Jorge Luis Borges lit un de ses poèmes (en espagnol)
Sur le site d’Open Culture, en lien, on entend un seul poème, durée 2’59.
Pour ceux qui ont accès à Spotify, vingt-neuf autres poèmes peuvent être écoutés ici, toujours en espagnol
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Jorge Luis Borges lit un de ses poèmes (en espagnol)
Sur le site d’Open Culture, en lien, on entend un seul poème, durée 2’59.
Pour ceux qui ont accès à Spotify, vingt-neuf autres poèmes peuvent être écoutés ici, toujours en espagnol
Rédigé par Florence Trocmé le lundi 26 décembre 2016 à 10h42 dans Archives sonores | Lien permanent
Balises: archive sonore de poésie, Jorge Luis Borges, poésie espagnole
Lire la présentation de ce feuilleton et les épisodes déjà publiés en cliquant sur ce lien.
(…) comme autant d’heureux rappels de pétales tombés, des gros pompons roses, qui avant d’être des ornements de cheveux sont les ornements des arbres, ornements doubles, gonflés et tendres, ils deviennent, ensuite seulement, des ornements de cheveux que l’on ne porte pas forcément sur la tête, mais tête à tête chauffée au soleil, rétine à rétine étrécie de soleil (Chamarande, Étampes, persistance rétréchienne), parce qu’alors que les voisins de train reconnaissants voient finalement la tour penchée de l’église Saint-Martin d’Étampes, penchée jamais vue penchée toujours vue massive imposante et sombre, aussi je suis heureuse de partager avec ces inconnus ce que je n’aurais sans doute jamais vu seule, le trésor de la tour penchée d’Etampes « qui m’est une promesse et beaucoup davantage », et qui s’ajoute par anticipation ferroviaire à la liste des (…)
(…) Choses qui créent de l’attente
le clignotement intermittent de la lampe de chevet
le téléphone
le chant du merle tôt le matin : le jour arrive, et j’ai été réveillée bien avant par désir commun
les « incidents techniques indépendants de notre volonté » sur la ligne 5 du métro parisien
la poésie
une file avec bandeaux de sécurité et chicanes fabriquées en rubans à enrouleurs, indicateurs de temps estimé d’attente proportionnel à la longueur de ruban « ici le temps d’attente est estimé à 10 minutes »
la Loire
le week-end prochain
« le départ initialement prévu à … » de la voix SNCF, alors que vous êtes déjà installé dans le train
la voile blanche, calque découpé Mallarmé l’appelle ainsi la page
lire la suite d’un bon roman
les « incidents électriques indépendants de notre volonté » de la ligne de chemin de fer Bourges-Paris
la tour penchée de l’église Saint-Martin d’Étampes, vue de la ligne de chemin de fer Bourges-Paris
un risotto
le téléphone
(…)
(…) alors que les ors du train bleu ne créent aucune attente, sinon de régal oculaire, de partage de tableaux pédagogiques illustrant Nice, Orange, Le Puy en Velay, mais pas de partage de gigot à la tranche ou de cabillaud vapeur artichaut au fumet si tiède qu’absent, le partage est dans la filiation – je n’aurais jamais cru écrire pareille chose il y a, mettons vingt ans, mais on n’est pas sérieux quand on a moins vingt ans, et je suis heureuse aujourd’hui de pouvoir écrire le poème de ma mère, le poème du partage de ma mère, partage de midi ce midi sans orage – j’aurais pu écrire de mon père le partage est dans le fil à plomb, avec sa poudre bleue qui répandait des étoiles de bleu de travail sur le sol de ciment, des queues de comète de bleu de travail, travail toujours recommencé, travaille ma fille il en restera toujours quelque chose, je sais dans quel midi se trouve la poudre d’azur d’azur d’azur d’azur – je suis hantée, comme les (…)
(…) Choses qui sont bleues
un bol avec un dessin de chat au fond, portant grelot au cou, qui encourage à finir sa soupe
les veines
le méthylène
le cyan (ça empoisonne, il paraît, les sols miniers de Bruxelles)
la couverture en carton vergé de La marquise d’O…, de Kleist, éditions Phébus, Paris 1976
la peur
les azuléjos, à Lisbonne, et certainement ailleurs
un débutant
le Guimet (pas le musée, allons !)
l’œil de mes ancêtres gaulois, ceux qui se beurrent la chevelure
le télégramme (ça ne se fait plus)
le fond d’écran par défaut (ça ne se fait plus)
le ciel
le mot l’Azur (appliquer trois fois)
la carpe de mon fils, accrochée au mât toute l’année, pas seulement le jour de sa fête
la couverture très douce qui couvrait les bébés, même s’il faisait chaud, même si ce bébé était une fille (…)
Rédigé par Florence Trocmé le lundi 26 décembre 2016 à 10h24 dans Feuilleton | Lien permanent
Balises: attente, bleu, carpe, choses qui créent de l'attente, choses qui sont bleues, cyan, Cécile Riou, Etampes, feuilleton, Kleist, méthylène, Saint-Martin d'Etampes, tour penchée, télégramme
Le chasseur de papillon zoophile qui pourchasse sans le tuer, des jours ou des semaines, le spécimen élu afin de recueillir sa dépouille, tel pourrait être Hubert Haddad, aventurier de la langue et de la pensée, explorateur de soi mais en dehors de soi, en révolution permanente, c’est-à-dire en alerte maximale à la mort, ce centre caché du visage, mire qui irradie tout le désir d’être : l’être est ce couteau en forme de cœur planté. La mort fascine le poète parce qu’elle est le vivier de l’impensable : nous n’avons pas d’autre langue que la langue des morts. La vie dans toutes ses manifestations laisse des traces devant lesquelles se recueillir, comme devant les preuves de notre incessante disparition. Plis hercyniens, grains de sable, fractales, fossiles, scolytes, visions rupestres, ossements offrent au doute leur part d’infinie beauté. Les poèmes et les figures qui hantent littéralement L’Êcre et l’Etrit, le dernier recueil du poète, sont une contribution insigne à cette bouleversante conscience de notre dispersion.
Le lecteur pénètre à tâtons dans le clair-obscur de ce livre-grotte, comme dans le boyau d’un rêve organique et ancestral. Ici, le temps est hallucination car celui qui n’a pas de mémoire n’oublie pas. Parfois les poèmes servent de torche à la vision des spectres qui s’immiscent dans la lettre, dardant, comme ceux des Aveugles de Baudelaire, leurs yeux éblouis de ténèbres. Parfois, des corps calcinés ou goudronnés tentent d’opacifier l’illumination des poèmes. À ouvrir trop largement les ailes de l’ouvrage, on risquerait de l’exposer à une brûlante évidence. L’interpénétration de l’être et de l’écrit renvoie toute expression à son indétermination, du moins à son ambiguïté originelle : il n’y a pas de pensée sans duplicité. Les sens et la raison bataillent, la pensée et le corps se chevauchent dans une apocalypse toujours en suspens. C’est vers une poésie pariétale, inscrite jusqu’au dedans du crâne, que nous emmène le poète — Orphée tête brûlée ou mouche extralucide aux vingt mille yeux capables de voir à trois cent soixante degrés. Au cœur du livre bouge la création comme une Sagrada Familia, poème mystique en construction mouvante, invention renversante dont les tours semblent défier le désastre des anges. Cette œuvre d’assemblage, de collage et de fragmentation rappelle les vitraux qui parlent en images, du bas vers le haut, quitte à souder au plomb les éclats d’anges fracassés. La figure de l’ange obsède l’œuvre d’Hubert Haddad. Ne serait-il, sous la forme d’une femme, d’un enfant ou d’un frère le désir de la mort elle-même, dans sa force objective et subjective ? Peut-être faut-il désirer la mort pour l’excaver et l’irradier de vie, se jeter avec elle dans le vide intense de la création.
La lecture de ce livre requiert la transe dans laquelle le poète accompli, parce que toujours inachevé et haletant, est entré pour happer les ombres aux aguets, séduire les myriades de visages comme autant d’étoiles brillant après leur mort. L’état second du poète lui permet ce miracle de fondre la forme dans le sens, d’inventer une matière spirituelle singulière, voire de la reconnaître en chacun de nous, en chaque interstice du vivant. Ses poèmes, même formulaires, dépassent l’aphorisme narcissique ou dictatorial ; ils ont l’envergure des oiseaux de mer, la tendresse du doute, parfois le sourire de l’enfance, l’effroi de l’éternité : Le fœtus immortel à nouveau déploie l’univers dans l’humble ventre en perdition.
Ce dernier recueil du poète est comme un premier recueil — à notre sens LE recueil d’Hubert Haddad, contenant les opus passés et à venir, un ventre cabalistique enceint de cette création dont nous avons tant besoin, qui tant s’étiole, s’artificialise et se conceptualise. Passée par le ventre, la pensée mesure sensuellement l’ivresse de son rêve, sans avoir à sacrifier à d’absconses fumerolles. La langue, précise mais feuilletée, vibrante et visionnaire, atteint au lieu exact de la sensation d’être. Chaque laisse, chaque vers, chaque figure sont à relire comme à renaître, dans l’intime crypte de chaque instant. Le sentiment de la Beauté est une macération impuissante et joyeuse, la nostalgie d’une impossible étreinte.
Feuilletons les parois de cette caverne, respirons par les anfractuosités d’une œuvre folle, étourdissante qui nous agrège à la totalité de l’univers. On y frôle, entre deux grappes de chauves-souris, les présences d’Antonin Artaud, Unica Zürn, Stani Nitkowski, l’homme de Cro-Magnon. Voyantes, leurs mains en forme d’étoiles de mer se retournent comme des gants.
Tristan Felix
Saint-Denis, 24 décembre 2016
Hubert Haddad, L’êcre et l’étrit, Les nouvelles éditions Jean-Michel Place, 2016. 80 p. 29 €
Rédigé par Florence Trocmé le lundi 26 décembre 2016 à 10h14 dans Notes de lecture | Lien permanent
Balises: caverne, fossiles, fractales, Hubert Haddad, Jean-Michel Place, L'Ecre et l'Etrit, mort, ossements, pariétal, scolytes, Tristan Felix
Jean-Pascal Dubost publie Fantasqueries aux éditions Isabelle Sauvage. On peut lire cette note de Laurent Albarracin.
Poésie-ha
La poésie est une imitation de la rature – La poésie est de la débauche… d’énergie – La poésie est une en-bouche – La poésie est dans les livres et hors les livres – La poésie prend le risque de ne pas être de la poésie – La poésie est nulle part, c’est sa haute vertu – La poésie pour élargir la pensée, pas les émotions – La poésie est une outrance de langue et de langage – La poésie est une action participative – La poésie est un outrage aux bonnes écritures – La poésie est une mise à jour – La poésie est l’intelligence vive des langages – La poésie est une surproduction de langues – La poésie n’a rien à voir avec la poésie – La poésie n’a pas de cœur, mais du souffle – La poésie n’est pas faite pour tout – La poésie n’oublie pas les moindres recoins du langage – La poésie est LE langage des langages – La poésie c’est du pessimisme raffiné – La poésie n’a pas d’actualité, elle est inactuelle – La poésie est une arme de combat – La poésie est une bombe à retardement – La poésie travaille jour et nuit – La poésie a tous les droits – La poésie est un bel insupportable – La poésie n’abolira jamais les inégalités entre les hommes – La poésie n’est plus le mot "poésie" – La poésie est un transfert de données – La poésie peut être cruelle – La poésie n’est pas une chance – La poésie est une mutante – La poésie se cherche elle-même – La poésie nuit gravement aux pouvoirs – La poésie est en avance sur son temps – La poésie est une source d’Ennui – La poésie se trouvera toujours dans les extrêmes – La poésie ne fait plus rêver – La poésie est intarissable – La poésie est faite hors de soi – La poésie ne court pas les rues – La poésie est un hapax des langages – La poésie nuit aussi gravement à la bêtise – La poésie est inhumaine – La poésie n’est pas spectacle, mais elle est vivante –
Jean-Pascal Dubost, Fantasqueries, éditions Isabelle Sauvage, 2016, p. 91 et 92.
Jean-Pascal Dubost dans Poezibao :
bio-bibliographie, extrait 1, extrait 2, fiche de lecture de Monstres Morts, extrait 3, note de présentations de Nerfs, une présentation d’Armelle Leclercq, Vers à vif (parution), extrait 4, Vers à vif, note de lecture (T. Hordé), entretiens infinis (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8 ), Terreferme (par T. Hordé), extrait 5, Intermédiaires irlandais (par Antoine Emaz), Le Défait (par Antoine Emaz), "Écrivain, et à part ça, vous faites quoi ?", revue 303, par Jean-Pascal Dubost, Le défait (par P. Drogi), "Et Leçons et coutures" par Antoine Emaz, "Et Leçons et coutures" (par Pierre Drogi), "et leçons et coutures" par Georges Guillain, Nouveau Fatrassier par Pierre Drogi, "Nouveau fatrassier" par Antoine Emaz, "Nouveau fatrassier" par Jacques Morin, "Et Leçons et coutures", par Jacques Morin, [note de lecture] Jean-Pascal Dubost, "Sur le métier", par Antoine Emaz, (note de lecture) Jean-Pascal Dubost, "Fantasqueries", par Laurent Albarracin,
Rédigé par Florence Trocmé le lundi 26 décembre 2016 à 10h01 dans Anthologie permanente | Lien permanent
Balises: bêtise, définition de la poésie, hapax, Jean-Pascal Dubost, langage, langue, Laurent Albarracin, poésie, poésie contemporaine, spectacle, éditions Isabelle Sauvage
Poezibao informe ses lecteurs de la création d’un nouveau site, Muzibao, entièrement dédié à la musique classique et contemporaine (hors opéra). Une liste des premiers articles parus sur ce nouveau site est donnée à la fin de cette lettre d’information.
Les 27 articles publiés par Poezibao depuis le vendredi 16 décembre
Un nouveau numéro de la revue Sur Zone, avec James Sacré
○ (revue Sur Zone), n° 36, James Sacré, « Un masque de poèmes »
Le feuilleton de Cécile Riou
○ (feuilleton) Cécile Riou, "Phrase unique", 16
○ (feuilleton) Cécile Riou, "Phrase unique", 17
○ (feuilleton) Cécile Riou, "Phrase unique", 18
○ (feuilleton) Cécile Riou, "Phrase unique", 19
Le dossier Michel Butor :
○ (Dossier) en hommage à Michel Butor : 7. Miguel Martin, « Une certaine montagne »
○ (Dossier) en hommage à Michel Butor : 8. Marion Coste : « "Votre Faust" de Michel Butor et Henri Pousseur »
○ (Dossier) en hommage à Michel Butor : 9. Lucien Giraudo, « Mobile, un mode d’emploi »
○ (Dossier) en hommage à Michel Butor : 10. Roger-Michel Allemand, "d'un timbre l'autre"
Une Carte Blanche à Claude Minière :
○ (Carte blanche) à Claude Minière : "Tous des drogués"
Un reportage : Alain Lance relate une grande aventure de traduction croisée franco-allemande, Le "Grand Huit"
○ (reportage) Huit poètes d’Allemagne et de France, par Alain Lance, 2
L’anthologie permanente : Régis Lefort, Chantal Maillard, Mary-Laure Zoss, Varlam Chalamov :
○ (anthologie permanente) Régis Lefort : "nos pensées suivaient l'ornière"
○ (anthologie permanente) Chantal Maillard, "sur le point de mire"
○ (anthologie permanente) Mary-Laure Zoss, "aux vieux enfants, tricots d’os dans la remorque"
○ (anthologie permanente) Varlam Chalamov : "un petit jalon de la vie, un bâton enfoncé dans la neige"
Les notes de lecture, avec des livres de François Jacqmin, Liliane Giraudon Jean-Pascal Dubost et Antoine Emaz :
○ (note de lecture) François Jacqmin, "Le Manuel des agonisants" par Christian Hubin
○ (note de lecture) Liliane Giraudon, "L'amour est plus froid que le lac", par Anne Malaprade
○ (note de lecture) Jean-Pascal Dubost, "Fantasqueries", par Laurent Albarracin
○ (note de lecture) Antoine Emaz, "Limite", par Ludovic Degroote
Les archives sonores de la poésie :
○ (Archive) Pierre-Jean Jouve parle de Stéphane Mallarmé (1950)
○ (Archive) "La Ralentie" d'Henri Michaux, par Marcel Van Thienen et Germaine Montero
○ (Archive) Michel Butor à propos de "Mobile"
○ (Archive) "M'introduire dans ton histoire", Mallarmé lu par Pierre Jean Jouve
Les livres reçus par Poezibao :
○ (Poezibao a reçu) du samedi 17 décembre 2016
○ (Poezibao a reçu) du samedi 24 décembre 2016
Les actualités, liens et informations :
○ (agenda et revue de presse) journal du vendredi 16 décembre 2016
○ (agenda et revue de presse) journal du mercredi 21 décembre 2016
Dans Muzibao
On peut lire la « note d’intention » pour comprendre la visée de Muzibao. On peut s'abonner aux parutions de ce site (colonne de gauche, tout en haut, sur la page d'accueil de Muzibao)
Articles :
○ (note d’écoute) "Burning Bright "d’Hugues Dufourt : une oeuvre envoûtante qu'il faut laisser agir
○ (petites notes) handicap et musique, Charles Ives, John Adams
○ (note d’écoute) "Chorals de Leipzig" de Jean-Sébastien Bach
○ Petites notes (Stravinsky, Paul Tortellier, Alzheimer, webradios, Bernstein)
○ (note de passage) Yann Robin et le quatuor Tana, par Cécile Riou
○ (La petite phrase) Sibelius, premières mesures de la Symphonie n°4
○ (petites notes) Schubert, Thomas Lacôte, Gavin Bryars et Albert Roussel
○ (petites notes) La mort du violoncelliste Henrich Schiff
Rédigé par Florence Trocmé le samedi 24 décembre 2016 à 10h21 dans Poezibao Hebdo | Lien permanent
Balises: Alain Lance, Antoine Emaz, Antoine Emaz, Claude Minière, Cécile Riou, François Jacqumin, Henri Michaux, James Sacré, Jean-Pascal Dubost, Liliane Giraudon, Mallarmé, Mary-Laure Zoss, Michel Butor, Pierre Jean Jouve, Varlam Chalamov
Les 6 livres et revues reçus par Poezibao cette semaine :
Andrea Zanzotto, Vocatif suivi de Surimpressions, traduction de l'italien et présentation de Philippe Di Méo, Maurice Nadeau, 2016, 22€
Emmanuèle Jawad, En vigilance extérieure, Lanskine, 2016, 12€
Jean-Paul Bota, La boussole aux dires de l'éclair, Tarabuste, 2016, 18€
Quentin Biasiolo, Restes, L'Amourier, 2016, 12,50€
Revues :
Europe, n° 1053-1054, janvier février 2017, 2017, 20€
Contre-allées, n°37/38, 2016, 10€
Rédigé par Florence Trocmé le samedi 24 décembre 2016 à 09h42 dans Poezibao a reçu | Lien permanent
Balises: Andrea Zanzotto, Emmanuèle Jawad, Jean-Paul Bota, Quentin Biasiolo, revue Contre-allées, revue Europe
10ème contribution : Roger-Michel Allemand
Roger-Michel Allemand a renouvelé la recherche sur le Nouveau Roman, à travers la série qu'il a fondée et dirigée aux Lettres modernes Minard (1991-2005) et par des publications marquantes dans le domaine, parmi lesquelles Le Nouveau Roman (Ellipses, 1996), Alain Robbe-Grillet (Seuil, 1997) et Alain Robbe-Grillet. Balises pour le XXIe siècle (Presses Sorbonne Nouvelle, 2010). Il a également fait paraître un ouvrage de référence sur L'Utopie (Ellipses, 2005).
Auteur de nombreux travaux sur la littérature contemporaine, il s'est entretenu et a correspondu avec François Bon, Michel Butor, Michel Chaillou, Éric Chevillard, Michel Deguy, Umberto Eco, Jean-Pierre Faye, Gérard Gavarry, Patrick Grainville, Jacques Jouet, Louise Lambrichs, Hubert Lucot, Bernard Noël, Dominique Noguez, Claude Ollier, Robert Pinget, Christian Prigent, Pascal Quignard, Alain Robbe-Grillet, Denis Roche, Paul Louis Rossi, Lépold Sédar Senghor, Claude Simon, Jude Stéfan, Jean-Philippe Toussaint, Tanguy Viel.
Ami de Michel Butor depuis 1994, il lui a consacré plusieurs essais, a rédigé sa notice dans le Dictionnaire mondial des littératures (Larousse, 2002), réalisé avec lui Michel Butor. Rencontre avec Roger-Michel Allemand (Argol, 2009), édité ses Encadrements (2009) et organisé en sa présence un grand colloque au Brésil, Universo Butor – L'Univers Butor (2011)
Dans ce dossier, Poezibao publie deux contributions de Roger-Michel Allemand, une transcription d’un entretien organisé par la Maison des écrivains et de la littérature dans le cycle Impromptu au Petit Palais, le jeudi 12 novembre 2009. (voir ce reportage de Poezibao)
Ce texte est proposé en fichier PDF à ouvrir d'un simple clic sur ce lien.
Par ailleurs Roger-Michel Allemand a proposé à Poezibao ce poème écrit en mémoire de Michel Butor. Ce texte est également proposé en fichier PDF à ouvrir d'un simple clic sur ce lien
Rédigé par Florence Trocmé le vendredi 23 décembre 2016 à 13h42 dans Dossiers de Poezibao | Lien permanent
Balises: Michel Butor, Roger-Michel Allemand
Lire la présentation de ce feuilleton et les épisodes déjà publiés en cliquant sur ce lien.
(…) quoique le contraire soit souvent bien difficile à définir, je clamerais volontiers ici que le nid est le contraire de la cage, construction précaire dans ses balbutiements, brindille dans mon panier de plastique rouge déposée par la merlette, le merle, ce n’est pas signé, lambeaux de mousse verte arrachée déposée au fond, cela me plait que ces constructeurs siffleurs veuillent bien habiter plus près de ma carpe japonaise, à l’ombre de la carpe japonaise de tissu, qui flotte gentiment dans la cour, et je me demande s’ils se construisent « une chambre à soi » (Virginia Woolf) et surtout comment je vais pouvoir me servir de mon panier de plastique rouge mercredi prochain, panier je parie perdu pour la cause des végétaux, devenu chambrette, nursery, jardin d’enfants, comme toutes ces (…)
(…) choses qui changent
« la forme d’une ville change plus vite hélas que le cœur des humains » Charles Baudelaire, Jacques Roubaud
le visage et même le corps après quarante ans (il paraît)
la couleur du ticket de bus de ville,
les chaussettes, et le slip, tous les jours
le cours des devises (au contraire du cours de l’onde pure, qui lui ne change pas)
les noms des villes : Avaricum, Bourges ; Saint-Pétersbourg-Leningrad-Saint-Pétersbourg, Byzance-Constantinople-Istanbul…
les codes de sécurité du réseau, de l’ordinateur, de l’immeuble (il s’appelle alors digicode, comme si on composait les autres avec ses pieds)
le goût
la mode (« je trouve les caprices de la mode chez les Français, étonnants») (…)
(…) le motif du Japon dans les tableaux de Bonnard, qui sont davantage motifs moteurs que simple décor, ou bien qui sont davantage motifs décoratifs que motivation à avancer un peu plus loin, aussi vrai que la lumière pleut dans ses jardins kakemono, ses jardins paravents, ses jardins sans clôture entre l’intime du bain, du tub, de la toilette et l’intime du regard-couleur – on est toujours un peu voyeur, ou complice, comme à regarder L’évasion de Rochefort en souhaitant que ses hommes au visage invisible (touche large) ne soient pas pris dans les flots de la mer immense, coque d’écale de noix sombre sur le bleu, « où ai-je lu que les expositions étaient des lieux érotiques ? J’ai vu », avec l’émotion de certaine exposition pas si ancienne et très cosmopolite, des Nabis aussi pris dans les Alpes, et la surprise attendrie de reconnaître là les (…)
(…) choses qui évoquent le Japon
Les nabis, et Bonnard en particulier
le Yuzu, en marmelade
très indirectement les indications de direction bilingues au métro « Palais-Royal Musée du Louvre »
l’érable du jardin parisien, sous les fenêtres, feuillage vert tendre délicat, qui s’appelle, je le sais momiji, et que j’ai longtemps appelé Momiko (ce qui signifie tout autre chose mais quoi ?)
tristement, pour mes enfants, les centrales nucléaires accidentées (car ils ne connaissent Tchernobyl que de Fukushima)
le cerisier double de la rue Mazarine, pluie rose dans le caniveau
les formules que l’on apprend avant sa première prise de judo, comme « Adjime » et « Maté» (orthographe phonétique, évidemment, puisque braillées sous la structure Pailleron du dojo) , associée au mot dojo, et au mot tatami (qui pue les pieds, alors que les tatamis au japon non)
les masques hygiéniques
le motif de la mer, petits éventails d’écaille emboités (…)
Rédigé par Florence Trocmé le vendredi 23 décembre 2016 à 10h46 dans Feuilleton | Lien permanent
Balises: Bonnard, Cécile Riou, feuilleton, Jacques Roubaud, Japon, poésie, poésie contemporaine, Sei Shonagon, Virginia Woolf, érable
« M’introduire dans ton histoire », lu par Pierre Jean Jouve
Document audio, à ouvrir d’un clic sur ce lien
durée : 0’55
Rédigé par Florence Trocmé le vendredi 23 décembre 2016 à 10h35 dans Archives sonores | Lien permanent
Balises: archive sonore de la poésie, Mallarmé, Pierre Jean Jouve
Écrire n’est pas une affaire de progrès mais de justesse. Qu’est-ce que la justesse ? Y en a-t-il une ? Plusieurs ? Par rapport à quoi et à qui ? Puisque l’auteur est censé décider, il en propose une au lecteur, celle que nous lisons dans le livre publié. Interroger la fragilité ou l’élasticité de cette justesse, de ces justesses possibles, c’est ainsi que nous entrons dans Limite : les sept premiers textes – en prose -, très proches les uns des autres, ne montrent pas une variation autour d’un thème, mais placent devant et d’emblée la question de l’écriture : une sorte d’instable que l’auteur tâche de tirer au mieux vers sa stabilité. Chacun d’eux s’essaie en faisant bouger quelques éléments et cela suffit à produire des effets particuliers, et donc un bloc de prose différent. On passe de l’un à l’autre en répétant ce geste mental qui observe chaque texte comme un juste possible et non comme une mise en concurrence. Le dernier, qui interrompt cette continuité, gagne une sorte d’atemporalité en étant intitulé « etc. » : on bascule ensuite dans les poèmes datés, en vers. Architecture : Limite est donc composé de cet ensemble en prose « Sans date » auquel fait écho un autre ensemble « Sans date » qui ferme le livre par deux pages de fragments, comme si le bloc étouffant du début avait éclaté et permettait d’introduire un peu d’air. A l’intérieur, des poèmes datés, presque tous en vers, dont le volume et la répartition ne sont pas proportionnels à la chronologie : 14 pages pour août 2013, 35 pour septembre 2013, 59 pour octobre, 29 pour novembre, 1 pour décembre, 11 pour 2014, 14 pour 2015, le dernier poème daté de juillet. Cela dessine une courbe dont le sommet (1) est placé en amont par rapport aux deux ans que couvre le livre.
Ces possibles que forment les sept premiers blocs de prose tournent autour de vivre écrire / écrire vivre(2) – cela ne revient pas au même –, en étant associés à des éléments récurrents, métaphoriques ou non : la présence du bord de la mer par exemple et de la trace laissée par l’écume ou la question du sens : « même s’il n’y a pas de sens au bout » est l’une des rares expressions reprises avec « toujours l’air et les mots » dans chacun de ces textes : thématiques émaziennes qui rejoignent celle de l’usure que peut accentuer le ressassement à travers cette série liminaire. Les premiers poèmes en vers posent, à travers la couleur du ciel, la réalité perceptible comme seule réalité (« vie pliée repliée / en attente / d’un mot du ciel / qui ne vient pas / sauf ciel » p. 15) : ce refus d’autre chose et de ce qui serait nommable autrement que par l’expérience se retrouve à plusieurs endroits du livre, notamment dans la référence à la couleur : « bleu sans faille // faïence // coque renversée du ciel / casque // distance bleue » (p. 156), « bleu trop loin / autre // on reste / ici / en bas / dans la lumière // avec les oiseaux » (p. 159). Pas de métaphysique ni de spirituel : les correspondances joignent les mots aux mots. Mais ce qui frappe dès ces premiers poèmes en vers, c’est l’évocation d’un disfonctionnement du corps qui n’est et ne sera pas nommé, ni à travers le mot maladie ni à travers le nom d’une maladie (« ça » pp. 43 et 45, « cela » p. 65) ; cette « limite du corps » (p. 25) redistribue la vie (« ce qui semblait avoir de l’importance // ça n’en a plus » p. 26)
.
Dès lors, l’ouverture du livre fait entonnoir, et le lecteur est invité à entrer dans cette réduction dont les dates semblent accompagner des jalons, notamment dans leur distribution resserrée à l’automne 2013 ; on n’en saura guère plus sur ce qui tiendrait du diagnostic ou du médical (« un bloc compact de mots techniques /comme s’ils serraient / de plus près // « « vous comprenez » »p. 104), de ce qui relève d’une expérience qui ramènerait à soi (« ce qui n’intéresse personne / dans cette histoire / voilà l’enjeu // c’est tout » p. 30). Non seulement le « je » est absent – on sait le goût émazien pour le « on », systématique ici – mais ce qui doit correspondre à la possible évolution de ce disfonctionnement est évoqué dans la distance : les références à ce corps qui ne suit plus (« le corps dit quelque chose comme/ va plus loin sans moi » p. 58) sont extrêmement nombreuses (pp. 21, 38, 49, 55, 58, etc.) et le détail de ces écarts peu significatifs (« on tousse une vie » p.31, « le mur (...) / est dans la gorge » p. 38, « cracher / boire /cracher » p. 66) ; parfois, ils se déplacent par le biais d’un objet de la réalité qui leur semble lié, ainsi de l’évier (« on atterrit devant l’évier / et le reste continue autour » p. 69, « les couleuvres les pilules / à avaler // l’évier / par cœur » p. 67, habitude et nausée), devenu une sorte d’objet « stable », dont la fonction utilitaire est comme tragiquement – à la Beckett - mise en perspective avec l’humain (« l’évier est on est // son inox durera plus // il n’en sait rien / il sert » p. 71). Le mot « douleur » n’est employé que trois fois, dont une où elle est « muette sourde » (p. 80) et une en référence au poème Recueillement de Baudelaire (p. 125) ; la quatrième occurrence du mot interviendra à la fin (p. 162), lorsqu’un peu de lumière semble à nouveau apparaître. Si la limite du corps - « vieille peau » (p. 62 par exemple) ou « la carcasse craque » (p. 148) (3)- est omniprésente, c’est sans arrière-plan pathétique.
Pour autant, l’émotion n’est pas absente, elle est la plupart du temps jugulée, maîtrisée : le poème n’évacue pas la personne, il la met en retrait puisqu’ « on ne peut mettre ça / à distance » (p. 43), il se fait « constat » (p. 43). D’une part, des termes liés à l’expression émotionnelle disent la « peur » (pp. 113, 144 par exemple), le « ressac de seul » (p. 130), souvent accompagnés de la venue du soir et de la nuit, parfois « saturée » (p. 102), d’une matière lourde (« épaisse/pâte noire / goudron » p. 88) ou de magma (p. 97) jusqu’à une étonnante déclaration d’amour à la fois proférée et mise à distance parce que la phrase est rapportée entre guillemets (« « je t’aime » » pp. 60 et 61) mais qui tranche, au-delà de l’acidité humoristique avec laquelle elle est dite et redite. D’autre part, je vois à travers des métaphores récurrentes une autre manière d’exprimer l’émotion, de façon pudique dans la mesure où elle passe par le détour analogique ; on trouvera de nombreuses mentions qui font référence au « mur » (pp. 38, 57, 88), à la « falaise » (p. 81), la « limite » (pp.25, 28, 57, 68), bref à l’obstacle qu’ajoute ce soudain encombrement de vie qui arrête « l’élan du désir » (p. 57) (4). Autre système métaphorique dominant, comme on l’a vu dès les sept premiers poèmes de prose, l’évocation de la mer et de ce qui l’accompagne : plage, vagues, sable, dunes, cette sorte de mécanique de la nature étrangère sinon indifférente à ce qui se joue dans le corps de l’auteur (« le corps a bougé /pas le reste la mer / le silence /la véranda » p. 87), y compris lorsqu’elle est associée à des images de la mémoire (p.33, « retrouver comme un nord / le très grand calme stable / de la mer et des arbres » p. 96). Paysages familiers, rassurants qui rompent avec ce présent devenu déséquilibré.
De ce déséquilibre, on pourrait attendre qu’il mène à la révolte, or ce n’est pas le cas. Pas d’acceptation pour autant (« quoi /pas pourquoi / cause effet on s’en fiche » p. 68), ni d’illusion (« on ne croit plus qu’il y a la mer / au bout du coquillage » p. 35) ; la thématique de la fin, du bout, de la limite (dans une autre acception du mot) est abondante (pp. 26, 39,47, 51, etc.), et semble comme un boomerang interroger le présent, puisque la question du sens de la vie ou de l’après-vie n’est pas posé en tant que sujet de réflexion ou de conviction : le ciel n’est considéré que dans son espace réel, non comme métonymie, ainsi que cela a été dit plus haut ; il n’y a pas plus de sens à chercher, pas parce que cela procède de l’absurdité ou d’une absence de croyance mais parce que le futur semble du présent potentiel, pour les autres ou pour soi (« limite // d’autres / prendront le pas // ils passeront » p. 28, « jouer son rôle tout de même / demain » p. 48). Le présent domine, en tant que temps verbal mais aussi parce que le corps dans ses disfonctionnements semble resserrer la vie autour de lui : le verbe reste est employé de façon impersonnelle à plusieurs reprises (« reste / du présent malingre » p. 73, ici avec l’ambiguïté du substantif) ; l’évocation du passé aussi fait boomerang, dans sa globalité (« qu’est-ce qu’on fait du passé » p. 52) ou en lien avec de virtuelles évocations de souvenirs, implicitement relayés par Proust (« en rester là / sans madeleine aubépine ou pavés » p.53, « elle / mémoire // ballot des années // le temps perdu oui / le poids non » p. 130).
Ce présent que le corps semble étouffer a besoin d’air, terme que l’on trouve constamment dans ce livre et qui est associé dès les premières pages à un autre terme, « mots ». Là encore, il ne s’agit pas d’espoir mais de dire la réalité, aussi épaisse de sa ténuité soit-elle. Le geste d’écrire est une respiration, à la fois pour vivre cette réalité mais aussi pour celui qui la dit (« les mots / contre le mur // comme une échelle de lierre » p. 145). Or, à travers ce qui le fige et paraît le faire suffoquer, Limite est un livre d’air. J’en veux pour preuve la variété de son écriture : ici, des vers secs, courts, aux traits émaziens : pronom indéfini, phrases nominales, infinitifs nombreux, présent faiblement énonciatif : autant d’éléments qui figent (« si / non plus / pourquoi porter / encore / et la nuit et le corps les mots / tout le barda /plus loin // on peut / si possible / sinon / non », p. 100), dont le jeu de rejets ou d’ambivalence des mots multiplie la lecture. Ailleurs, des proses courtes, fragments débarrassés de ponctuation comme s’ils devaient faire bloc, se lire d’un bloc, procédant parfois par accumulation (p. 97) : dans ce cas, la respiration se fait entre les blocs. Ailleurs encore, une série de tercets dont les vers sont séparés par un interligne (« dans le tunnel // longue attente // souffle court » p. 148 sq.) ; ailleurs, un poème vertical (p. 98), un autre mû par une métaphore filée (p. 111). Possible que l’écriture qui s’est déroulée sur deux ans – les dates, on l’aura compris, ne tirent en rien vers le journal, mais on ne peut non plus en faire abstraction – se soit trouvée favorisée par cette liberté d’approche, qu’importe : air comme respiration de la forme (5)... Cela se retrouve encore dans les derniers poèmes : ils portent de l’apaisement (« le souffle revient » p. 165, « on respire mieux » p.167), et les deux dernières pages « Sans date » placent en perspective la vie mieux paisible avec un bouquet d’anémones, pour se rejoindre sur un « enfin » porteur d’espoir : c’est ainsi qu’en le terminant on veut franchir ce livre pudique et puissant.
Ludovic Degroote
Antoine Emaz – Limite – Tarabuste – 176 p., 15 €
1. En mathématique, le mot limite désigne une valeur vers laquelle on tend mais qu’on n’atteint pas.
2. « graphie de vie », tels sont les premiers mots du livre.
3. Le mot carcasse a fait l’objet d’un poème, Poème carcasse, publié aux éditions Tarabuste en 1991.
4. Ce thème est récurrent dans la poésie émazienne, depuis ses débuts ; cf. Poème du mur, qui ouvre En-deçà, éd. Fourbis, 1990
5. Il faut souligner la mise en page aérée du livre qui contribue à donner à chaque poème son espace propre.
Rédigé par Florence Trocmé le vendredi 23 décembre 2016 à 10h29 dans Notes de lecture | Lien permanent
Balises: Antoine Emaz, douleur, limite, Ludovic Degroote, maladie, mort, poésie, poésie contemporaine, résistance