Beau sommaire pour larevue*2013, avec Jean-Michel
Binsse, David Mus, Carole Florentin, Robert Grosborne, Etienne Faure, Daniel
Pozner, Charles Racine, Bruno Fern, Georges Ball, Mathieu Nuss, Gérard Pesson,
Christian Hubin, Frédéric Forte, Christian Desagulier, Stanislas Russel.
Ici, extraits de la contribution de Christian Hubin.
Énorme cumulus sur l’automne. L’extrême lenteur, achronie, de son déplacement. Comme
un remords.
Laps qui n’a pas, ne veut plus de réceptacle. Qui simultanément dit, exempte.
Il y a dans le torrent une goutte qui, peut-être, ne tombe pas. Dont on est l’acoustique
différée.
Parlant, qu’est-ce qu’on restitue ? Écrivant, que substitue-t-on ?
Peut-être l’immobile : la torrentielle. Qui ne se détache pas. Qui
pressent, autour d’elle. Incantation continue : qu’autant que le dit hante
le non-dit. Qui ne la nie pas. Qui l’attend ? Rien de plus précaire que
cette hypostase par métaphores interposées : avènement et silence ;
fondation et désert. Transmutation de
valeur (Reverdy) ou ruines hébétées (Beckett). Goutte et torrent.
[…]
Origines, téléonomies. Apparitions-disparitions. Matière poignante d’affleurer
sous ses leurres, ses copies furtives en contrepoint à de l’insoutenable,
presque le sous-tendant : résonnance ou simulacre, ruinant, démultipliant
ce peu qu’on a, ce peu qu’on est, cet écho d’absence même – à bout, à bouche
bée.
Giacinto Scelsi. Quatrième Quatuor.
De siècle en siècle depuis des crins, frottements pariétaux : l’octave à
bout, la strie sans chambranle. Le raclement fibral d’apex.
[…]
Goutte ici, sa surrésonance (Varèse). A reprendre en coda, à retourner en
creux. En fin et commencement.
Christian Hubin, in Larevue* 2013, Julien Nègre éditeur, 18€, pp. 115
à 118
bio-bibliographie
de Christian Hubin et dans l’anthologie Notes
sur la création