continuum l’œuvre se poursuit se construit. fil d’acier tendu tremblant fil d’une vie qui se vit même quand elle dit ne plus le vouloir. continument Pierre le narrateur auteur de lui même cherche se cherche entre deux vies : celle réellement vécue – la douloureuse – et l’autre la rêvée. celle du psy. celle qui se dilue entre alcool et obsessions. la vie toujours si fragile, vacillante, dans l’épaisseur poisseuse des jours. mais toujours l’attention au monde. à l’en-tour. si fragile soit-il , comme le poudroiement du soleil sur les feuilles d’octobre au parc ou le froissement de l’aile de l’oiseau sous la haie ou dans les ferrailles du pont. aussi dans ce récit (puisque l’ouvrage est ainsi étrangement présenté) la mémoire sans cesse sollicitée mais qui fait réellement défaut, qui se défausse. l’homme ici présent butte contre. tout contre.
écriture hachée comme les zébrures d’une pluie dans les rues de Paris où se situe cette vie. amours passées au hachoir des crises entre alcool Paris turf sur champ de courses hippiques et rades improbables où il finit par se réfugier. amours ambiguës sait-il ce qu’il souhaite réellement ? la vie morcelée découpée en tranches ici dites racontées inventées peut-être parfois. ce qui parait certain acquis semble-t-il c’est que l’homme ici se déshabille se met à nu à vif en danger. là est sans doute la clef de cette littérature que souhaite Alain Guillard. à laquelle il tend depuis plus de trente ans. une lecture exigeante certes, mais la Littérature ne l’est-elle pas. toujours. ?
Jacques Brémond
Alain Guillard, Et n’oublie pas la lumière avant de… , édition L’Amourier, 2020, 180 p., 16€
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