Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
Revue Po&sie n° 135
Cummings, No Thanks, Éditions Nous
Francis Cohen, Diesmal, Éditions Nous
Revue Action Poétique, n° 204
Fabienne Swiatly, Ligne de partage des eaux, La Passe du vent
Lou Raoul, les jours où Else, Isabelle Sauvage
Maxime Hortense Pascal, point typographique délaissé, Fidel Anthelme X
Violaine Guillerm, Scordatura, Isabelle Sauvage
Christiane Veschambre, Fente de l’amour, Le Frau
Giovanni Dotoli, La poésie érotique féminine française contemporaine, Hermann
Hélène Lanscotte, rouge avril, L’Escampette
Francis Pormon, Par-delà le grand fleuve, La Passe du vent
Maya Ombasic, Étranger au coin du pourpre, La Passe du vent
Emmanuelle Le Cam, Les nus, Rhubarbe
Marc Michiels, Aux doigts de bulles, Ragage
Marie-Ange Sebasti, haute plage, Jacques André éditeur
Carlos Dorim, La vie qui gronde, Les Écrits du Nord, Éditions Henry
Marie Takwam, La rivière est un rai d’argent, Rafaël de Surtis
Rémi Faye, Changement d’état, Éditions Henry
Jean-Jacques Dorio, Secret des Marges, Rafaël de Surtis
Etienne Paulin, Voyage du rien, Éditions Henry
Serge Torri, La Coulée blanche, Rafaël de Surtis
Ghislaine Lejard, Sous le carré bleu du ciel, Éditions Henru
Stéfan Guetchev, Prédications du pope Bogomile, Rafael de Surtis
Annie Wallois, Nuit rebroussée, Éditions Henry
Notices détaillées de ces livres et revues en cliquant sur « lire la suite... »
•Revue Po&sie n° 135, 20 €
Au sommaire de ce numéro, notamment Auxeméry, Jean-Luc Nancy, Marina Tsvetaieva, Paul Celan, Peter Kral, Laurent Zimmermann, Georges Didi-Huberman, Peter Szendy, Andrea Zanzotto, Johan Bikene, Michel Deguy.
Sommaire complet
•Cummings, No Thanks, traduction et postface de Jacques Demarcq, Éditions Nous, 18 €
Tel que publié en 1935 par E.E. Cummings un carnet de poèmes où la vie s’approfondit en des formes plus remuantes.
Francis Cohen, Diesmal, , 12 €, Éditions Nous
Lire cette note de lecture d’Eric Houser sur le site Sitaudis
Francis Cohen est poèe. Il est l’auteur de Zwar et co-dirige la revue Ligne 13.
Revue Action Poétique, n° 204, 13,5 €
Au sommaire notamment Bernard Noël, un dossier « Nouvelles de Tunisie & d’Égypte », un autre dossier « Poètes du Brésil d’aujourd’hui » et également Edith Azam, Patrick Beurard-Valdoye, Christophe Lamiot-Enos, Yves di Manno et Patrick Varetz.
Fabienne Swiatly, Ligne de partage des eaux, La Passe du vent, 10 € - site de l’éditeur
Dans son livre, Ligne de partage des eaux, Fabienne Swiatly nous fait entendre la petite voix des disparus de naissance, ceux qui, au fond, même s’ils n’existent pas vraiment, sont pourtant bien réels. Et leur cri est, lui aussi, présent à nos yeux et à nos oreilles. C’est un long cri dedésespoir, presque muet, devant nos portes closes.
Cet ouvrage a la particularité d’être une suite de courts textes traitant d’un seul sujet, grave et répandu. De plusieurs « rendez-vous » pour une seule réponse et une seule vérité.
Lou Raoul, les jours où Else, Isabelle Sauvage, 12 €
« Ce sont des bribes d’une vie où l’aujourd’hui côtoie l’hier et déjà l’à venir, dans le souvenir de parents ou d’aïeux de vivants et de morts. Des contes bretons ou islandais s’y inscrivent tout naturellement en écho »
Lou Raoul vit en Bretagne où elle est née en 1964
Maxime Hortense Pascal, point typographique délaissé, Fidel Anthelme X, 7 €
Ce livre est dédié à Liliane Giraudon
partir sans quitter l’eau
continue exhalée froide départ glissé entre rien et aube
les fourrages se voient livides dans le regard ouvert
sommeil non levé
125ème kilomètre
derrière le front marche l’image
des pas fragiles entre les pierres affamées
terre sans terre dire disgraciée
la chair signale une dispersion des forces
sans contact temps
fluidité verbale non dessaisie
comment dire sans phrase évanouie juste fantôme
(p. 7)
Violaine Guillerm, Scordatura, Isabelle Sauvage, 15 €
des signes, elle ramasse
les visages
les efforts
et la pénombre
elle ramasse
un écœurement, un ravissement
et le temps
et bondit le silence
(p. 36)
Violaine Guillerm, née en 1968, est musicienne professionnelle (basson).
La scordatura est une manière d’accorder les instruments à cordes qui s’écarte de l’accord normal, l’accordatura ; elle permet d’utiliser des accords inhabituels et modifie la tension des cordes, produisant des effets sonores très particuliers. On pense souvent pour la scordatura à Biber et à ses sonates des Mystères (ou du Rosaire), moins à son emploi dans le jazz, ou le rock (Franck Zappa)
Christiane Veschambre, Fente de l’amour, Le Frau, 4 €
Odile Fix fabrique les petits livrets de ses éditions Le Frau. Elle dactylographie sur sa machine à écrire les textes de l’auteur, les reproduit ainsi que les dessins de l’artiste accompagnant le texte en photocopie, elle imprime sur sa presse la couverture typographiée. Enfin elle coud à la main chacun des 100 exemplaires réalisés. Elle a publié Stéphanie Ferrat, Caroline Sagot-Duvauroux, Ludovic Degroote, Louise Warren, James Sacré, Thilda Lehacque. Christiane Veschambre est l’auteur du 7ème livret, avec la peintre Madlen Herrström.
Pour recevoir ce livre, envoyer un chèque de 4 € à l’ordre d’Odile Fix et à son adresse, Bélinay, 15430 Paulhac
Giovanni Dotoli, La poésie érotique féminine française contemporaine, Hermann, 48 €
À partir des années 1960, la révolution sexuelle avance sans arrêt. La femme se libère des normes de la société conformiste et puritaine, et l’exprime dans sa littérature, surtout en poésie, en devenant la protagoniste de sa parole poétique. Elle n’est plus un objet de désir, mais un sujet d’Éros. Anticonformiste et libérée, elle nous offre une poésie centrée sur la libération de son corps. Plus que légère ou grivoise, la nouvelle Ève de la poésie est un auteur à plein titre.
La poésie érotique féminine contemporaine de cette anthologie, une nouveauté absolue dans le monde de l’édition, est un signe des temps. La femme y quitte le masque imposé par la nuit de l’histoire, avec une forte prise de conscience. Le lecteur va découvrir une extraordinaire prise de la parole. La littérature rose féminine n’est enfin plus sous le signe de l’interdiction. La femme s’analyse et se narre, laisse parler son être, en liberté, pour une délivrance qu’elle attendait depuis toujours.
Giovanni Dotoli, professeur de langue et littératures françaises à l’université de Bari, est l’auteur de nombreux livres, articles et essais publiés en Italie, en France et dans d’autres pays. Il a dirigé, en 2010, l’Anthologie de la poésie érotique française du Moyen Âge à nos jours. Directeur de plusieurs collections et revues, il est poète de langue italienne et de langue française.
Hélène Lanscotte, rouge avril, L’Escampette, 9 €
Hélène Lanscotte n'écrit pas pour se rassurer. Elle écrit pour amener au jour tout un monde d'inquiétudes et de questions. Comme dans ses livres précédents, elle nous laisse le choix des interprétations. Est-ce générosité ou manipulation Une seule certitude, son écriture nous capte et ne nous lâche plus...
Francis Pormon, Par-delà le grand fleuve, La Passe du vent, 10 € - site de l’éditeur
Ces mots sont écrits pour être dits dans une démarche de retour aux sources de la poésie, Protée à la fois lyrique et politique, et aussi métaphysique et érotique. Ils furent proférés parfois dans la solitude, mais souvent avec l’aide d’hommes et de femmes qui partagèrent l’aventure et qui sont cités dans les notes (sauf oubli). Le mauvais sort a voulu que deux d’entre eux, musiciens avec qui l’auteur a collaboré, soient déjà décédés.
Il a souhaité achever ce recueil par un hommage à chacun d’eux.
Maya Ombasic, Étranger au coin du pourpre, La Passe du vent, 10 € - sur le site de l’éditeur
Aujourd’hui, avec Étrangers au coin du pourpre, c’est un ouvrage de poésie à part entière, un ouvrage de poésie très personnel qui nous est confié, un véritable premier ouvrage de poésie ! Jusqu’à ce jour, en effet, Maya Ombasic s’était surtout fait connaître par des récits en prose : Chroniques du lézard (éditions Marchand de feuilles, 2007) et Rhadamanthe (éditions Marchand de feuilles, 2009). Maya Ombasic publie peu. Mais elle poursuit, inlassablement, sa quête poétique presque depuis toujours, grâce à un fort, et surprenant, « nomadisme » que l’on dit inscrit dans ses gènes. Naissance en Bosnie-Herzégovine, enfance suisse, adolescence et passage éclair à La Havane, son havre d’amour et d’imagination où elle retourne depuis régulièrement, et âge adulte, et vie professionnelle, enfin, à Montréal, au Québec, sa nouvelle patrie. Les poèmes ici rassemblés interrogent le monde et notre temps, dans une langue dépouillée, sur le fil d’un lyrisme affirmé mais aux nombreux accents de fragilité nue. Dans Étrangers au coin du pourpre, Maya Ombasic exprime son sentiment amoureux, revendique l’inachevé comme la nature véritable de tous, et donne aussi de la voix en nous laissant partager ses émotions. Contrairement aux proses qu’habituellement elle nous propose, l’écriture de ses poèmes s’inscrit tout naturellement dans une écriture ayant quelque chose à voir avec l’oralité.
Emmanuelle Le Cam, Les nus, Rhubarbe, 12 €
De part et d’autre, le chat ondule sa rousseur sur la table ou le clavier, et la mer ravale ses tempêtes à quelques encablures.
Emmanuelle Le Cam ligature ses poèmes, carrés, haletants, courts, rugueux. On reconnaît la syncope régulière des vagues orphelines et la félinité sensuelle des mots gorgés d’encre. Les saisons fixent la mesure, une basse fréquence qui colore les nuits. L’être s’offre pleine peau, il n’existe qu’une pellicule de neige entre la fragilité et la nudité, une autre de sang avec le spectre.
(Jacques Morin, extrait de la préface)
Marc Michiels, Aux doigts de bulles, bubble fingers, présentation Briséis Leenhardt-Jan, illustration Azusa Kurokawa, traduction Pierre Janin, Ragage, 2010, 12 €
Marc Michiels nous emmène dans un monde où la géographie de l’amour s’instaure comme le seul mode de repère du poète : l’ici et l’ailleurs, le monde intérieur et extérieur fusionnent et dès lors que l’être aimé s’absente, on ne peut vivre.
Marie-Ange Sebasti, haute plage, Jacques André éditeur, 13 €
Sur la haute plage, entre roc et sable, comblés des dons de la terre et de la mer, les mots du large et de l'arrière-pays se rejoignent, heureux, face à l'horizon. La tempête parfois les meurtrit, les en éloigne, mais toute éclaircie les rappelle.
Carlos Dorim, La vie qui gronde, Les Écrits du Nord, Éditions Henry, 10 €
Carlos Dorim, familier des koans zen pour lesquels il ne s'agit pas de décrire ou d'expliquer, mais d'accéder au réel (autrement dit, à ce que l'on était avant la naissance de ses grands-parents), pose des questions auxquelles il n'existe pas de réponse, il avance où se dissipent les significations.
Tout en gardant, berger, les terres de son visage.
Marie Takwam, La rivière est un rai d’argent, traduction du néo-norvégien Eva Sauvegrain et Pierre Grouix, édition bilingue, Rafaël de Surtis, 15 €
Poétesse norvégienne s’exprimant en néo-norvégien, Marie Takvam (1926 – 2008) est une poétesse de l’amour. Dans ses poèmes l’homme et la femme sont l’un en face de l’autre. Le sentiment règne. Le monde féminin est dit comme rarement.
Rémi Faye, Changement d’état, Éditions Henry, 6 €
je t'ai connue
femme de soirée
sur un sentier
de montagne
tu marchais pieds-nus
sur les silex
la forêt
dans tes pas
se couvrait de soleil
Jean-Jacques Dorio, Secret des Marges, Rafaël de Surtis, 14 €
Je suis et ne suis pas
Ces signes sur la page
L'instant ouvert au monde
Le murmure de mots
tous proches du silence
Dans le secret des marges
Etienne Paulin, Voyage du rien, Éditions Henry, 6 €
Flaque
tout mon passé s'est répandu
non seulement le carrelage
ne dira rien
mais aux dortoirs aux laveries
quand palabrait le grand soleil
palissade gradin
dernier recoin d'un grand hublot
qu'importait de tout dire
Serge Torri, La Coulée blanche, Préface de Paul Sanda, Rafaël de Surtis, 15 €
syllabe unique
contenant tout poème
le pressant
à échapper
à ses grilles à ses visées
à son effondrement
[...]
Ghislaine Lejard, Sous le carré bleu du ciel, Éditions Henry, 6 €
Une poésie qui glisse du cerisier en fleurs dans des parfums de confiture aux saveurs de soleil, qui promène à vif ses lumières vagabondes, ses chemins de terre et de ciel, ses pluies de nostalgie furtive, une telle poésie ne s'égare ni ne se trompe. Elle est harmonieusement révélée, l'évidente beauté des instants esquissés.
Stéfan Guetchev, Prédications du pope Bogomile, Rafael de Surtis, 17 €
la littérature bogomile originale contient une mythologie qui passe la foi. Si nous prenons, par exemple, le “Livre secret” des bogomiles, on y rencontre un mélange d’émotions, d’idées et d’images très denses. C’est donc beaucoup plus qu’une simple doctrine religieuse, c’est aussi une littérature admirable, écrite dans le même style que celui qui caractérise la plupart des autres écrits apocryphes, rédigés ou remaniés par les bogomiles, “La Vision d’Isaïe”, “L’Enfance de Jésus”, “L’Évangile de Nicodème”, “Le Livre d’Enoch”. L’étude scientifique du bogomilisme qui a commencé au XIX-ème siècle a été influencée par un esprit analytique, desséché, au détriment de l’imagination et de l’émotion qui sont inséparables de ce mouvement qui a attiré des milliers ou, plutôt, des millions de gens. C’est donc un aspect essentiel du bogomilisme. Sa puissance d´appel artistique et esthétique a été jusqu’à présent sous-estimée. On ne connaît pratiquement pas d’efforts sérieux pour la reconstruire.
Le cycle des “Prédications du pope Bogomil”, composé par le grand écrivain et penseur bulgare Stéphane Guetchev, heureusement change cette situation en reconstituant l’imagerie ardente et énigmatique de cette littérature méconnue et, en même temps, ce langage oublié des sermons et de la révélation des bogomiles. (source)
Annie Wallois, Nuit rebroussée, Éditions Henry, 6 €
Et c'est ainsi que
Mère grand tu es
Le loup auguste de mon enfance