Quelques extraits de
certains des derniers
livres reçus par Poezibao.
Jean-Patrice Courtois et Cyrano de
Bergerac, Mélodie et jugement et Lettres, coll. « anciens modernes »,
éditions 1 : 1 (poésie), 2013, 14€
Sans précaution, au milieu de la chose, vous le faisiez, je m’adresse à vous
sous votre nom que certains croient votre prénom. Penser parler écrire dans un
temps de bouche asphyxiée proférant par-dessus les sauts non effecutés déjà en
langue, votre phrase se propulse ainsi. Des mots se détachent pour s’attacher
ensuite en injoignables espèces d’ancres tournées plus vers le ciel que vers
nous, pour le chuter. On a tous, je m’inclus, perdu l’outil alphabétique de votre
humeur pointue. Vous êtes le meilleur biface de votre temps et demain encore.
[...] (incipit de JP Courtois, p. 13)
Laurent Albarracin, Le Monde, Le pauvre songe, 2013, 6€
voir ces extraits
dans l’anthologie permanente de Poezibao.
Eric Houser, Hello Ernest, Les petits matins, 2013, 12 €
Il s’agit d’une ville. Il ne s’agit pas d’une ville mais d’un texte, c’est un
texte qui bleu nuit ou orangé tel éclairages rue buffon le long des grilles du
jardin des plantes, il s’agit d’une nuit de ville (nuit bleue de ville grille),
oui marcher dans cette rue précisément cette rue.
perpignan la rue buffon non à perpignan ignorance d’une rue – d’une rue
buffon – dans cette ville, dans le plan guide perpignan occupe la position un
(ce qui veut dire la gare bien sûr l’ogive croisée, le wagonnet pieux, etc.)
reprenons le sifflet amateur, le croissant de lune le pavé pieux, etc. dessine
une forme par exemple une forme. dessin un creux par exemple la gare
trogoldyte.
[...](15)
Françoise Ascal, Levée des ombres,
photographies de Philippe Bertin, Atelier baie, 2013, 20€
Monceaux de terre
prêts à se soulever ou à s’enfoncer
à croître ou disparaître
Fouilles à ciel ouvert entre les murs écaillés
Quelques parements de pierres
quelques tessons
une paroi de four de potier
un début de bassin
une amorce de canalisation
Bribes d’histoires qui veulent sourdre
manque la langue pour les déchiffrer
Descendre dans les plis du temps
Combien de couches superposées, combien de coups de sonde, combien de
feuilletages patients, plus profonds, plus étendus, pour dégager un pan de
savoir
éclairer le présent ?
Comment avancer dans l’aujourd’hui mouvant, l’aujourd’hui incertain, si nos assises
manquent, si notre histoire proche ou lointaine reste muette ?
(9)
Christian Ducos, L’état des lieux,
Le Pauvre songe, 2013, 5€
Substance
un océan
de
souffles
Et tout autour, notre propre visage,
Celui-là même qui nous dévisage.
(21)
Jean-Clair Bonnel, Some,
Propos2éditions, 2103, 12€
Où l’on voit les mères & pères livrant bataille à fins de livrer marmaille
au général putage, à celui dont on verrait l’infant en majesté, en écartèlement
aux agrès clignotants et fastueux de la Scène, sous les cameras ; ils ont
sortes de fétiches, cameras disent-ils, afin que tous voient par télé-vision le
putage des infants ; ont de ces cameras qui sont fétiches, puisqu’aussi
bien par télé-vision cameras montrent les cameras, ce qui marque les peuples
idolâtres et peu chrétiens.
(20)