« Mon processus d'écriture passe toujours par la définition d'un espace, que je chiffre très arbitrairement, mais le fait de le chiffrer me le rend perceptible. Cet espace est évidemment un espace mental, l'espace mental c'est toujours flou, vague, indéfini, illimité, et introduire des dimensions dans cet espace fait qu'une petite partie en devient non pas significative, mais propre à susciter des significations si on précipite des mots dessus. Et comme le poème est quelque chose que je vis comme une espèce de phénomène, comment dire ?... météorologique, une espèce de précipitation, oui, au sens le plus météorologique du terme, s'il y a un espace qui appelle la précipitation, la précipitation peut avoir lieu. »
Bernard Noël, du jour au lendemain, entretiens avec Alain Veinstein, L'Amourier, 2017,p.171
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