Les éditions P.O.L. publient L’Omelette rouge de Liliane Giraudon (en librairie le 6 mai 2100) – présentation de ce livre
en déploiement de fermeté morale
l’exactitude d’un sentiment comme la solitude qui en résulte c’est
toujours trop de sel dans l’assiette
quand l’art d’apprendre à ne pas oublier de penser s’amenuise
qui interroge l’arc-en-ciel ?
si l’amour menteur devient l’amour cuit
qui croira qui ?
une formule fautive à l’usage de tous
cette lueur dans les boyaux
aller ! on sort !
mais d’une manière générale Bakou est une ville c’est pourquoi il
entend l’appel des montagnes (Ohé ! Ohé !) où en cueillant du raisin
sauvage il a égratigné ses mains jusqu’au sang
forme-langue du voyage
le carnet tenu
garde une odeur de terre
(le héros voyage à pied la scène n’est pas de ce siècle)
dans la liste des noms
on peut souvent omettre
le nom dit pré
celui rouge unique et qui précède
distingue les chiots de la lignée
le plus lourd seul importe
celui qui suit et que les femmes perdent
Marx-Engels-Lénine
il n’y a pas de délire d’interprétation puisque toute interprétation est
un délire
tu l’as dit bouffi !
noms ou corps d’expérience mais blanchis
noyés dans les traces qu’ils laissent
ainsi le film ou filet du temps
les futuristes
Khlebnikov jamais ne s’est qualifié de « futuriste »
mais d’éveilleur du futur
un futurien
« le futuriste – c’est le futur – la mort
le futuriste – un condamné à mort
c’est-à-dire un amoureux de la vie »
et Kroutchonykh (le seul poète du groupe à avoir fait lui-même tous
ses livres – jusqu’à la couture !)
pour les obérioutes c’est clair
vivants ils ne seront pas publiés
miracle des bouteilles à la mer
+taux d’alcoolémie
toujours un peu à côté dira Harms
Liliane Giraudon, « Bleu Eva Hesse pour finir le matin en rose Twombly », L’omelette rouge, P.O.L., 2011, pp. 37 à 40
Liliane Giraudon dans Poezibao :
Bio-bibliographie, extrait 1, lien vers Mon Rimbaud, Marquise vos beaux yeux, fiche de lecture, une lecture chez Michèle Ignazi, extrait 2 (Mon Rimbaud), extrait 3 (hier…), extrait 4, La poétesse (par A. Malaprade), Hôtel (par F. Trocmé), extrait 5, un article d’Alain Paire
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