Franco Fortini (Lattes) est né à Florence le 10 septembre 1917. Etudes de
droit, lectures littéraires, écrit et dessine beaucoup, connaît Giacomo
Noventa. Victime des lois raciales, il obtient une licence en Lettres et écrit
ses premiers articles littéraires signés Fortini. Appelé sous les drapeaux en
1941, déserte en 1943, réussit à passer en Suisse où il connaît Silone et
adhère au Parti Socialiste. Rentré en Italie à la Libération, il collabore avec
Vittorini qui fait éditer son premier recueil, Foglio di via, chez
Einaudi. Travaille pour le journal socialiste "Avanti!", connaît
Sartre, Antelme, Duras, Vittorio Sereni ; entre chez Olivetti en 1947 ;
traductions nombreuses, en particulier de l'allemand avec sa femme Ruth.
Collabore à "Nuovi Argomenti", traduit Proust, Eluard, Simone Weil,
participe à "Officina" de Pasolini. Traductions de Brecht. Projet de
"Ragionamenti" que Barthes et Edgar Morin voudraient étendre à la
France ("Arguments", 1956) ; quitte le Parti Socialiste. En 1957, Poesia
ed errore reprend sa production poétique des dernières années. Il traduit
Queneau et se rapproche des jeunes de "Quaderni Piacentini". En 1963,
Mondadori publie son troisième grand livre de vers, Una volta per
sempre. Visite la Chine. Les luttes étudiantes de 1968-69 consomment sa
rupture avec Pasolini ; il publie L'ospite ingrato et I cani del
Sinai. Enseigne à l'Université de Sienne ; collabore au
"manifesto" et au "Corriere della Sera". En1977, publie le
volume d'essais politiques Questioni di frontiera et en 1982 un choix de
ses traductions poétiques, Il ladro di ciliege. En 1984, son quatrième
livre de poésie, Paesaggio con serpente (prix Montale 1985), dont de
larges extraits sont traduits l'année suivante par B. Simeone et J.C. Vegliante.
Il collabore au "manifesto" et à "L'Espresso", publie son
auto-anthologie de Vers choisis en 1990 et Attraverso Pasolini en
1993 (également chez Einaudi). En février 1994, son dernier recueil Composita
solvantur est unanimement reconnu ; déjà malade, deux fois opéré, il meurt
à Milan le 28 novembre 1994.
[Jean-Charles Vegliante] voir aussi cette autre note bio-bibliographique composée par T. Hordé
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