Lgo, c’est l’abréviation de « Le grand Os », sigle de la maison d’édition toulousaine qui, en parallèle à ses publications livresques, édite cette revue reconnaissable entre toutes, sous sa forme de cahier à spirales format carré. S’inscrivant dans les expérimentations poétiques parmi les plus novatrices, Lgo s’attache à promouvoir des auteurs les plus représentatifs de ces chantiers actuels auxquels elle accorde un espace important. Ainsi, chacun des poètes publie jusqu’à vingt pages. Ils ne sont donc que six à se partager le sommaire de cette quatrième livraison : Frank Melotti, Eric Bouchéty, Ana Tot, Olivier Lamarque, Sébastien Lespinasse, Aurélio Diaz Ronda, ces deux derniers étant également responsables de la rédaction. Ce qui les relie tient peut-être à une orientation orale de la langue, des écritures proches du langage parlé, tantôt prenant forme de petites proses taillées au carré − nommées « colonnes » par Ana Tot −, tantôt alignées en vers libres (Eric Bouchéty, Olivier Lamarque, Aurélio Diaz Ronda) ou encore jouant d’une typographie visuelle dans le travail de Sébastien Lespinasse dont le sujet de prédilection est l’exploration des trous. Des trous, d’ailleurs, qui pourraient constituer un autre dénominateur commun des textes présents dans Lgo, tant ils renvoient au manque à dire de la langue et à ses articulations illusoires à la surface du vide : « (…) le tout, dans la syntaxe, voudrait être, à mon sens, ce que nous sommes et qui ne se dit pas. Ces poèmes sont, du reste, tirés d’une expérience appartenant au lecteur », déclare Eric Bouchéty. Lgo N°4 présente un supplément sonore, sous forme de CD qui contient des enregistrements réalisés à l’occasion du premier festival « Les perforeilles » organisé par ses soins en association avec la Cie Lohengrin. On y retrouve Ana Tot, Olivier Lamarque et Sébastien Lespinasse, auxquels se sont ajoutés Yves Le Pestipon, André Gache, et Edith Azam.
[Alain Helissen]
Lgo, N°04
http://legrandos.blogspot.com
116 pages + CD ; 15€.
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