Un pan de mur
pour cacher ces ordures
retenues par la force d’un esprit qui s’éteint
et sont toujours plus denses et qui se phagocytent
– cloisons de carton et de planches, manches à balai,
enclos aux dindes plébéiennes et chiens
qui marchent de travers, chaises défoncées, bâches,
toitures de tôle et dessus, pour empêcher que cela s’envole,
dans la gamme de l’inemployable ce qu’il y a de plus lourd :
tuyaux de plomb, ferrailles, pavés,
pas le moindre dieu tutélaire mais le givre
léchant les traces de pas, la boue, etc.
La rue entourant le baraquement
sale et qui ne pourrait être plus crevassée
pas plus que l’indigène au cou et aux doigts courts,
mine de ruminant et travaillant dans le carton,
qui fredonne avec le swing des rhapsodes tout en faisant
grincer comme une rotule une porte et, en entrant,
qui laisse sortir les poulets.
Le train traverse inévitablement le pont,
cinq coup de cloche ne signifient pas grand-chose.
Contre le ciel rougeâtre, de brun et de blanc
la pâture cicatrise la piste labourée ;
toute prétention à la certitude a le destin
des gouttes tombant d’un haut inutile
alambic sur un tambour huilé.
Un paredón
que tape esta basura
retenida por la fuerza de una mente que se extingue
y es cada vez más densa y se fagocita
–tabiques de cartón y tablas, palos de escoba,
corrales con pavos plebeyos y perros
que caminan torcido, sillas desfondadas, toldos,
techos de chapa y encima, para que no se vuelen,
de la gama de lo inútil lo más pesado:
caños de plomo, fierros, adoquines,
nada de dioses tutelares sino escarcha
lamiendo las pisadas, el barro, etc.
La calle que rodea el caserío
sucia y no podría estar más poceada
ni el mataco de cuello y dedos cortos,
hábitos de rumiante y de oficio cartonero,
tararea con el swing de los rapsodas mientras hace
crujir como una rótula la puerta y, entrando,
deja que salgan los pollos.
El tren cruza necesariamente el puente,
cinco toques de campana no significan gran cosa.
Junto al cielo barcino, pardo y blanco
el pasto cicatriza la pista rastrillada;
toda pretensión de certidumbre tiene el destino
de las gotas que caen desde un alto inútil
alambique en un tambor de aceite.
D.G. Helder, La Palude, traduit de l’espagnol (Argentine) par Vincent Ozanam, préface de Sergio Delgado, édition bilingue, Les Hauts-Fonds, 2011, pp. 33 et 32
Bio-bibliographie de D.G. Helder
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