Franck Venaille publie C’est à dire (mise en vente jeudi 19 janvier) au Mercure de France.
c’est toujours en chambre close que ça se produit
un à un les mots s’enfuient dans un exode de marée hau-
Te, corps fendu sur le côté d’où sort l’épais sang noir
les deuils de l’enfance sont lourds à porter je le sais
la tristesse n’est pas occasionnelle : c’est le socle de toute vie !
enfants regardez-moi qui suis du même monde ludique que
(regardez-moi bien)
le vôtre
je combats pour vivre
donc & donc !
ne me laissez pas debout, sous l’ampoule unique, dans ce couloir jaune
de long en large Ne
me laissez pas seul face à l’Éternel
qui pourrait rompre les digues et déverser sur
l
a
ville des millions de m3 d’eau-de-colère Je
suis prêt à vider la mer afin de ne pas voir cela & pour
apprendre comment le Très-haut s’accommoderait d’
une serpillère pour essorer
tout ce que nous avons en tête (je veux dire dans la pensée) d’
inavouable
la joie
c’était bien au-dessus de mes forces Je
m’étais habitué à
cette ceinture de crin
qui emprisonnait mon corps
qui le serrait Le
serrait
sans autre but que d’empêcher
la joie elle-même de s’exprimer.
Franck Venaille, C’est à dire, Mercure de France, 2012 (mise en vente le 19 janvier), pp. 22-23 et 29
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