
Les navires d’Europe la première fois sur un rivage étranger avaient l’air
humble
mais, la Messe dite, les hommes commencèrent à renommer les créatures.
La dévotion devenait intérêt et avait de nouveaux traits.
À présent seule la vie survit, si on l’a rendue intéressante.
Oiseau héraldique, notre protection est une fable
faite d’espace et de négligence. Nous sommes intéressants et non ;
nous sommes l’ordinaire découvert sur une étrange planète.
Es-tu Précoce ou Tardif, dans l’histoire des oiseaux
qui n’existe pas, et est profondément ancienne ?
Ma parentèle aussi est immémoriale et récente,
comme mon pays, qui soustrait la tienne dans des mots.
Ce distillat de montagnes se ramifie subtilement, ce déploiement
monotone de vies austères et délicates, où la pluie,
suaire tendu sur l’horizon occidental, est un revenant plissé
qui laisse tomber son long plumage hachuré couleur d’argile.
Badaud, sœur de la steppe, je vois ton œil qui regarde le
chargement de notre jeep.
Je crois que ton histoire c’est que quand on t’a tendu
la main de l’évolution, tu l’as engloutie. Index et pouce
pointent de ton visage, mais la palme pour peser est en toi
qui collecte bouchons, clous, le ciment frais que tu avales notoirement,
ton numéro passager en sourdine, ton musée privé en série.
Mais aujourd’hui certaines vérités sont dites triviales. Seul Dieu les
approuve.
Certains humains qui les méprisent créent une sorte de climat
que, une fois déclaré et répandu, nous appelons guerre.
Alors, avec une rapide volte-face, nous rendons la mort banale et imposante,
nous l’enrôlons pour nous bénir, la gavons pour en exprimer le drame ;
oui, nous emprisonnons et torturons la mort – cette partie
est appelée paix –
nous lui offrons des meurtres comme des mendiants, en quête d’importance.
Tu fais bruire des rêves de pardon, sans fuir dans ton style aéroglisseur,
sans planer vite avec tes pattes aux écailles de zinc pendillant, tes pieds
laissant
des impacts de haute tension en bascule. Parent du désert, dignitaire guère
comestible,
le projecteur désintéressés des seigneurs de l’intérêt
et des nobles en toges de l’ennui est une torche de vive suspension
et de ténèbres aveuglantes. Mais tu fais comprendre que c’est l’autorité d’un
brigand
après les fermes extensions de l’immortalité pour tous offerte par Dieu
dont l’image est détail diurne, agrégat, en devenir et ne fait pourtant
qu’un avec l’attention ubiquitaire de quelqu’un qui jamais ne connaît l’ennui.
Les Murray, traduction inédite de Thierry Gillybœuf
Bio-bibliographie de Les Murray
version originale dans la suite de note
Contribution de Thierry Gillybœuf
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Rédigé par Florence Trocmé le jeudi 25 juin 2009 à 10h51 dans Anthologie permanente | Lien permanent | Commentaires (0)
Leslie « Les » Allan
Murray est né le 17 octobre 1938 dans la ferme de Bunyah à Nabiac en
Nouvelles-Galles du Sud. Il est le fils unique de Cecil Allan Murray
(1909-1992) et Miriam Pauline Arnall (1915-1991). Orphelin de mère à 13 ans, il
vit solitaire avec son père dans leur ferme et lit beaucoup. Au cours de ses
études à la Sydney University, il édite des revues littéraires, publie ses
premiers poèmes et se lie avec de jeunes poètes et, surtout, celui qui sera son
mentor, Kenneth Slessor. Il quitte l’église presbytérienne et commence à se
tourner vers le catholicisme romain. En 1967, il épouse Valeria Morelli, dont
il aura cinq enfants. Il continue d’apprendre plusieurs langues (il parle
l’italien, le chinois, l’allemand, l’indonésien, le danois, le malayan…) et
travaille comme traducteur scientifique et technique à l’Institute of Advanced
Studies de l’Australian National University de Canberra. Après une nouvelle
dépression, il démissionne de son poste et la famille part vivre en Écosse. Ses
premiers recueils sont salués par la critique et, dans le même temps, il
s’emploie à publier un volume de vers aborigènes en traduction. Grâce à une
bourse, il devient écrivain free lance
et commence à donner des lectures. Son œuvre est couronnée de nombreux prix,
parmi lesquels le Kenneth Slessor Prize for Poetry, le National Book Council
Prize, le Canadian Australian Literary Award, la Queen’s Gold Medal for Poetry.
Il participe à de nombreux festivals littéraires en Australie, en Europe, aux États-Unis
et au Canada, où il rencontre et se lie avec Ted Hughes, Wole Soyinka, Joseph
Brodsky, Mark Strand, Derek Walcott, Seamus Heaney… En 1986, il parvient à
racheter la ferme de Bunyah que son père avait perdue et vient s’y installer
avec sa famille. En 1995, son recueil Translations
from the Natural World rencontre un grand succès et lui vaut le New South
Wales Prize et le Victoria Premier Prize ; l’année suivante, c’est Subhuman Redneck Poems qui se voit
décerner le T.S. Eliot Prize. Il est un temps pressenti comme Poet laureate en remplacement de Ted
Hughes, et régulièrement cité parmi les Nobélisables. Figure centrale et
controversée de la vie culturelle australienne, trois mille cinq cents
exemplaires de la biographie que lui consacre Peter Alexander en 2000 sont
vendus en trois jours ; son œuvre a été traduite en plusieurs langues
(allemand, néerlandais, norvégien, danois, suédois, catalan, espagnol, italien,
russe, hindi), mais reste hélas inédite en français…
Bibliographie
The Ilex Tree (avec Geoffrey Lehmann),
1965
The Weatherboard Cathedral, 1969
Poems Against Economics, 1972
Lunch and Counter Lunch, 1974
The Vernacular Republic. Selected Poems,
1976
Ethnic Radio, 1977
The Peasant Mandarin, 1978
The Boys Who Stole the Funeral, 1979
Equanimities, 1982
The Vernacular Republic. Poems 1961-1981,
1982
Flowering Eucalyptus in Autumn, 1983
The People’s Otherworld, 1983
Persistence in Folly. Selected Prose
Writings, 1984
The Australian Year. The Chronicle of our
Seasons and Celebrations, 1984
The Daylight Moon, 1987
The Idyll Wheel, 1989
Dog Fox Field, 1990
Blocks and Tackles, 1990
Translations from the Natural World, 1992
The Paperback Tree. Selected Prose, 1992
Late Summer Fires, 1996
Conscious and Verbal, 1999
The Quality of Sprawl. Thoughts about
Australia, 1999
Fredy Neptune, 1999
An Absolutely Ordinary Rainbow, 2000
Learning Human, 2000
A Working Forest, 2000
Poems the Size of Photographs, 2002
The Full Dress, an Encounter with the
National Gallery of Australia, 2002
The Biplane Houses, 2007
Contribution Thierry Gillybœuf
Le site de Les Murray (en anglais)
en anglais sur le site
poets.org
Une sélection de poèmes (en
anglais)
Rédigé par Florence Trocmé le jeudi 25 juin 2009 à 10h40 dans Poètes (fiches bio-bibliographiques) | Lien permanent | Commentaires (0)