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elle forme un labyrinthe dont il ne sortira pas – de manière naturelle
je compte les portes je dois laisser des traces je compte les coups
de marteau sur les serrures métalliques je perce des trous en bas des murs
elle me sort des visages de la terre – la mer ne se referme pas
nous sommes passés par une autre parole – un souffle à reprendre
verticalement – passés au-delà des marges d’erreur – elle ferme la bouche
on voit peu – quelques lumières blanches sautillent sur le tissu dans l’espace
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nous avons le temps par distraction nous avons commencé à tomber
lentement nous neigeons avec application – nous soulevons les poutrelles
des sourires des pentes – un camouflage à angles aigus – la prononciation est difficile
nous serions des passagers assis sur des sacs de toile à regarder les manœuvres
mon œil dans le vôtre rencontrait la terre si longue qui fait la beauté ébahie
mais nos mots sont reptiles – le hasard déménage – le silence se ramifie
quand je vous ai révélée vous aviez déjà creuse le mur entre les fenêtres
Rémi Froger, Regarde ça, P.O.L., 2011, pp. 46 et 47
bio-bibliographie de Rémi Froger