nous par le monde
comme sombrent nuages ou feuilles les brefs
par la boue sans fin de froids de fleuves nous
« sentons et savons d’expérience
que nous sommes éternels »
naissant non pas du monde où
les vents vont qui
hurlent en nous seuls puisque nous
sommes
de nul ailleurs les feux frêles dans qui
sa rosace est réelle
or frayé l’air donne
de vivre
à même le froid dans
l’inouïe splendeur du monde
à même le vif
où rire de pente en rêve brille
absolument
givre
et rend au monde l’effroi
la volte or
surabonde
ce jour
ils vont qui sait
s’ils meurent
où leur cœur trahi
naît comme naît de peur
la bête perdue qu’on tue qui sait
si cette neige le monde
les couvre les
couvrira jamais
de son ardoise de son
inapaisable ciel
ils vont on dirait des Dieux
ils vont comme n’étant pas
n’étant pas même
du ciel
là-bas
vers la carlingue
du froid
on entend qui crient
les enfants
dont plus d’un pleure trouer
la paroi d’air
ils ont rivière au dos pierre
à l’aile
et soudain se taisent
jouent le ciel aux doigts
à retrouver les mondes
dans les grands cercles d’eau
Jérôme Thélot, pas même du ciel, collection « Cendrier du voyage », éditions Fissile, 2010, pp. 41 à 44
par Alain Paire
Bio-bibliographie de Jérôme Thélot (par Alain Paire)
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