Cette
rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus
par Poezibao. Il ne s’agit pas de
fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel
aux informations fournies par les éditeurs.
°Claude Royet-Journoud, Kardia, Eric
Pesty Éditeur
°Isabelle Baladine Howald, La Douleur du
retour, La Cabane
°Yves di Manno, Objets d’Amérique,
José Corti
°Ivar Ch’vavar, Ichi leu, Éditions
des Vanneaux
°Michèle Cohen-Halimi, Figuren, Eric
Pesty Éditeur
°Pierre Vinclair, Barbares,
Flammarion
°René Char, Le Trousseau de Moulin
premier, La Table Ronde
°Philippe Grand, TDM, Eric Pesty Éditeur
°Mateja Bizjak Petit-Mathea, Alica s
tisoč rokami, Alice au mille bras,
Mi Pojemo v Puscavi
°Lyn Hejinian, Gesualdo, Eric Pesty Éditeur
°Cécile Oumhani, Temps solaire, Voix
d’Encre
°Fernand Ouellette, L’Abrupt, Tomes 1
et 2, L’Hexagone
°Denis Guillec, Apnées, Éditions Potentille
°Jean-Baptiste Baronian, Arthur Rimbaud,
Gallimard
Fiches détaillées de tous ces livres en
cliquant sur « lire la suite de…. »
•Claude Royet-Journoud
Kardia
Eric Pesty Éditeur, 2009
9 €
Prédisposition des ombres
à gagner un territoire fertile hors
du sens commun (p. 17)
L’éditeur Eric Pesty met en place cette semaine une série de quatre titres dans
sa collection agrafée (voir ici la liste des
librairies). Il sera présent aussi sur le stand du cipM au Salon de la Revue à Paris . Par
ailleurs, Poezibao publiera cette
semaine une note de lecture sur Kardia,
signée Anne Malaprade.
•Isabelle Baladine Howald
La Douleur du retour
La Cabane, 2009
6 € - sur
le site de l’éditeur
« Truinas – l’énigme de ce nom clos
me reste, l’écoulement rocailleux du début qui le ferme et le son de sa voyelle
finale longue, qui l’ouvre – et le paysage derrière lui sont là depuis
longtemps, et seront là bien plus tard, tel l’équilibre secret d’un horloger »
°Yves di Manno
Objets d’Amérique
coll. Série américaine, José Corti Éditeur, 2009
21 € - sur
le site de l’éditeur
Depuis la fin des années 1970 – et sa traduction prémonitoire du Paterson de William Carlos Williams – la
poésie nord-américaine occupe une place particulière dans le travail et la
réflexion d’Yves di Manno : sans doute parce qu’elle permettait alors de
définir un principe, une visée, et même de nouveaux modes de composition, très
éloignés de notre tradition. « Une poésie proche de l’archéologie, en
quelque sorte, soucieuse de l’histoire éparpillée des hommes et des formes
qu’ils auront trouvées pour l’inscrire, dans une insaisissable durée. »
Les Objets d’Amérique proposent une
traversée personnelle de ce grand continent caché. On y trouvera des études sur
la prosodie visuelle de W.C. Williams et le serial
poem de Jack Spicer, une introduction aux Cantos d’Ezra Pound, une méditation sur l’ethnopoétique. Mais
aussi, insérés ici au titre de la critique active, quelques pages traduites des
« objectivistes » (George Oppen, Louis Zukofsky), des extraits de L’ouverture du champ de Robert Duncan,
un oracle de Jerome Rothenberg, une image de Rachel Blau DuPlessis… Le livre
s’ouvre sur une série d’autoportraits évoquant les liens de l’auteur avec ces œuvres
et le rôle de la traduction dans son propre parcours. Il s’achève par un texte
rétrospectif, L’Épopée entravée, qui
retrace les étapes majeures de cette révolution poétique, de la fin du xixe siècle à l’aube du xxie.(site de l’éditeur)
•Ivar Ch’Vavar
ichi leu /ici là
poème en picard de Wailly-Beaucamp, texte français et illustrations de
Lucien Suel, glossaire, gloses
Coll. des Martelières, éditions des Vanneaux, 2009
15 €
« Un grand poème en picard, c’est moins rare qu’on ne croit ; pour
autant, il n’y en a pas tant ! Un grand poème en picard qui a été traduit
en français, il y en a fort peu, et pour ceux qui existent, l’auteur et le
traducteur se confondent… Mais il n’y avait pas de grand poème en picard
traduit en français par un poète (de surcroît un grand poète) n’étant pas son auteur.
Lucien Suel a traduit en français ce poème Ichi
leu, écrit il y a vingt ans déjà par Ivar Ch’vavar, qui n’a jamais osé le
traduire lui-même. C’est un évènement, une date, pour la Picardie, la GPM, la Grande Picardie Mentale. De plus il est
arrivé à ce poème quelque chose qui le rend encore plus singulier : le
relisant, longtemps, donc, après l’avoir écrit, Ch’Vavar se décide de l’affronter. Pas à le traduire, non :
cela, il ne le peut pas. Mais de tenter de le comprendre…. le commenter, l’interpréter, le méditer… et cette
glose que Ch’Vavar accole à son ″vieux ″ texte, elle se développe, elle s’approfondit,
pour devenir l’un des témoignages les plus saisissants qu’un poète ait liassé
sur son œuvre propre et sur le travail de poésie.
Cela n’était arrivé à aucun poème en
picard.
Avec Ichi leu, la littérature en
picard trouve son fond. Touchant son fond, elle débouche au plus haut, sur la
crête même de l’écriture. Pour tout cela Ichi
leu est un grand texte – avec sa postface, son commentaire, avec sa
traduction et ses illustrations (également dues à Lucien Suel), qui en font
désormais intrinsèquement partie. Les Vanneaux sont fiers de le publier,
surtout au moment où l’existence même de
la Picardie est remise en cause. – Avec ce livre, nous faisons donc aussi acte
de résistance, et nous prenons date. (Dos du livre)
•Michèle Cohen-Halimi
Figuren
Eric Pesty Éditeur, 2009
9 €
« La disposition du poème à la
conscience fait surgir sa vie secrète. Cette conscience est sans objet. Elle
conduit à éprouver qu’il n’existe pas de corps qui ne soit affecté par le
silence de cadavres qui le précède. Cette affection retient le temps présent,
le fait durer dans un espace sans bord » (p. 16)
L’éditeur Eric Pesty met en place cette semaine une série de quatre titres dans
sa collection agrafée (voir ici la liste des
librairies). Il sera présent aussi sur le stand du cipM au Salon de la Revue à Paris
•Pierre Vinclair
Barbares
Coll. poésie, Flammarion, 2009 – sur
le site de l’éditeur
« Un long poème en trois parties où plusieurs voix se répondent, comme
dans le demi-cercle du théâtre antique : mais ici l’intrigue est cachée,
elle s’entrevoit derrière les fragments d’un drame qui demeure invisible et dont
on ne perçoit que des échos partiels, des stances déchirées. Il est question
d'une guerre lointaine, mais aussi d'un massacre ancestral, fondant la
communauté des hommes qui viennent échanger leurs paroles, bien après la
bataille. Pierre Vinclair débarque dans le paysage poétique actuel avec un
livre aussi dérangeant qu’inclassable, où la beauté hiératique de l’ancienne
épopée alterne avec la trivialité de la violence ordinaire. Son livre altier,
énigmatique, se démarque de presque tout ce qui s’écrit de nos jours, sous le
terme de poésie : peut-être parce qu’il renoue avec la très lointaine
origine du chant, sans méconnaître l’inquiétude et les vacillements modernes. Pierre
Vinclair devient, à vingt-sept ans, le benjamin de la collection
Poésie/Flammarion. » (prière d’insérer)
Né en 1982, il enseigne la philosophie à Rennes. Il est l’auteur d’un roman, L’Armée des chenilles, paru chez
Gallimard en 2007 et d’un recueil de textes brefs, Ce monde en train (La Part Commune, 2009).
•René Char
Le Trousseau de Moulin premier
La Table ronde, 2009
16 € - site
de l’éditeur
parution, le 15 octobre
La vie et l’œuvre de René Char sont étroitement liées au Lubéron, et en
particulier à sa ville natale, L’Isle-sur-la-Sorgue.
En 1937, le poète réalise un petit carnet sur lequel il dispose, en vis-à-vis,
de courts textes manuscrits et des cartes postales de L’Isle. Ce sont d’anciennes
vues de la ville, sous lesquelles il transcrit certains aphorismes publiés
l’année précédente. Le titre, Moulin
Premier, vient d’une vente par tirage au sort d’un moulin situé à L’Isle :
ce nom fut donné au lot gagnant car le ticket de l’acquéreur portait le
numéro 1.
Avec ce carnet qui instaure un dialogue subtil entre poèmes, aphorismes et
photos, Char crée une sorte de suspension du temps. Il donne à voir, non sans
une certaine nostalgie, cette harmonie de l’espace – entre la rivière, les rues
et les maisons – qu’il a vécue enfant. Les poèmes en regard font du Trousseau un ensemble singulier, délicat
et intime.
Le Trousseau de Moulin premier est
publié avec l’autorisation de la
Bibliothèque Jacques Doucet
•Philippe Grand
TDM
Eric Pesty Éditeur, 2009
11 €
« [...] mais afin de donner d’une
seule pierre un cadre d’existence à deux-trois jeux de fonds de carnets, plus probablement et sérieusement un
aperçu du tout, moins par le dénombrement exhaustif des pièces qui le
composent, que par la monstration, à travers le travail de réduction des
incipits [...] »
L’éditeur Eric Pesty met en place cette semaine une série de quatre titres dans
sa collection agrafée (voir ici la liste des
librairies). Il sera présent aussi sur le stand du cipM au Salon de la Revue à Paris
•Mateja Bizjak Petit-Mathea
Alica s tisoč rokami, Alice au mille bras
poèmes traduits par l’auteur, en collaboration avec Valérie Rouzeau
Mi Pojemo v Puscavi, Ljubljana, 2009
6,79 €
Livre d’une poète slovène née en 1969, le 27ème de la collection ″Nous
chantons dans le désert″, préfaces de Milan Vincetic et de Jean-Pascal Dubost.
« Mateja Bizjak Petit vit le réel, ce réel qui tracasse les poètes, comme
un tunnel, un passage, où la terre se soulève et le ciel se retourne merveilleusement,
qui mène vers l’inconnu : derrière le simple, l’étrange » (extrait de
la préface de Jean-Pascal Dubost)
•Lyn Hejinian
Gesualdo
Traduit de l’américain par Martin Richet
Eric Pesty Éditeur, 2009
9 €
« Les asymétries sont
incommensurables, complexes, infinies. Contorsion en douceur, le rythme est immobile,
un langage ultérieur guidé par la consolation ou le soulagement. Je suis
singulier et dépendant, d’un message plus urgent de l’artifice à une expression
vivante. Parfois la diversité bat une tension difficile à imaginer plus vivace
et personnel que ne le permet la description, que ne l’admet la définition, que
ne le contiennent les limites.»
L’éditeur Eric Pesty met en place cette semaine une série de quatre titres dans
sa collection agrafée (voir ici la liste des
librairies). Il sera présent aussi sur le stand du cipM au Salon de la Revue à Paris.
•Cécile Oumhani
Temps solaire
Gravures de Myoung-Nam Kim
Voix d’Encre, 2009
18 € - sur le
site de l’éditeur
« Êtres solaires, à la fois sujets
et objets, nous traversons un chemin qui ne cesse de nous échapper, entre veille
et sommeil, entre ombres et lumière.
Nous porte l’attente de ces instants où les frontières semblent s’effacer pour
rejoindre ce que nous aimons.
Vivre n’est-ce pas refuser de renoncer à cette quête de l’improbable ?
Comment accepter que la vie ne se laisse jamais traverser à rebours ?
Si la lumière, compagne de notre présence au monde, se dérobe elle aussi, les
mots du poème, à la fois cendres et braises, cherchent à en retenir les traces. »
(Dos du livre)
•Fernand Ouellette
L’Abrupt, Tome 1 (Face au massif) et tome 2 (Gravir)
L’Hexagone, 2009
« Les poèmes de L'Abrupt forment une seule œuvre en deux volets. Pour
composer les volumes, j'ai respecté de façon générale la date d'écriture des
poèmes: chaque texte étant placé dans le premier ou le second volet en accord
avec l'axe, le pôle de convergence que j'ai entrevus pour chacun des livres. André
Gide écrivait que ″l'audace la plus belle est celle de la fin de la vie [...]
artistes dont l'œuvre s'achève en falaise et qui présentent au futur la plus
abrupte face de leur quête″. Il y a peut-être là une esquisse de ″mode d'être″,
l'arrière-plan d'une fascination et du déclenchement de mon écriture dans L'Abrupt. »
Fernand Ouellette, poète, essayiste et romancier est né à Montréal en 1930.
•Denis Guillec
Apnées
Éditions Potentille, 2009
7 € - sur le
site de l’éditeur
« Répondre à l’appel, ne voir que la
nuque
de l’idée l’ombre seule et toute
amer destin d’homme bredouille »
•Jean-Baptiste Baronian
Rimbaud
Éditions Gallimard, folio biographies, n° 58, inédit, 2009
7,60 €
En librairie le 15 octobre
Après ses biographies de Baudelaire et de Verlaine, dans la même
collection, Jean-Baptiste Baronian publie aujourd’hui celle-ci, consacrée à
Rimbaud.