Cette
rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus
par Poezibao. Il ne s’agit pas de
fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel
aux informations fournies par les éditeurs.
°Gertrude Stein, Money, Harpo
&
°Georg Trakl ; Rêve e et folie
& autres poèmes, Héros-Limite
°Claude Ollier, Cahier des fleurs et des
fracas, P.O.L.
°Claude Ollier, Hors-Champ,
(1990-2000), P.O.L.
°Claire Le Cam, Phasmagoria, éditions
Isabelle Sauvage
°Fred Griot, la plui, Dernier
Télégramme
°Michel Lagrange, Contre-jours,
Galilée
°Carole Darricarrère, demain l’apparence
occultera l’apparition, éditions Isabelle Sauvage
°Fritz Werf, L’Héritage, Apogée
°Marie Huot, Récits librement inspirés de
ma vie d’oiseau, Le Temps qu’il fait
°Dominique Fabre, Avant les monstres,
Cadex éditions
°Claude Herviou, Le Monde Soto,
Apogée
°Nicolas Gille, Riverains du Silence,
BdB éditions
°Michel Cosem, Limite des merles, Les
Amis de la poésie
°Eric Dubois, Le Projet, Encres Vives
°Régine Ha-Minh-Tu, Revers d’encre,
Encres Vives
et les revues
°Cahier du Refuge (cipM), n° 185
°Dissonances, n° 17
Poezibao a reçu d’autres titres des
éditeurs Apogée et Isabelle Sauvage qui seront présentés dans une prochaine
chronique.
Notices détaillées de chacun de ces
livres en cliquant sur « lire la suite de…. »
•Gertrude Stein
Money
Traduction d’Eric Giraud et Holly Dye
Préface de Jacques Roubaud
Harpo &, 2009
Ce livre est traduit à partir de Gertrude Stein, Volume II of the previously Uncollected Writings, How Writing is
Written, Black Sparrow Press, 1974.
« Cinquante ans à peu près avant Brian Rotman (Signifying nothing : The Semiotics of Zero), Stein
diagnostique excellemment la démonétisation des grands nombres.
•Georg Trakl
Rêve et Folie & Autres poèmes
suivi d’un choix de lettres
Édition bilingue (pour les poèmes)
Traduction Henri Stierlin(poèmes) et Monique Silberstein (lettres)
Éditions Héros-Limite, 2009
18 €
Le livre comporte en outre deux essais, le premier de Henri Stierlin, « Georg
Trakl ou le temps du déclin » (la traduction des poèmes et cet essai ont
fait l’objet d’une première édition, chez GLM, en 1956) et le second de Jil
Silberstein, « Crépuscule et anéantissement. » .
•Claude Ollier
Cahier des fleurs et des fracas
P.O.L.
14,50 € - en librairie le 3 décembre
« Ici, entre l'infiniment grand et l'infiniment petit, un homme enregistre
en alternance les images publiques de l'effondrement violent d'un monde, celui
de l'utopie communiste, et les vibrations secrètes du jardin clos où il se
tient. C'est l'année de la chute du Mur, de la mort de Sakharov et de celle de
Beckett. Le cahier reprend, dix-huit ans plus tard, au début du nouveau
millénaire. Transit du temps sur le corps du scribe aux limites de ses forces,
transit du temps par la matière sur la scène du monde. » (Dos du livre)
•Claude Ollier
Hors-Champ
(1990-2000)
P.O.L.
22 € - en librairie le 3 décembre
« Ce cinquième volume du « Journal d'écrivain » fait suite à Cahiers d'écolier (1950-1960), Fables sous rêves(1960-1970), Les Liens d'espace (1970-1980) et Réminiscence(1980-1990). Il couvre la
décennie 1990-2000 durant laquelle s'écrivent Outback ou l'Arrière-monde, Aberration,
Missing et où commence, avec Wanderlust, Préhistoire et Qatastrophe,
un nouvel ensemble et une nouvelle manière d'écrire des histoires. Les récits
de voyage, en Australie, au Proche-Orient, au Canada, en Égypte, rythment les
réflexions sur l'invention de la fiction et le retour sur un demi-siècle passé
en écriture. » (Dos du livre)
•Claire Le Cam
Phasmagoria
coll. Présent(im)parfait
132 p, 2009
15 €
« Le phasme est le point de départ d’une rhétorique absurde et sensible
que Claire Le Cam mène tambour battant pour nous rappeler, de façon encore plus
construite et plus décalée que dans Raccommoder
me tourmente (éditions Isabelle Sauvage, 2008), l’omniprésence du corps, le
lieu par où tout passe, tout s’exprime. [...] L’écriture de Claire le Came est
comme un jeu où ″toute ressemblance avec mimes, dupes et modèles qui pourraient
se sentir concernés est purement fortuite″. ″Vous, vous qui mâchez ce que vous
voulez bien accepter de l’autre, ceux, celle, ou celui qui pourraient vous
laisser ou pas quelque chose à mâcher./ On ne sait pas qui parmi vous est
dupe.″ ». (Prière d’insérer)
•Fred Griot
la plui
Dernier Télégramme, 2009
12 €
« je marche la plui les cercles autour de ma cabane aujourd’hui
sortir derrière au nord sorti et longe les voies aujourd’hui pour commencer
puis les champs et les arbres les arbres la plui la plui sous les arbres et que
dire de plus que dire » (dos du livre)
•Michel Lagrange
Contre-jours
Galilée, 2009
28 €
L’homme ne choisit pas certaines œuvres, en face desquelles il est porté. Elles
s’imposent parce qu’elles sont révélatrices de sa vérité profonde. Ici, face à
l’idéal de certains tableaux exemplaires, un homme admire, rêve d’un
tête-à-tête avec un univers de beauté, d’innocence, d’éternité, de rayonnement
divin. Ce sont moments vertueux, âge doré du premier homme. Avant sa faute
originelle. Mais à part un cas ou deux – « La Fiancée juive » – il
n’y a pas de miracle. L’amour certes, entre désirs, plaisir, et distance
invincible, peut mener encore au dépassement de soi.
Bientôt, l’éclairage évolue. Le mal et le malheur l’emportent. Le temps avoue
son poids et son pouvoir de destruction, qui ne sont rien comparés aux
instincts de mort qui se déclenchent. Signes des temps présents, c’est d’un
idéal renversé qu’il s’agit. L’homme abolit sa verticalité, dans les cris, dans
le sang, dans le désespoir. Même si l’espérance un peu demeure – « Le
Chant du monde II », « Étreintes » – ce sont les fruits du mal
qui sont d’actualité. Jusqu’au Miserere final.
(Dos du livre)
•Carole Darricarrère
demain l’apparence occultera l’apparition
Éditions Isabelle Sauvage, 2009
15 €
Pour Carole Darricarrère, l’anecdote est un prétexte pour parvenir au mystère
de la langue (le ″Poème″) comme au mystère de la vie, de l’amour, du
surgissement ou de l’effacement de toute chose. Elle n’a de cesse de desserrer
les mailles de ce qui la lie encore à une écriture formelle soutenue par une
histoire : elle s’offre et nous offre une expérience de la dérive, seule à
même de nous rendre ″l’apparition″ contre ″l’apparence″ (Prière d’insérer,
extrait)
•Fritz Werf
L’Héritage
Traduit de l’allemand par Michel Wallon
Éditions Apogée, 2009
13 €
Fritz Werf ne tourne jamais longtemps autour de son sujet. Quelques lignes lui
suffisent pour entrer, sans préambule, dans telle ou telle scène et paysage où
virevoltent avec aisance des personnages, proches, étranges, sympathiques ou
pathétiques, dont il sait capter le quotidien, l’histoire et les coups de folie
avec efficacité
Dans les sept nouvelles qui composent L’Héritage,
les êtres qu’il décrit sont influencés et traumatisés par leur passé. Il leur
rend hommage avec gravité, ne se séparant jamais de ce ton ironique qu’il
cultive avec sagesse.
Fritz Werf est né à Andernach en 1934. Poète, traducteur et éditeur, deux de
ses recueils de poèmes ont été traduits en France par Pierre Garnier. L’Héritage a été publié en Allemagne en
1997.
•Marie Huot
Récits librement inspirés de ma vie d’oiseau
Le Temps qu’il fait, 2009
14 €
« Les Récits librement inspirés de
ma vie d'oiseau terminent la trilogie ouverte par Absenta, poursuivie par Chants
de l'éolienne. Comme les précédents, ce recueil est une boîte emplie de
voix perdues. D'énigmatiques personnages sont ici rassemblés pour élever leur
voix et raconter une histoire qui est peut-être la leur. Rassemblés mais très
égarés dans leur solitude. Ils frappent, chacun contre la boîte pour y glisser
leur petite chanson. Ils sont nombreux, Icare, l'alouette, la femme-saumon, le
montreur d'ours, la lingère et tous ces autres de ma vie d'oiseau auprès de qui
je chante. Ils se tiennent debout, immobiles, ils cherchent des yeux un lieu
pour y déposer leur parole, comme les oiseaux les nids.
Un lieu pour élever enfin leur voix. Tandis qu'un chœur de sirènes, plus bas,
recoud point à point le chant des égarés. » (dos du livre)
•Dominique Fabre
Avant les monstres
Illustrations de León Díaz-Ronda
Cadex Éditions, 2009
15 €
Dans une langue d’une grande simplicité, où la candeur surgit de l’enfance,
Dominique Fabre saisit des instantanés de la vie quotidienne. À hauteur
d’homme, ses poèmes trouvent le chemin d’une intimité qui est la nôtre et
désignent une humanité proche de celle qu’on croise dans les romans d’Emmanuel
Bove. Premier livre de poèmes d’un romancier sensible. L’enfance, l’absence du
père, la famille d’accueil à la campagne et la banlieue : on retrouve ici
les thèmes sensibles des romans et des nouvelles de Dominique Fabre. Avec
beaucoup de tendresse et dans une langue très proche de l’oralité, il évoque la
vie qui dure énormément, qui traîne des pieds du côté de Marseille,
Gennevilliers, Asnières... Cette poésie du quotidien où évoluent filles
perdues, ouvriers anonymes, enfants solitaires touche à l’universelle condition
humaine. Les photographies retouchées de León Díaz-Ronda font magnifiquement
écho aux textes. (Prière d’insérer).
•Claude Herviou
Le Monde Soto
Éditions Apogées, 2009
17 €
C’est l’histoire d’un destin. Un écrivain, convié à un séminaire, séjourne dans
un château où il se retrouve vite pris dans une spirale initiatique. Il va peu
à peu comprendre ce qui lui arrive. Ce « monde Soto » s’avère en réalité bien
plus grand qu’il n’y paraît. Et plus étonnant, puisque cet État évolue dans un
temps en chute libre. Les vivants et les morts ne sont pas les seuls à le
peupler. Il faut également compter sur les invisibles… Et sur l’écriture
précise et habile de Claude Herviou qui restitue, en détail, tout ce qui se
trame, se noue, s’emboîte ici (entre merveilleux et géopolitique) avec magie.
« On m’a indiqué très rapidement une couche sous une travée dans un coin
d’une cellule de moine. J’ai là déposé ma mallette et attendu qu’on vienne me
chercher. Personne. Pendant une heure, deux heures et plus. Je suis sorti, ai
refermé cette cellule à l’aide d’une grande clé que j’ai accrochée à une
poterne derrière une poutre de chêne. J’ai senti que j’avais engagé ma
responsabilité au-delà de mon désir, au-delà de tout, du château lui-même. »
Né en 1954 à Ferryville (Tunisie), Claude Herviou habite à Dinan. Après L’Enfant de la zone des tempêtes (2004)
et Villas frontalières (2005), Le Monde Soto est son troisième roman
publié aux éditions Apogée.
•Nicolas Gille
Riverains du silence
Monotypes de Brigitte Dusserre Bresson
BdB éditions, 2009
12 €
Vieux vieux morts jusques à quelles rives
du temps proche irez-vous ? Gémoètres
du mouvement, quelles lois sont vôtres ?
•Michel Cosem
Limite des merles
les Amis de la poésie, 2009
Parcours balisé par les oiseaux les
pétales les fleurs d’acacia les arches gothiques les fenêtres à meneaux le
bourdonnement de l’après-midi.
et
aussi :
•Eric Dubois
Le Projet
Coll. Encres blanches, n° 379, Encres vives
6,10 €
•RégineHa-Minh-Tu
Revers d’encre
Coll. Encres blanches, n° 376, Encres vives
6,10 €
•Revue Le Cahier du Refuge
n° 185
Centre international de poésie de Marseille
décembre 2009
3 €
•Revue Dissonances
numéro 17, hiver 2009
2 €
avec notamment des textes de Sébastien Ayreault, Virginie Sauzon, Frédérique
Cosnier, Fanny Lahuerte.