Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
Cette semaine Poezibao
a reçu :
°Sylvia Plath, Ariel, trad. Valérie
Rouzeau, Gallimard
°Jean-Pascal Dubost, Terreferme, Le
Dé bleu
°Ted Hughes, Poèmes 1957-1994,
Gallimard
°Gabrielle Althen, La Belle mendiante,
suivi de René Char, Lettres à Gabrielle
Althen, L’Oreille du Loup
°Jean-Pierre Bobillot, Y a-t-il un poème
dans le recueil ?, Voix éditions
°Séverine Daucourt-Fridriksson, Salerni,
La Lettre volée
°Zéno Bianu, Variations Artaud,
Dumerchez
°Pierre Silvain, Assise devant la mer,
Verdier
°Alda Merini, Après tout même toi,
Oxybia éditions
°Anne Teyssiéras, D’ivoire et de corne,
Éditions de Corlevour
°Revue Faire Part n° 24/25
°Bruno Grégoire, Le Lendemain Le Monde,
Rehauts
°Revue Gare Maritime 2009
°Revue N4728, n° 16
°Bernard Mazo, La Cendre des jours,
Voix d’Encre
°Bruno Gautier, Au Bout du môle,
Alidades
notice détaillée sur chacun de ces livres dans la suite de note
Sylvia Plath
Ariel
Traduit de l’anglais, présenté et annoté par Valérie Rouzeau
Gallimard, 2009
14,50 €
Secs, sans cavalier,
les mots
Et leur galop infatigable
Quand
Depuis le fond de l'étang, les étoiles
Régissent une vie.
« Ariel, génie de l'air de La Tempête, de Shakespeare, est aussi le nom du cheval blanc que montait à l'aube
dans le Devon, en Angleterre, l'un des plus extraordinaires poètes du XXe
siècle, Sylvia Plath, aux derniers mois de sa courte vie.
Ariel, borne décisive marquant un "avant" et un "après",
parole intense jusqu'à la rage parfois, question de vie ou de mort.
Ariel, jusqu'au bout, l'extrémité du dernier souffle. »
Valérie Rouzeau (dos du livre)
Jean-Pascal Dubost
Terreferme
« La rêverie au travail, II)
Le Dé bleu, 2009
« L’objet précis de la rêverie, la ″ferme modèle″, évidemment désigne par synecdoque l’agriculture (en voie de disparition à partir du moment où elle eut recours à la modernité industrielle pour se développer intensivement), mais également une conception architecturale et organisationnelle du bâtiment agricole qui elle-même découle d’une philosophie d’économie politique, la physiocratie, remontant au xviiie siècle et développée principalement par François Quesnay (1694-1774). » (Extrait de l’avant propos cité au dos du livre)
Ted Hughes
Poèmes (1957-1994)
trad. de l'anglais par Jacques Darras et Valérie Rouzeau,
préface de Jacques Darras
Gallimard, 2009
25 €
« Il y a des blaireaux écrasés, des
agneaux qui naissent la tête tranchée, des saumons monstres tapis au fond de
lacs écossais opaques, qu'on ferre et qui résistent de toute leur puissance
vitale. Il y a des faucons, des brochets, des renards nocturnes, bref toute une
galerie de prédateurs sur lesquels règne, cynique et dérisoire, un corbeau
mythique du nom de Crow. Ted Hughes n'est pas qu'un poète animalier, comme on a
trop vite cru. C'est un explorateur de la cruauté qui est au fond de l'être
vivant, bête ou homme. Une espèce de poète darwinien moderne ayant croisé les
chemins de la fable celtique ancienne. L'héritier de Yeats l'Irlandais mais
aussi du guerrier de la Somme Wilfrid Owen, essayant d'articuler ensemble la
beauté, la terreur et la pitié. » (Jacques Darras, dos du livre)
Gabrielle Althen
La Belle mendiante
suivi de
René Char
Lettres à Gabrielle Althen
L’Oreille du Loup, 2009
10 €
Être beauté de ce
qui n’a pas lieu. Éperdument mendier : la seule embellissante parole.
Mendier, le choix lucide du diamant.
J’admire votre Belle Mendiante. La main avec laquelle celle-ci m’offre le
poème, quel amandier ne la souhaiterait pour lui prendre ses fruits ?
René Char (dos du livre)
Jean-Pierre
Bobillot
Y a-t-il un poème dans le recueil
Voixéditions, coll. Vents contraires, 2009
13 €
« L’Histoire a
joué un sale tour au Récit. Tour de langu’, tour de riens. La mort des Mythes
laisse libre cours à l’Imitation de N.-S. le Code Civil, au
Romancier-″histo-rien (histrion ?) du présent″ ou pire… J’dégaine, j’dégoise.
Limitations, perte(se) de mémoire, l’escriptoire est mité. Dit vain, clavier
miteux. Écran nei-geux. Mais, le divin est vindicatif : du coup – car c’en
est un !-, l’Occident n’est plus qu’un accident, le Récit qu’une fiction,
Je un autre & le Narrateur, ce bouffon, sa boussole affolée, sa bouffole
assolée, pas fol ! tire son Joker : à court de big bang, il s’efface
sous les improbables mas-ques de la Narratrice… L’Âne à rats, s’trisse ? …Accrocs
d’langu ‘, lapsus fati, ce n’est pas une calamité : Narrathon ?
Marration ? Thermopile ou Samoface ? Ou 1000000volt(e)s-faces ?
Que voulez-vous qu’ça me fasse ? Qu’le Ça m’fasse ? Déglingu’blues ou
bluette ? De Babil en Babelles, d’Mégalo Bill en Rime à Belles, en
restera-t-on baba ? Qu’elle églogue ! L’Ego mégote, déglotte :
lui renverra-t-elle la baballe . J’rengaine…On en verra, en tous cas, d’belles –
en attendant, Votre temps est bref, soyez précieux ! (Dos du livre)
Séverine
Daucourt-Fridriksson
Salerni
La Lettre volée, 2009
14,50 €
« Penchée sur
la langue avec la même attention que sur le berceau. langue à accoucher
naissance reconductible à vie. les mots autant d’enfants attendant la
distribution. attentive à chacun mais l’ailleurs en vue écrire l’abîme adverse
à la fois en et hors sans rien manquer de cette splendeur aveugle plus brûlante
que l’amertume qui peut toucher le cœur d’autrui » (Séverine
Daucourt-Fridriksson, dos du livre)
Zéno Bianu
Variations Artaud
Dumerchez, 2009
17 €
Artaud. Antonin
Artaud. Qu’il s’agisse de ma fascination pour les écritures de la parole, de l’éblouissement
qu’a pu susciter en moi la découverte du théâtre balinais ou de la combustion
déclenchée par les ciels tourbillonnants de Van Gogh, je retrouve encore et
toujours la présence d’Artaud, son ombre incantatoire, au cœur de mon propre
parcours. Nous avons tous été, à des degrés divers, sonnés par la
lecture d’Artaud, comme si celui-ci ne cessait jamais de soulever le lecteur
hors de son lieu, littéralement de le transfigurer. Il était temps pour moi de
dire un peu de ma dette – une dette d’esprit. Voici donc ces Variations
Artaud comme un déclaration de beauté violente, un récit-poème entêtant qui
ferait feu de tout bois, revendiquant ellipses et courts-circuits. Pas sur
Artaud, mais avec Artaud. Une fugue qu’on voudra bien lire comme un exercice d’exaltation
sereine. » (Zéno Bianu, dos du livre)
Pierre Silvain
Assise devant la mer
Verdier, 2009
14 €
« Un homme se
souvient de son enfance marocaine, toute entière captive de l’amour inquiet et
jaloux qu’il voue à sa mère – elle-même séparée de son fils par ses rêves
mélancoliques, ses attentes vides, et plus tard les secrets de l’adolescent.
Désir, effroi, tendresse et provocation peuplent moins leurs paroles que leurs
silences, car rien de ce qui constitue leur jeu, dans ce qu’il pourrait avoir
de trouble et de cruel, ne saurait passer par le langage. Mais – complicité des
enfances qui ignorent l’espace et les générations – c’et auprès de la fillette
qui fut sa mère, dans les été de la Geneytouse, qu’il trouve grâce et apaisement.
Le trajet amont dans le temps que le narrateur accomplit cette fois face à l’irréversible
– sa mère vient de s’éteindre – opère paradoxalement en lui une métamorphose
qui lui permet de dire je, tu – nous enfin réunis, confondus.
(Récit)
(Dos du livre)
Alda Merini
Après tout même toi
Dopo tutto anche tu
Traduction française (de l’italien) de Patricia Dao
Oxybia Éditions
« Icône sacrée
de la culture italienne, poétesse ″universelle″ depuis l’âge de quinze ans avec
la publication de ses premiers textes, Alda Merini est une comète, un météorite
qui n’aurait jamais atterri sur terre, mais l’aurait frôlée de si près, que les
êtres sur cette terre en ressentiraient au fond d’eux-mêmes la douleur éternelle,
comme une chanson fantôme, bourrasque de sens, fulgurance des sons et des
images, vent d’amour ancestral, pluie de larmes sèches tombées en poussière.
Aujourd’hui Alda Merini accepte de publier son recueil Dopo tutto anche tu
en français. Nous devons ce ″miracle″ à Patricia Dao qui en a assuré une
traduction aussi intègre et fidèle que possible, mais aussi à Angel Guarnieri,
poète et psychiatre, ami intime de Alda Merini. » (Dom Corrieras, dos du
livre)
Anne Teyssiéras
D’Ivoire et de corne
poèmes
préface de Bernard Noël
Éditions de Corlevour, 2009
11 €
« Vous avez
cru au commencement que le temps frémissait. Vous le savez maintenant agité par
la métamorphose qui fait de lui la matière de la voix en train d’écrire le
présent de votre lecture. Qu’est-ce qui, vers après vers, se change en un
souffle intérieur d’où naissent des images pensives figurant peu à peu ce que
vous saviez sans le savoir ? Le poème d’Anne Teyssiéras n’enseigne pas, il
révèle, et il le fait d’une voix presque basse, toujours simple sans sa réserve
et juste dans sa manière de rénover a perception. Elle a d’ailleurs précisé,
presque d’emblée : ″que serait le monde / sans l’œil qui le voit ?″ »
(Bernard Noël, dos du livre).
Revue Faire Part
n° 24/25
Parcours singuliers
25 €
Ce numéro de la
revue Faire Part rompt avec la tradition des monographies qui est la
sienne habituellement. « SingulierS » désigne ici quatre ″singuliers″
d’écriture, témoins de la pluralité des choix et des voix qui anime la
rédaction de la revue. Ces SingulierS sont Jean-Marc Baillieu, Patrick
Beurard-Valdoye, Nicolas Pesquès et Caroline Sagot-Duvauroux.
Bruno Grégoire
Le Lendemain le Monde
Peintures de Christian Bonnefoi
Rehauts, 2009
15 €
« le poème que
tu peux aimer maintenant
n’est ni une brique ni une vérité ;
pense aux choses
qui jamais ne nous voient,
jamais ne nous ont vu
qu’à travers lui − »
Revue Gare
Maritime
édition 2009
anthologie écrite et sonore de poésie contemporaine
Maison de la Poésie
de Nantes
15 € (avec un CD)
quelques uns des
auteurs au sommaire de cette édition annuelle, reflet des manifestations
organisées à la Maison de la Poésie de Nantes : Jacques Rebotier, Emmanuel
Hocquard, Ludovic Degroote, Eugène Savitzkaya, Jacques Demarcq, Marilyn Hacker,
Benoit Casas, Ian Monk ; Tibor Pa pp,
Sereine Berlottier, Gérard Cartier, etc.
Revue N 4728
n° 16
juin 2009
12 €
Au sommaire de
cette édition, notamment Homero Aridjis, Jean-Pascal Dubost, Daniel Biga, David
Dumortier, Michaël Glück, Françoise Ascal, Martine Audet, Olivier Bourdelier,
Jean-Paul Gavard-Perret, Alain Hélissen, Camille Loivier, Jean-Claude Villain,
etc.
Bernard Mazo
La Cendre des jours
Lavis Hamid Tibouchi
Voix d’Encre, 2009
18 €
« Comme si
de l’un à l’autre
les mots
comblaient enfin
la distance
ce vide douloureux
entre les choses
et ce qui les nomme »
Poète, critique,
essayiste, Bernard Mazo a codirigé pendant près de dix ans le mensuel de poésie
Aujourd’hui poème. Il est Secrétaire général du prix Apollinaire et
membre de l’Académie Mallarmé.
Bruno Gautier
Au Bout du môle
Alidades,
4,50 €
« Ce poème est
un hommage à deux paroles, celle de Pessoa, celle de Beckett. C’est aussi l’hommage
aux rues de Lisbonne où le choix d’une lecture réunit les deux grandes voix au
bord d’une mer qui est celle de l’Ode maritime, aussi bien que celle d’
l’imaginaire universel des lointains. Car ne sommes-nous pas tous à l’extrême
bout d’une jetée, en attente d’un départ qui ne prend corps que dans le vent de
ces paroles qui nous attirent aussi bien qu’elles nous habitent et nous retiennent ?
Bruno Gautier, traducteur et poète, sait ce que c’est de s’adosser à ces
écritures qui nous fascinent. » (Dos du livre)
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