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Politiques, certaines au moins – depuis toujours – des sensations ? N’auront-elles pas plutôt été des résistances ou objections à toute politique (effective ou possible) ?
Moussant rageuses dans le plus familier, souvent impuissantes, ces sensations ... : rebelles ? « petites bourgeoises » ?
Non non... je défigure bêtement... comment retracer ce qui là se refuse et fuit ?
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Réalisme brusque (au réveil) des liens ou liaisons et connexions :
une douche dans la nuit (fouillis de branches de glycine vaguement éclairées par le vasistas) ( gel dehors?) :
l'eau chaude dans le bruit du chauffe-eau, sa chaleur je la sens soudain comme
soustraite à quoi ?
et puis tout, brusquement, l’eau, le gaz, les fils électriques, se rappelle comme ce que c'est : abouchements, prises sur des forces, des réalités ailleurs préparées, du temps soutiré, une sorte de suc circulant s’échappant et ...
dégoût, soudain, de cette sensation multi-ombilicale
dans la vapeur ?
dangereuse la tentaculaire dépendance ainsi réalisée tout pourra toujours – voire voudra – s’éteindre ou se tarir
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« What do we depend on to make us feel alive, or real ? Where does our sense come from, when we have it, that our lives are worth living ? »
Adam Phillips (qui cite Winnicott : « If you show me a baby you certainly show me also someone caring for a baby, or at least a pram with someone’s eyes and ears glued to it. One sees a « nursing couple ». »)
Dépendances, oui, à jamais ? Consubstantialités de vies... (Henry Moore : liens réalisés – en bronze).
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Se défaire, enfin ... de quoi ? Se faire plus que nu ?
Hwang Ji-u : « Quand j’enlève mes vêtements dans la salle de bains, il y a quelque chose d’autre que j’aimerais enlever. »
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Une doublure-attention continue et indéchirable pour tout ce qui pourrait arriver... : ces notes seraient-elles autant de traces morcelées de la recherche d’une réalisation à quoi en général on renonce (se contentant de rêveries diurnes) ?
Du « mien » ou du tout autre, vibrant au fil des minutes ?...
Une altérité translucide s’étirant pour chacun tout le long du jour, se moulant sur les événements de toute espèce, collée en une tunique contre les moindres instants, et les consumant à mesure...
Utopie intime... sourdant, par moments, irrépressible, pour chacun ? – dans la fatigue de la rue, dans le train ou au fil des occupations obligatoires...
de l’inévitable chez quiconque
et, simplement, s’exposant dans les présentes notes ?
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Ou des notes, vite, au moins virtuelles, vivement abouchées aux coupures, aux intersections du temps
et surtout buvant
entre sommeil/rêve et
réveil
: il faut qu’elles dérivent leur vie là
où les attentes ou doutes de la veille, se réouvrant
(dans la brusquerie des gestes pour se rhabiller..., luttant avec les tubes ou embranchements à odeurs que sont les vêtements...),
ne peuvent,
vaisseaux tranchés dans l’air,
que sangloter de la substance psychique
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Des fourmillements soudain réapparaissent, dans la lumière d’aube, ou sous le néon de la cuisine, et grouillent (alors que je croyais avoir fixé quelques phrases : ce peu de notes)
micro-terreur...
plus que n’importe quelles autres, les phrases des « notes » devraient ne jamais faire oublier celles, à demi formées, multiples, fuyantes, contradictoires, qui les ont précédées...
Tout achèvement unifiant-broyant donnerait-il à ces notes un goût de mensonge..., une odeur d’insectes écrasés ?
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suite le lundi 9 avril 2012