« A propos de mon
texte sur les “couleurs du soir au retour du Val des Nymphes” – une chose que
je n’ai vue nulle part ailleurs – il m’apparaît que l’impuissance à les dire
est plus patente qu’en aucun autre cas analogue. Le mouvement reste
(dangereusement, malheureusement ?) le même : des observations aussi
précises que possible (à la Ponge, l’humour en moins), pleines, à certains
égards, pour quelques-unes, de justesse ; puis, quand on s’est avisé
qu’ainsi, rien n’est dit, la prise de
distance, la bride lâchée à l’imagination, à la rêverie ; enfin (“enfin”
n’étant pas le mot), une intuition plus ou moins hardie, qui oublie les
notations spécifiques accumulées, plus ou moins reprises et retouchées, et
semble ouvrir une voie au bout du compte plus “juste” ; mais quelquefois
trop générale, de sorte qu’elle pourrait être comprise comme une dérobade ou,
pire, un tour de passe-passe. »
Philippe Jaccottet, Taches de soleil, ou
d’ombre, Le Bruit du Temps, 2013, p. 178.
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