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27 octobre 2012 : dans le tram (après le train retour de Paris), minuit et
quelques.
En face de moi, un jeune homme au visage ... d’Inca (selon les images plutôt
conventionnelles que je peux en avoir). Peau un peu cuivrée. Cheveux noirs
plats. Nez modérément busqué. Quelque chose de convexe dans son visage calme.
Il s’absorbe dans la lecture d’une sorte de tableau graphique qu’il a sur les
genoux (lignes et colonnes, couleurs...).
Voici que de, l’autre côté du passage central, quelqu’un fait, en silence, des
gestes dans sa direction. Il faudra du temps à mon vis-à-vis pour s’en
apercevoir ; ou bien, me suis-je dit quelques minutes plus tard, peut-être
essayait-il de ne pas remarquer ces gestes à lui destinés, de paraître ne pas
avoir vu celui qui s’agite, afin de lui échapper...
Soudain l’homme qui se dépensait en signes des mains lui adresse la parole. Ils
se connaissent, apparemment. Celui qui maintenant parle à très haute voix est
un français d’au moins 60 ans. Il porte une veste kaki, il a des tennis bleu
ciel. Son visage est rouge. Il pérore, il s’enflamme. Il fait allusion à une
situation, de lui, ou plutôt d’eux deux, connue, où l’homme jeune aurait été ou
aurait pu être humilié – en tant qu’ « Amérindien » (l’homme
rougeâtre emploie ce mot).: « Il faudrait me le dire ! Je ne supporte
pas ça ! »
L’homme jeune, très calme, n’arrive pas à faire entendre ses dénégations, dites
trop doucement (avec un accent espagnol). Il a manifestement honte du bruit que
fait son interlocuteur. Mais l’homme âgé reprend, généralise, théâtralise. Il
s’emporte contre les violences qu’ont commises les Espagnols sur les
« Améridiens » Et puis il évoque les colonisateurs en Afrique, et son
dégoût à leur endroit. Bientôt, il revient aux Espagnols : « des
criminels ! » crie-t-il ... L’homme jeune proteste doucement:
« c’est du passé, on ne peut pas continuer à... » Et puis il laisse
tomber ... avec un sourire imperceptiblement las ; sa voix s’éteint.
Je me suis bien gardé de paraître entendre les propos de l’homme âgé.
L’aurais-je seulement regardé, il est probable qu’il aurait essayé de m’inclure
dans son jeu, dans son auto-mise en scène.
Étais-je, me disais-je en l’entendant malgré moi, d’accord « sur le
fond » avec sa diatribe ?
Ma répulsion, immédiate, ne venait-elle que de ses manières de dire et de se
conduire ? Traduisait-elle une différence de statut
réelle-imaginaire... entre ce type...
peut-être un ancien instit ou prof ? ... et moi ... qui me prend pour
quoi ?
Le tram ne va pas à son terminus (travaux) et déverse tout le monde sur un
trottoir.
Non, me suis-je dit dans la rue : ne relativise pas ; il y a bien là
une version maladivement vaniteuse de la prétendue attention ou générosité à
l’égard des (ex)opprimés.
« Et toi, me suis-je dit, que fais-tu ? »
Le pont en plein vent. Nausée de doutes en passant au-dessus de la Loire qui
écume dans la nuit brusquement – après des jours de tiédeur – glaciale.
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Rien d’autre à faire que de continuer, malgré le vent et les grêles de doute, à
parcourir les étendues boueuses et instables du possible – tout en
reconnaissant les zones d’incompatibilités ou, soudain, tel fossé où
s’effondrer d’impuissance.
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Cependant, ce jour d’automne 2011, quand il est revenu de la Préfecture...,
quand, s’asseyant face à moi dans la cuisine (vapeur de cuisson), il m’a appris
le refus qu’il venait (par une brusque rupture de ce qui, au fil des mois,
avait paru devenir une habitude)
d’essuyer de la part d’une épaisse fonctionnaire jouissant de mettre en œuvre
le « durcissement » intimé par Guéant et par un répugnant secrétaire
de Préfecture : celui du
renouvellement de son permis de séjour de trois mois,
alors
ah
l’entre nous... non : l’entre
tous... là... sur place... ne fut plus
que Grünewald
vallée de boue verte toxique
au goût, à jamais,
de haine humaine
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Quelle rage, soudain ... ? attaquant d’où ... ? et mordant où ?
Se trouver par elle brutalement pris à revers...
Arrachées-révulsées, alors, les moindres sensations..., échevelées inondées de nappes de filets de sang
et pleines de bouts de peau ou de graviers noirs-fécaux...
épisodes 1,
2, 3, 4, 5, 6,
7,
8,
suite lundi 3 décembre novembre 2012
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