Matthieu Gosztola a proposé à Poezibao cette étude sur "Yves Bonnefoy, lecteur de Jarry".
Voici l'incipit de son article qui, en raison de sa longueur et afin de le rendre plus facilement enregistrable et imprimable, est proposé ici sous forme de fichier PDF.
"Yves Bonnefoy lecteur d’Alfred Jarry ? Cette idée n’est pas novatrice. Jarry, « Bonnefoy [le] cite volontiers », remarque un commentateur. Et l’amour de Bonnefoy pour Jarry est rappelé dans les entretiens sur la poésie que l’auteur de L’Arrière-pays a regroupés sous le titre L’Inachevable.
Et Patrick Née a même consacré une partie de livre à cette question : « Yves Bonnefoy lecteur d’Alfred Jarry […] ? Ces liens insoupçonnés, ou seulement inaperçus, étonneront peut-être : ils n’en sont pas moins puissants. Liens presque inapparents […], et pour cause : ils tiennent d’abord à une citation d’Ovide trouvée dans quelques pages frappantes d’une version du dernier récit de Jarry, La Dragonne ; insérée à son tour dans L’Arrière-pays (où elle rayonne d’un éclat tout à fait central) […]. À cela s’ajoute le souvenir obstiné d’une autre citation, venue cette fois de L’Amour absolu […] ».
Si Du Mouvement et de l’immobilité de Douve paraît en 1953, c’est « dès les années quarante » – et cette précision est bien évidemment fondamentale – que Bonnefoy se révèle être un « lecteur attentif de Jarry ». Quel ouvrage le marque en premier lieu ? Celui qui est le plus à même de ressusciter l’esprit fin-de-siècle auquel nous allons porter quelque attention, à savoir le tout premier – un recueil de poèmes justement : Les Minutes de sable mémorial (1894) .
Notre étude, en accordant, dans ce qui – de prime abord – pourra sembler être de longues digressions (la longueur étant nécessaire à la restitution d’un état d’esprit aujourd’hui révolu), une place pour le moins importante aux idées de la fin du dix-neuvième siècle, qui ne semblent pas à première ou même seconde lecture être des amies (d’enfance, au point de l’avoir durablement influencée) de l’œuvre de Bonnefoy, a pour vocation de montrer combien en réalité Du Mouvement et de l’immobilité de Douve, paru au Mercure de France en 1953, est tout imprégné de Jarry, et de cela même qui se dégage de l’œuvre de Jarry, et que l’on peut retrouver chez d’autres auteurs de sa génération, au premier rang desquels figure Joséphin Péladan, « double » par plusieurs aspects de l’auteur d’Ubu Roi"
(Image : Alfred Jarry, par Nadar, source)
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