Poezibao vient d’actualiser le dossier créé cet été en hommage à Yves Bonnefoy, après sa disparition le 1er juillet 2016.
Ce dossier vient d’être enrichi de deux contributions de premier plan, profondément émouvantes l’une et l’autre, celles de Christian Tarting et celle de Patrick Née
Rappel du sommaire de ce dossier :
La contribution d’Alain Lance
L’écrivain et traducteur Alain Lance évoque sa rencontre avec l’œuvre et quelques souvenirs avec Yves Bonnefoy, à Téhéran, à Francfort, à Paris.
« Au début des années soixante, à une époque où, après Soupault, Reverdy et Tzara, je lisais de préférence la poésie étrangère, certes en traduction française (sauf, bien sûr, quand il s’agissait de poètes allemands), j’avais acheté, quelques années après sa parution, le livre Hier régnant désert d’Yves Bonnefoy, paru au Mercure de France. Je fus d’emblée conquis par cette étonnante synthèse de clarté et de secret. Pour la première fois sans doute j’ai ressenti une évidence que je trouvai bien plus tard formulée par Jacques Roubaud : la poésie parle toujours d’autre chose quand elle parle d’elle-même et elle parle toujours d’elle-même quand elle parle d’autre chose. » (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien)
La contribution de Renaud Ego
Le poète Renaud Ego évoque sa rencontre avec l’œuvre d’Yves Bonnefoy et dit en quoi elle fut importante pour lui.
« Jeune adulte, j’ai lu avec passion Yves Bonnefoy. Ses essais étaient parmi les plus lumineux que je découvrais alors. J’en aimais l’ample prose qui invitait à la méditation, avec ses couleurs empruntées à un tableau de Poussin et ses portes dérobées sur des maisons palladiennes où se levait un murmure de conversations d’une profondeur qui, elle, n’avait rien de suranné. » (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien.)
La contribution d’Alain Madeleine-Perdrillat
L’écrivain et historien d'art Alain Madeleine-Perdrillat évoque ses rencontres et ses dialogues avec Yves Bonnefoy.
« La première image qui me vient à l’esprit, c’est celle d’Yves Bonnefoy m’ouvrant la porte de son appartement rue Lepic : depuis quelques années il ne me tendait plus la main, mais ouvrait les bras, et il y avait toujours sur son visage, dans ses yeux, une expression de joie mêlée à un fin sourire, presque d’amusement, je ne sais comment dire, juste une nuance presque imperceptible. Puis nous allions nous asseoir dans la grande pièce, où Lucy ne tardait pas à nous rejoindre, et souvent tel ou tel autre ami. » (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien)
La contribution d’Alexandre Hollan
Le peintre Alexandre Hollan évoque sa rencontre avec Yves Bonnefoy.
« Comment évoquer, en quelques fragments, la relation qui reste entre nous après son départ ?
Vers 1970, dans une librairie du boulevard Montparnasse, j'ai feuilleté un livre qui m'attirait par sa couverture, d'un paysage lointain de Piero della Francesca. Son titre, "L'Arrière-pays", réveillait en moi une nostalgie profonde. Je découvrais en lisant Yves Bonnefoy qu'un désir de comprendre très profond habite ce monde, et qu'il cherche à percevoir derrière les formes. Une intelligence bonne et exigeante cherche le sens, et me parle de mon "pays". Mon amitié avec lui est née à ce moment. » (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien.)
La contribution de Gérard Arseguel
L’écrivain Gérard Arseguel parle du choc de la découverte du livre De l’immobilité de Douve.
« Je n'ai pas oublié ma lecture en 1953 - j'avais 15 ans - du premier livre de Bonnefoy et le choc terrible ressenti. » (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien.)
La contribution de Pierre Parlant
« Ne nous touche, ne nous retient jamais chez les poètes qu'une chose, et une seule : ils font dire à la langue ce qu'elle n'avait pas encore dit, ce qu'elle ne savait peut-être pas elle-même qu'elle pourrait dire un jour, et qui rénove le monde. Yves Bonnefoy l'a fait comme on sait, avec l'obstination généreuse et inquiète de ceux chez qui l'exigence est un mode d'existence. » (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien.)
La contribution de Jérôme Thélot
Jérôme Thélot a proposé à Poezibao la préface qu'il a écrite pour un livre à paraître d'Yves Bonnefoy, Alexandre Hollan, Trente années de réflexions, 1985-2015, qui sera disponible en librairie à partir du 22 août 2016, rassemblement complet, largement illustré, des écrits du poète sur le peintre. (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien.)
La contribution de Michèle Finck
Michèle Finck répond à plusieurs questions de Poezibao sur le rapport, central, d’Yves Bonnefoy avec la musique. (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien.)
La contribution de Danièle Robert
« La première lettre que j’ai reçue d’Yves Bonnefoy, alors que je ne le connaissais pas personnellement, est datée du 12 octobre 2006 : elle concernait ma traduction récente des épistolaires d’Ovide regroupés en un seul volume sous le titre Lettres d’amour, lettres d’exil. Yves m’y disait son enthousiasme, l’importance que revêtait pour lui l’œuvre d’Ovide et le souvenir d’un voyage effectué avec son ami Enzo Crea à Sulmone où il était resté longtemps au pied de la statue du poète dans l’émotion de se trouver en un lieu aussi chargé de sens. En post-scriptum, il ajoutait ce vers extrait des Tristes : Sulmo mihi patria est gelidis uberrimus undis. » (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien.)
La contribution de Michael Bishop
Michaël Bishop a proposé pour ce dossier un poème, une note de lecture et une courte méditation sur le thème « ancrage, errance, tâche » (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien.)
La contribution de Michele Tortorici
« Les poèmes d’Yves Bonnefoy sont de ceux qui, très tôt, me sont entrés profondément dans le cœur et ont contribué à façonner ma perception du monde. Je tenais à signaler l’importance que sa poésie revêt pour moi à travers ce court poème que j’ai inséré dès 2014 dans un recueil qui doit paraître prochainement. Le fait de voir ce texte publié aujourd’hui en français, avant même sa sortie en Italie, est pour moi, par-delà la tristesse que j’éprouve à l’annonce de la disparition de cet immense poète, le meilleur hommage que je puisse lui rendre. » (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien)
La contribution de Jean-Marc Sourdillon
Une note de lecture sur le dernier livre paru d’Yves Bonnefoy.
« Répondant sous la forme d’un essai autonome aux questions que deux jeunes gens, Mathieu Hilfiger (l’éditeur) et Natacha Lafond, sont venus lui poser au sujet de sa relation avec les livres, Yves Bonnefoy nous offre une réflexion émouvante et grave où l’on retrouve certains de ses thèmes de prédilection. » (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien.)
La contribution de Claude Minière
« Il me semble qu’il y a chez Yves Bonnefoy une recherche volontariste de la présence. Recherche philosophique ? sociale ? poétique ? Quand on constate le peu de place que les media (la télévision) ont accordé à la mort du poète (qui n’a pas été mentionnée comme une « perte », à la différence de ce qui touche un ancien Premier ministre ou Elie Wiesel) on peut comprendre que cette présence n’était pas assurée politiquement, et qu’elle ne fut même point attestée culturellement. » (Pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien.)
La contribution d’Antonio Prete
« La disparition d’un poète que les occasions et les cadeaux de la vie ont fait entrer dans le cercle de notre amitié, ou d’une continuité d’écoute et de dialogue, est comme l’obscurcissement subit d’un horizon. Comme la fermeture d’une fenêtre sur la lumière d’un paysage. » (pour lire cette contribution, cliquer sur ce lien)
La contribution de Christian Tarting
Christian Tarting évoque sa rencontre décisive avec les livres d’Yves Bonnefoy, très tôt dans sa vie, et leur place dans sa bibliothèque.
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La contribution de Patrick Née
Patrick Née, un des meilleurs connaisseurs de l’œuvre d’Yves Bonnefoy, a proposé à Poezibao de publier en avant-première ce texte d’hommage qui paraîtra en avril 2017 dans le numéro 7 de la revue Place de la Sorbonne. On peut voir ici quelques-unes des publications de Patrick Née autour d’Yves Bonnefoy.
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