La poésie aime les anthologies. Le Printemps des Poètes, chaque année, les voit fleurir en nombre,
thématiques ou non. Mais sans doute aucune d’entre elles ne s’était encore
intéressée à « la petite culotte dans la poésie contemporaine », un
sujet, il est vrai, quelque peu osé. Samantha Barendson, initiatrice de la
publication, a décidé de recueillir un florilège de poèmes traitant de cet
objet fantasmatique. Elle a convoqué pour cela une vingtaine de poètes
contemporains, parmi lesquels une forte délégation de poètes lyonnais. Le sexe
masculin, on s’en sera douté, y prédomine. Petite visite. Yve Bressande ramasse
« les petites boules chiffonnées, colorées, odorantes, comme rosés des
prés, cueillette du matin… » Paul-Armand Gette nomme la petite culotte
« la dissimulation de l’origine ». Michaël Glück trouve que
« les fonds de tiroir sont souvent moins intéressants que les fonds de
culotte ». Frédérik Houdaer se remémore les pages « petites
culottes » du catalogue de la
Redoute qu’il feuilletait enfant. Lorsqu’il est en voyage, Thierry Renard
glisse sous son oreiller la culotte bien aimée. Thomas Vinau voit la poésie
comme « culotte de dentelle tout autour du trou de la nuit. »
Relevons encore le très bel extrait de « Sans Voix », livre de
Fabienne Swiatly publié en 2006 et mêlant langue allemande et française. Cette
petite anthologie un rien culottée paraît – presque- sous le manteau avec
l’aide matérielle de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon. On peut lui espérer
une réédition chez un « vrai » éditeur, après l’épuisement sans doute
rapide de ce tirage limité à 100 exemplaires.
[Alain Helissen]
La (petite) culotte dans la poésie
contemporaine -(petite
anthologie)- ; Editions Macana ; 62 pages ; 5€ ; contact
(fiche du livre)
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