Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
Devant l’afflux de livres, Poezibao n’est plus en mesure de présenter chaque livre reçu de façon détaillée. Tous les livres reçus seront donc cités mais une partie seulement d’entre eux fait l’objet d’une présentation plus complète, accessible en cliquant sur « lire la suite de… » - pour les autres livres, Poezibao s’efforce de trouver des informations en ligne et donne les liens correspondants.
○Juan Gelman, Lettre ouverte suivie de Sous la Pluie étrangère, Caractères
○Jacques Darras, Irruption de la Manche, Le Cri
○Michel Robic, guère épais, al dante
○Patrick Amstutz, déprendre soi, éditions Empreintes
À propos de ces quatre livres, lire une présentation détaillée en cliquant sur « lire la suite »
et aussi
○Jean-Philippe Carlot, La colonne, traduit par Elena Vogli, avec les soins d’Alekis Vassilitos, avec un CD de la musique composée par Apostolos Kaltsas et Kostas Parissis, inspirée par le texte. (bilingue grec/français), Batsioulas, site de l’éditeur
○revue Esprits poétiques, 4, « Sortilèges », Hélices
○revue Borborygmes n° 20
○Eric Dubois, Ce que dit un naufrage, Encres vives
○Juan Gelman, Lettre ouverte suivie de Sous la Pluie étrangère, présenté et traduit de l’espagnol (Argentine) par Jacques Ancet, Caractères, 2011, 120 p. 18€
Lettre ouverte est sans doute le texte le plus extrême de Juan Gelman. Peut-être parce que, dans un bouleversement affectif et langagier qui, à ma connaissance, n’a pas d’équivalent dans la poésie contemporaine, s’y exprime l’extrême du désarroi et de la souffrance — au sens propre : une passion. Celle du père crucifié par la disparition du fils (enlevé avec sa femme enceinte en 1976 et « disparu » dans les geôles de la dictature argentine) et qui, comme dans L’Opération d’amour qui le précède immédiatement, ne trouve plus pour dire l’absence et la douleur que l’éclatement d’une écriture rendue plus explosive encore par le recours à une forme et une métrique régulières : le quatrain et le grand vers classique hispanique : l’hendécasyllabe. – sur le site de l’éditeur
○Jacques Darras, Irruption de la Manche, Le Cri, 2011, 244 p., 25€
« Chaque fois que je viens sur la hauteur du Cap Blanc-Nez, par temps clair et dégagé, je suis saisi du même frisson devant l’étendue des vagues qui cavalent jusqu’au mur de craie blanche au loin. Vertige du Temps ! Ici se chevauchent et s’intensifient toutes les coupures, mon bref segment de vie, les six millénaires d’irruption marine qui ont fait de cette vallée nommée Doggerland par les géologues un fossé large de trente-cinq kilomètres, la fracture entre langues anglo-saxonnes, celtes et romanes, l’interminable suite de liens et scissions dans l’Histoire de l’Occident. Debout à la verticale des craies fragmentée par l’érosion de l’eau c’est le bruit palpable du Temps lui-même que j’entends, corps d’écume et de vents. N’est-il pas nouveau que notre Mémoire s’approfondisse aux fosses de l’archéologie (St. Acheul, Chauvet, Lascaux), s’accroisse d’effondrements cosmiques (Storregas, Tsunamis) ? Et si c’était à l’horloge des irruptions marines que nous allions devoir calculer notre âge désormais ? Ici, à Blanc-Nez, promontoire miniature, je recommence d’aller cueillir la fleur ancienne «Sagesse des sommets». Tailler de minimes marches d’arrêt dans le Temps requiert le sens des pentes, de l’étalement des plans. Exercices de souffle suspendu, aujourd’hui, au-dessus du chenal, du Channel! (Jacques Darras)
Jacques Darras compose depuis 1988 un poème en huit chants sur une petite rivière côtière du Ponthieu et du Marquenterre, la Maye — il livre ici le premier texte du chant VIII intitulé « Le Chœur maritime de la Maye ». Il a par ailleurs traduit de l’anglais Walt Whitman, Samuel Taylor Coleridge, Ezra Pound, William Carlos Williams, Allen Ginsberg, Malcolm Lowry, etc. – site de l’éditeur
○Michel Robic, guère épais, al dante, 2012, 104 p., 15 €
Ce que raconte ce récit, c’est une guerre, une guerre fragmentée qui explose en de multiples petits éclats de vie
la mémoire a des plis, des trous ; s'y / faufilent emprunts, rapines, affabulations // ici, d'une guerre à l'autre, l'ébauche biographique,/ saisie par la débauche, devient le joyeux récit / d'un passé composé où, entre autres, se forment / un programme, une main / si cela fait roman, rien d'étonnant en vérité, / il n'y manque que l'épaisseur (4ème de couverture)
○Patrick Amstutz, déprendre soi, éditions Empreintes, 2011, 56 p. 12,60€
« Là où d'autres auraient écrit "se déprendre de soi", selon la règle, Patrick Amstutz intitule son dernier recueil "déprendre soi" [...] ce n’est pas seulement comme je l’ai cru d’abord, "se déprendre de soi" mais encore s’habituer à parler d’un ton égal, serein, à cette fragile marge des choses qui existent (si elles existent) pour elles-mêmes, hors de nous » (Salah Stétié, quatrième de couverture)