La poésie de
Jean-Paul Michel : une parole de joie débordant l’être
(À propos de Je ne voudrais rien qui
mente, dans un livre, suivi de « Défends-toi,
Beauté violente ! » et de « Le plus réel est ce hasard, et ce feu… », Cérémonie et
Sacrifices, poèmes 1976-1996.)
À la fin de son
précédent opus, Le plus réel est ce
hasard, et ce feu…, Jean-Paul Michel interrogeait, merveilleusement, son
amour des livres : « Plusieurs fois j’ai porté à mes lèvres un livre
l’ai / baisé dans cette façon enfantine comme / on ferait du visage d’un
bienfaiteur et / mû de quelque reconnaissance obscure ou lumineuse / remercié /
tant la lecture arrache si / passionnée et pure elle enlève à ce qui pèse / ou
/ au contraire aggrave de vigoureuse présence ce qui / demande pour être exactement
senti d’être / ainsi avivé. » Mais nous sommes loin ici du roman de
Huysmans, À rebours, où « des
Esseintes ôt[e] » tel « incomparable livre de ses rayons et (…) le
palp[e] dévotement », car, en interrogeant son amour des livres, qui
s’exprime tout aussi charnellement que chez Huysmans, c’est son amour de la
lecture que Michel interroge.
Si la lecture est ainsi sanctifiée, par le geste presque amoureux du lecteur
s’attardant sur le réceptacle qu’est le livre, c’est bien parce qu’elle
« aggrave de vigoureuse présence ce qui / demande pour être exactement
senti d’être / ainsi avivé. » Faire que soit senti exactement…, et pour
cela aviver, c’est-à-dire tenir, saisir justement par l’écriture (en ne
laissant pas choir de la chose nommée sa vigoureuse présence, en approchant
dans le même geste de l’écriture la chose et son énergie), là est toute la
volonté qui porte, de façon sous-jacente, l’écriture de Jean-Paul Michel, et qui
s’exprime singulièrement dans son dernier livre.
[...]
Lire la suite de cette étude de Matthieu Gosztola en
téléchargeant ce fichier pdf