Cette rubrique suit l’actualité
éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit
pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font
souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
°Annie Le Brun, Si Rien avait une forme,
ce serait cela, Gallimard
°Paul de Brancion, Temps mort,
Lanskine
°Fanny Gondran, Rivages du désordre,
Tarabuste
°Serge Airoldi, Comme l’Eau, le miroir
changeant, éditions Fario
°Eric Cassar, Instants poétiques, Éditions
des Vanneaux
°Albert Strickler, Le Bréviaire de l’écureuil,
Journal du Tourneciel 2009, Éditions des Vanneaux
°Philippe Merlet, Motu, Mandalay
°Joëlle Gardes, Par-delà les murs, Éditions
de l’Amandier
°Marie du Bouchet, Florian Rodari, Alain Madeleine-Perdrillat, Entretiens avec Claude Garache, Hazan
°Jean Le Boël, Tattegrain, La Ramasseuse
d’épaves, Éditions Invenit
°Pierre Dhainaut, Manessier, Blés après l’averse,
Éditions Invenit
et les revues
°L’œil Bleu, n° 3, 7 & 11
°Dissonances, n° 10
•Annie le Brun
Si rien avait une forme, ce serait
cela
Gallimard, 2010
21,90 €
« ″Si rien avait une forme, ce serait cela.″ Découvrant cette phrase par
laquelle Victor Hugo rapporte ce que lui révélait le télescope d'Arago, un soir
de l'été 1834, j'y reconnus tout de suite l'objet de mes préoccupations.
Je n'en savais pas plus sinon mon impatience à voir surgir de la nuit de ce
temps ce qui n'était pas encore. Là aussi l'exactitude de Victor Hugo était
impressionnante : ″Confusion dans le détail, diffusion dans l'ensemble
; c'était toute la quantité de contour et de relief qui peut s'ébaucher
dans de la nuit. L'effet de profondeur et de perte du réel était terrible. Et
cependant le réel était là.″
Victor Hugo observait-il ici une des montagnes de la Lune, le "Promontoire
du songe", qu'il nous ramenait au plus loin de tout système, c'est-à-dire
au plus près de ce qui nous importe, très précisément là où se fomentent les
rêves dont nous sommes faits.
Quant à la méthode pour s'en approcher, il la fallait indissociable d'un objet
qui n'existe qu'à se déplacer d'une interrogation formulée dans un domaine à sa
réponse trouvée dans un tout autre domaine, peut-être même des siècles après.
Sur ce point encore, je décidai de m'en tenir à la recommandation de Victor
Hugo : "Allez au-delà, extravaguez."
Je n'ai prétendu à rien d'autre. » (Dos du livre)
•Paul de Brancion
Temps mort
Lanskine, 2010
10 €
« Charnier stellaire, mille étoiles,
la nuit a disparu.
Qui fut Dieu ?
Qui parle ?
Il attend, en sous main, caché, le signe dont toute motivation procède.
Il accomplit ainsi son périple (projeté) »(p. 46)
•Fanny Gondran
Rives du désordre
Tarabuste, 2010
12 €
« Une poète s’émerveille du désordre apparent et des hasards qui régentent
et structurent en séquences parfaitement réglées notre vie » (prière d’insérer)
•Serge Airoldi
Comme l’eau, le miroir changeant
Éditions Fario, 2010
13 €
« 3. Suis les fous suis fronton,
suis l’adyton, et portique, l’orchestra. Suis la roche mauve d’Agrigente, celle
de Sélinonte, et le vent tout chaud dans les dais de la cathédrale. Suis Galla
Placidia et les colombes et les lagunes, les lagunes de l’avant, suis l’agneau
de Ravenne et la mosaïque verte d’un pré. Suis l’agneau pur et ce lion de
Mycènes, suis le cuivre, or, platine et l’airain, colonne rostrale, le rhyton
et l’oenochoé d’argent et le lécythe à fond blanc, les criques et les trières.
Suis l’idée du mausolée d’Halicarnasse. »(52)
•Eric Cassar
Instants poétiques
Éditions des Vanneaux, 2010
15 €
à propos d’Eric Cassar, voir aussi l’article de Poezibao, « il
ne faut pas vilipender le marché de la poésie. »
La soif
« Boire un verre d’eau
Boire un verre vide
imaginer l’eau
imaginer boire un verre d’eau
un nuage
Absorber une gorgée »
(p. 29)
•Albert Strickler
Le Bréviaire de l’écureuil, Journal
du Tourneciel 2009
Éditions des Vanneaux, 2010
25 €
« 27 septembre
[...]
« Entre-temps cependant, il y a eu mille échanges furtifs – une vraie
pollinisation – dont maints mériteraient évidemment d’être poursuivis comme celui
avec Ivar à la centaine d’hétéronymes
28 septembre
Autre miracle hier : celui qui fait qu’avec Lambert [Schlechter) nous
bouclons la boucle que j’avais ouverte la veille avec Pierre et Jacqueline
Dhainaut. Cette dernière s’étant présentée comme une inconditionnelle de Thomas
Bernhardt et Lambert m’apprenant qu’il a été le premier traducteur du
dramaturge autrichien. Le tout assaisonné pour ce qui me concerne du souvenir
du cher Alfred Kern qui avait été si fier d’introduire Bernhardt en France au
temps où il était lecteur d’allemand chez Gallimard, mais aussi de l’ami Pierre
qui m’en avait fait l’éloge jadis avec la même ferveur qu’il m’initia par la
suite à Seebald, dont il faut question aux deux extrémités de ce magnifique
week-end également. » (493) »
•Philippe Merlet
Motu
Mandalay, 2010
Encres d’Isabelle Raviolo
15 €
En langage tahitien, motu signifie petite île. C’est aussi un adjectif qui
veut dire cassé, déchiré.
Écrit dans un style dense et précis, Motu offre un voyage dans un univers
singulier.
•Joëlle Gardes
Par-delà les murs
Photographies de Patrick Gardes, gravures de Martine Rastello
Éditions de l’Amandier, 2010
25 €
Par-delà les murs est le résultat d’un compagnonnage entre la poète Joëlle
Gardes, le photographe Patrick Gardes et la plasticienne Martine Rastello. Chacun
avec ses outils a cherché à montrer la continuité entre la nature et l’art, et
les résonances d’un art à l’autre (rabat de couverture)
Loin des murs des séparations que l'on
abat ou que l'on dresse, loin des murs de la honte, nos murs sont ceux de la
rêverie.
Le regard y prélève un fragment et une géographie fabuleuse s'y dessine.
La pierre devient lac, fleur, tableau,
le mur flotte léger comme un nuage, coule transparent comme un ruisseau.
Par-delà les murs s'ouvrent l'espace intérieur et la plaine illimitée du songe.
(Dos du livre)
•Marie du Bouchet, Florian Rodari, Alain
Madeleine-Perdrillat
Entretiens avec Claude Garache
Hazan, 2010
28 €
A propos de ce livre, voir la
note de lecture détaillée que lui a consacrée Alain Paire, sur Poezibao.
•Jean le Boël
Tattegrain, La Ramasseuse d’épaves
&
Pierre Dhainaut
Manessier, Blés après l’averse
Collection Ekphrasis, Éditions Invenit 2010
Chaque livre, 8 €
C’est Colette Nys-Mazure qui, au Marché de la poésie, a attiré l’attention de Poezibao sur cette nouvelle collection
de l’éditeur Invenit. Il s’agit, à chaque fois, de mettre en présence une toile
qui se trouve dans les musées de la région Nord et un écrivain. La collection
est sous-titrée ″Regards littéraires sur les collections de peintures du Nord −
Pas-deCalais″. Le principe en est donc : un musée, un écrivain une œuvre.
Dans les deux ouvrages présentés ici, Pierre Dhainaut d’une part, Jean Le Boël
d’autre part, ont choisi le premier une toile de Manessier, Blés après l’averse qui se trouve au
Lieu d’art et d’action contemporaine à Dunkerque, le second une toile de
Francis Tattegrain, La Ramasseuse d’épaves,
qui se trouve au Château-Musée de Boulogne-sur-mer.
« Pierre Dhainaut nous guide au travers et au-delà de l’œuvre de
Manessier. Loin de l’éclipser il la place dans la lumière. Tels « un corps
immense dont les membres s’écartent », il nous donne à voir les blés
balayés par les vents, à entendre cette épiphanie de la terre nourricière qui
engendre la vie et le souffle. Il y est question de joie, de lumière, de Victor
Hugo.
Jean Le Boël, lui, s’interroge sur cette jeune femme aux vêtements en lambeaux,
qui porte sur son épaule les reste d’une embarcation chavirée et « traîne
son univers entier avec elle ». (Brochure de présentation de la
collection).
Dans la même collection : Gérard Farasse, Jean Dubuffet, Paysage du Pas-de-Calais II et Jean-Pierre Spilmont,
Pieter Bruegel, L’excision de la pierre
de folie. Parmi les parutions à venir, notamment Sylvie Germain sur un
Patinir, Michel Butor sur un Dirk Bouts, Ludovic Degroote sur un Eugène Leroy.
•revue L’œil bleu, n° 3, 7 & 11
Revue de littérature XIXe et xxe
Le numéro 11, juin 2010, 104 pages, tiré à 150 exemplaires, 12 €
Association L’œil Bleu, 59, rue de la Chine, 75020 Paris
Adresse mail : [email protected]
sur cette revue :
« Rédigée par les soins de Nicolas Leroux et d’Henri Bordillon, la revue L’Œil bleu ne livre pas son
programme dans une quelconque préface ou note de la rédaction. C’est sur la
couverture, originale et bien composée, que s’affiche le parti pris de la
publication : les auteurs choisis ne font pas l’actualité littéraire, ils
n’appartiennent pas à la catégorie des « classiques de la
littérature » enseignés (parfois) dans les écoles. Hugues Rebell, Adolphe
Retté, G.-A. Aurier : ces minores de
la belle époque se partagent l’affiche. Au dos de la revue, d’autres noms
attendent le bonheur de la republication : Alfred Vallette, Laurent
Tailhade....(lire la
suite de la présentation détaillée de Fabula.org)
A noter parmi les auteurs-phares présentés par la revue Tristan Corbière,
Blaise Cendrars, Alfred Jarry et Gustave Le Rouge. Également à retenir un tiré
à part consacré à Bernard Marcotte.
•Dissonances
Numéro 18, été 2010
3 €
Dissonances est une revue « pluridisciplinaire à but non objectif »,
revue de création littéraire thématique et semestrielle (mai et octobre) dont
les objectifs sont la découverte et la promotion de la jeune littérature
francophone sous toutes ses formes. Le thème du présent numéro est « Entrailles »,
le numéro 19 à paraître à l’automne 2010 sera consacré lui au thème « Idiot ».
Les textes reçus ([email protected])
sont tous rendus anonymes avant d’être proposés au comité de lecture. Carte
blanche est donnée à un artiste pour illustrer chaque numéro.
site
Au sommaire du numéro 18, notamment Hubert Haddad, Guillaume Vissac, Eric
Dejaeger, Cathy Garcia, Basile Rouchin et les éditions Hermaphrodite. Mise en
images Eric Massé.