On peut lire actuellement un « journal de lecture », en cours, du livre La Face nord de juliau, huit, neuf, dix de Nicolas Pesquès. (ici, le journal de lecture commence le 19 mai)
recueil de jaune, l’outrancière qui joncte
la broyeuse, la plaidoyante
ni bonnes ni mauvaises manières :
des abois
des sauvetages de langue récusée
de colline rétablie
la même inconvenance que, pour les yeux,
l’odeur du genêt
un glissement au cœur de la joie
diction de la couleur malgré elle
voir n’est pas n’est pas
jaune de j bandé
jus de genêt
•
Avec la couleur c’est comme si on était d’emblée
dans un ordre qui se soustrait à la découpe des mots
qui supplante le paysage avec de la puissance
…
pour la traversée du bois
en tenir le trait comme une boisson
…
le tragique de la couleur
est que sa joie est tout de suite interne et intouchable
•
Avec JAUNE
on siège dans la cage à densité
les yeux décrochent
JAUNE épaissit jusqu’à dicter de la couleur de langue
…
pas le même jaune mais au début : du genêt
et à la fin : de l’exultation
séparer n’est pas détruire
Nicolas Pesquès, La Face nord de juliau, huit, neuf, dix, André Dimanche Editeur, 2012, pp. 139, 141 et 149.
Nicolas Pesquès dans Poezibao :
lecture d’été au musée Zadkine (08), bio-bibliographie, extraits 1, La Face nord de Juliau, 6 (par A. Paoli), La Face Nord de Juliau, V (journal de lecture par F. Trocmé), ext. 2, La Face nord de Juliau, 7, ext. 3, une rencontre avec N. Pesquès