Chaque semaine, un texte de Pierre le Pillouër, pour le soutenir et l’accompagner dans l’épreuve qu’il traverse. Merci à ceux qui ont envoyé des poèmes pour Pierre, mais ici l’objet c’est de rappeler que Pierre est poète et de publier ses poèmes.
Un bref extrait de trouver Hortense, Journal de lecture à la lettre des Illuminations
16 mai 1994 : nouveau départ.
Alors que j’avais décidé de m’en tenir aux textes des Illuminations à la fin desquelles Rimbaud provoque explicitement les petits serruriers (est-ce qu’ils peuvent trôner ?!), après mise de doses de sang plus froid, je tente de mettre à l'épreuve mon système sur les lignes les plus apparemment « enfantines », retour à la lisière du bois, Arthur y a sûrement fourré quelque énormité.
Une fausse piste m’égare longtemps, un rapprochement avec la sœur « Léonie Aubois d’Ashby » dont les dévots ne trouveront jamais la moindre relique ; et je fouissais benoitement du côté de la symbolique alchimieuse, encornué par le thème de la faim et de la soif, de la chasse...
lorsque soudain, appui majeur...
(violons et cymbales)
... encore une fois, il fallait repartir du « pré des sons » et s’attarder sur l’étrange répétition du verbe « descend », il s’agissait d’entendre ce que le texte susurre (« aperçus sur la route ») et ne pas le lâcher avant d’avoir obtenu l’explication plus raide de cette « cathédrale qui descend » et de ce « lac qui monte » dont il faut bien avouer que la charge émotionnelle ou onirique est assez faible. »
(à suivre)
Pierre Le Pillouër, trouver Hortense, Journal de lecture à la lettre des Illuminations, Editions Virgile, coll. Ulysse fin de siècle, 2008, p. 37