lundi 10 mars 2008

Anthologie Poésies du cri 12, David (et autres)

 

 

Il y a du Maïakovski, dans David, ou plutôt le contraire, du David, dans Maïakovski…

 

 

Prière d’un juste persécuté

 

De David.
Accuse, Yahvé, mes accusateurs,
assaille mes assaillants ;
prends armure et bouclier
et te lève à mon aide ;
brandis la lance et la pique
contre mes poursuivants.
Dis à mon âme : « C’est moi ton salut. »

 

Honte et déshonneur sur ceux-là
qui cherchent mon âme !
Arrière ! qu’ils reculent confondus,
ceux qui ruminent mon malheur !
Qu’ils soient de la bale au vent,
l’ange de Yahvé les poussant,
que leur chemin soit ténèbre et glissade,
l’ange de Yahvé les poursuivant !

 

Sans cause ils m’ont tendu leur filet,
creuse une fosse pour moi ;
la ruine vient sur eux sans qu’ils le sachent ;
le filet qu’ils ont tendu les prendra ;
dans la fosse ils tomberont.

 

Et mon âme exultera en Yahvé,
jubilera en son salut.
Tous mes os diront : Yahvé,
qui est comme toi
pour délivrer le petit du plus fort,
le pauvre du spoliateur ?

 

[…]

 

 

David, « Psaume 35 (34) », les Psaumes, -XIe à –IIe s., Ancien testament, Bible de Jérusalem, éd. Desclée De Brouwer, 1955.

 

L’Anthologie poésies du cri est une proposition d’Alain Marc

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dimanche 03 février 2008

Anthologie Poésies du cri 11, Franck Venaille

Celui qui n’a jamais voulu se châtrer n’est qu’un chien Moi je dis le mot désespoir J’écris le mot désespoir avec le pâle sourire de celui qui sait Qui est déjà mort Qui vit à côté de lui-même attentif à la vie quotidienne l’âme enterrée déjà Je ne termine plus mes phrases Bientôt plus aucun son ne sortira de ma bouche J’attendrai comme celui assis sur sa valise dans une gare Sans billet Sans raison de partir Sans envie et bientôt curieusement sans douleur comme sous la torture Je n’ai rien dit N’ai rien avoué moi qui pourtant sais tout Maintenant n’écoute que mon sang familier Observe des heures la pulsation régulière à mon poignet Poi-gnet Poi-gnet Poi-gnet Serait-ce cela la mort Ce détachement de soi Cette absence en soi-même Ce calme plat de la non espérance Du non désir aussi avec mon sexe ridicule porté comme une blessure à peine secrète Est-il l’heure Est-il déjà l’heure Les murs m’observent M’entourent Se referment sur moi qui n’aurai bientôt plus de peau Plus de larmes Moi qui ai tant pleuré sur moi Hier encore lorsque je vivais Mais est-ce bien cela vivre cette perpétuelle déchirure il devait bien y avoir autre chose

               Que je n’ai pas su voir —

    

 

Franck Venaille, Pourquoi tu pleures, dis ? Pourquoi tu pleures ? Parce que le ciel est bleu Parce que le ciel est bleu…, éd. Pierre-Jean Oswald, 1972, repris dans Capitaine de l’angoisse animale, Une Anthologie, 1966-1997, coll. « les Analectes », co-éd. Obsidiane/le Temps qu’il fait, 1998/1999, p. 82.

 

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dimanche 06 janvier 2008

Anthologie Poésies du cri 10, Yaël Cange

À bout de forces je cède, comme si le corps manquait de corps — dérive, — mais là — d’autant de détresse, beuglant : cris. Plus encore : rage. Si je ne puis échapper, ils m’ouvrent, chargée d’humiliation.

 

Quel surcroît de remords m’effondre — hors tout — me délabre, — qu’en cette ruine : d’être (comment non ?), il me faille expier, rendue, à battre en retraite, si cassante. Peur aussi. Demain — quelle hache ?
Châtiment d’ailleurs : d’où (desquels désirs, soif d’amputation) venu ? Subi à la fin : privé de substance, — moi !

 

Crime qu’un mot, tel qu’harassé, le crâne — ici, le répercute fût-ce en trop, en moins, dans tous les cas — en dedans. Marqué de trous.

 

[…]

 

 

Yaël Cange, Stridences, poèmes, coll. « Double hache », éd. Bernard Dumerchez, 1993, pp. 153

 

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samedi 01 décembre 2007

Anthologie Poésies du cri 9, Henri Michaux

je rame

 

J’ai maudit ton front ton ventre ta vie
J’ai maudit les rues que ta marche enfile
Les objets que ta main saisit
J’ai maudit l’intérieur de tes rêves

 

J’ai mis une flaque dans ton œil qui ne
      voit plus
Un insecte dans ton oreille qui n’entend
      plus
Une éponge dans ton cerveau qui ne com-
      prend plus

 

Je t’ai refroidi en l’âme de ton corps
Je t’ai glacé en ta vie profonde
L’air que tu respires te suffoque
L’air que tu respires a un air de cave
Est un air qui a déjà été expiré
qui a été rejeté par des hyènes
Le fumier de cet air personne ne peut plus
      le respirer

 

Ta peau est toute humide
Ta peau sue l’eau de la grande peur
Tes aisselles dégagent au loin une odeur
      de crypte

 

[…]

 

 

Henri Michaux, Poésie pour pouvoir (1948) dans Face aux verrous, éd. Gallimard, 1967, réédité en coll. « poésie », pp. 23-24

 

Pierre Boulez a composé en 1958 à partir de Poésie pour pouvoir une partition pour bande magnétique et trois orchestres.

 

Henri Michaux dans Poezibao :

bio-bibliographie d’Henri Michaux, extrait 1, extrait 2, extrait 3, extrait 4, extrait 5, extrait 6,  extrait 7, lien vers un court documentaire en ligne, extrait 8, extrait 9, extrait 10, extrait 11

 

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mardi 20 novembre 2007

Anthologie Poésies du cri 8, Dominique Grandmont


 

 

Nuages sont les draps
fauchés à mi-corps

Marchant dans le
musc et l’ordure

 

 

------

 

 

Avancer te rapproche
de jamais

 

 

------

 

 

Syllabes déchirées

Entre la lumière
et l’abîme

 

 

------

 

 

Le vent
invente un chant

Avec ses ruines

 

 

------

 

 

Bruits
qui brûlent

 

 

------

 

 

Le vacarme
est gratuit

pour qui boit debout
sa propre amertume

 

 

Dominique Grandmont, L’Air est cette foule, éd. Bernard Dumerchez, 1996, respectivement p. 56, 57, 59, 60, 97, 109

 

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jeudi 01 novembre 2007

Anthologie Poésies du cri 7, Joyce Mansour

le soleil dans le capricorne

Trois jours de repos
Pourquoi pas la tombe
J’étouffe sans ta bouche
L’attente déforme l’aube prochaine
Et les longues heures de l’escalier
Sentent le gaz
À plat ventre j’attends demain
Je vois luire ta peau
Dans la grande trouée de la nuit
Le balancement lent d’un beau clair de lune
Sur la mer intérieure de mon sexe
Poussière sur poussière
Marteau sur matelas
Soleil sur tambour de plomb
Toujours souriant ta main tonne l’indifférence
Cruellement vêtu incliné vers le vide
Tu dis non et le plus petit objet qu’abrite un corps de femme
Courbe l’échine
Nice artificielle
Parfum factice de l’heure sur le canapé
Pour quelles pâles girafes
Ai-je délaissé Byzance
La solitude pue
Une pierre de lune dans un cadre ovale
Encore un poignard palpitant sous la pluie
Diamants et délires du souvenir de demain
Sueurs de taffetas plages sans abri
Démence de ma chair égarée

 

 

Joyce Mansour, poème de Carré blanc, Prose & poésie, Œuvre complète, éd. Actes Sud, 1991, pp. 415-416 (Carré blanc, dédicacé à André Breton, a été premièrement publié en 1965 aux éd. du Soleil noir)

 

 

Joyce Mansour dans Poezibao :
bio-bibliographie de Joyce Mansour, extraits 1

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mercredi 24 octobre 2007

Anthologie Poésies du cri 6, Benjamin Fondane

— Je vous donne ma mort, que vous en semble ?
ma vie qu’en ferez-vous ?
qu’est-ce ma vie ?
une chanson un sanglot,
un sanglot tout petit dans les oreilles du monde,
un sanglot dans une forêt de sanglots…
Un sanglot — PAS ASSEZ !!!

 

Voici le monde —
si je pouvais le déchirer
si je pouvais me déchirer
moi-même sur le monde
debout et sanglotant
— sanglot le monde !
Si petit, si petit et si plein
si plein, si plein et si petit,
si petit à pouvoir sangloter
si plein à pouvoir tout étreindre
un fleuve monte en moi, il monte,
je ne peux pas l’arrêter de mes mains
je ne peux pas l’empêcher de mon corps
— il passe à travers moi — il monte — IL MONTE…

 

Un grain de terre m’eût suffi
qui m’a poussé dans les grand’villes ?
Un grain de terre m’eût suffi —
qui m’a poussé dans les chaudières,
le corps dégingandé, les cuisses maigres,
le sang brûlé de fièvres,
lourd de mes testicules lourds ?

 

 

Benjamin Fondane, extrait d’un poème d’Ulysse in Le Mal des fantômes précédé de Paysages, éd. Paris-Méditerranée/L’Éther vague Patrice Thierry éditeur, p. 120-121

 

Benjamin Fondane dans Poezibao :
Bio-bibliographie , "Lecture" poésies du cri 1, extrait 1

 

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lundi 15 octobre 2007

Anthologie Poésies du cri 5, Georges Bataille

De la bouse dans la tête
j’éclate je hais le ciel
qui suis-je à cracher les nues
il est amer d’être immense
mes yeux sont des cochons gras
mon cœur est de l’encre noire
mon sexe est un soleil mort
les étoiles tombées dans une fosse sans fond
je pleure et ma langue coule
il importe peu que l’immensité soit ronde
et roule dans un panier à son
j’aime la mort et la convie
dans la boucherie de Saint-Père.

 

 

 

Noire mort tu es mon pain
je te mange dans le cœur
l’épouvante est ma douceur
la folie est dans ma main.

 

 

 

[…]

 

 

 

Mes sanglots sur tes genoux
j’ébranlerai la nuit

 

 

 

Georges Bataille, L’Archangélique, Œuvres complètes, tome III, éd. Gallimard, pp. 87 à 89 (réédité seul sous le titre L’Archangélique et autres poèmes aux éd. du Mercure de France avec une préface de Bernard Noël)

 

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mercredi 10 octobre 2007

Anthologie Poésies du cri 4, Tahar Ben Jelloun

Ce corps qui fut un rire
brûle à présent.
Cendres emportées par le vent jusqu’au fleuve
et l’eau les reçoit comme les restes de larmes
  heureuses.
Cendres d’une mémoire où perle une petite vie
bien simple, une vie sans histoire, avec un jardin,
une fontaine et quelques livres.
Cendres d’un corps échappé à la fosse commune
offertes à la tempête des sables.

 

Quand le vent se lèvera, ces cendres iront se poser
  sur les yeux des vivants.
Ceux-ci n’en sauront rien
ils marcheront triomphants avec un peu de mort
  sur le visage.

 

Innombrables sont les signes se vidant de leur eau
dans le tumulte de l’extrême
là, au bord d’un cimetière mouvant.

 

 

Tahar Ben Jelloun, La Remontée des cendres suivi de Non identifiés, version arabe de Kadhim Jihad, éd. du Seuil, 1991, p.15 (repris en collection poche « Points Roman » R625, puis dans Poésie complète, éd. du Seuil, 1995)

 

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vendredi 05 octobre 2007

Anthologie Poésies du cri 3, Yves Bonnefoy

La Terre

 

Je crie, Regarde,
La lumière
Vivait là, près de nous ! Ici, sa provision
D’eau, encore transfigurée. Ici le bois
Dans la remise. Ici, les quelques fruits
À sécher dans les vibrations du ciel de l’aube.

 

Rien n’a changé,
Ce sont les mêmes lieux et les mêmes choses,
Presque les mêmes mots,
Mais, vois, en toi, en moi
L’indivis, l’invisible se rassemblent.

 

Et elle ! n’est-ce pas
Elle qui sourit là (« Moi la lumière,
Oui, je consens ») dans la certitude du seuil,
Penchée, guidant les pas
D’on dirait un soleil enfant sur une eau obscure.

 

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

 

Je crie, Regarde,
L’amandier
Se couvre brusquement de milliers de fleurs.
Ici
Le noueux, l’à jamais terrestre, le déchiré
Entre au port. Moi la nuit
Je consens. Moi l’amandier
J’entre paré dans la chambre nuptiale.

 

 

Yves Bonnefoy, Poèmes, regroupant Du mouvement et de l’immobilité de Douve, Hier régnant désert, Pierre écrite et Dans le leurre du seuil, Poésie/Gallimard, 1982, pp.283-284 (premièrement publié dans Dans le leurre du seuil, Mercure de France, 1975)

 

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vendredi 28 septembre 2007

Anthologie Poésies du cri 2 : Charles Juliet

1.

 

l'être
m’élude
se refuse

je suis
l’infirme

 

 

fatigue des chemins perdus
conscience égarée
bilans amers

je n’ai plus la force

 

 

pas un acte qui convienne

pas un chemin qui ne s’égare

pas un mot qui soit conforme

acharnement dans le refus

infernale attente

brûlure du temps

l’ennui ravage
mon visage de pierre

 

 

Charles Juliet, Fouilles suivi de l’Œil se scrute, Approches et Une lointaine lueur, P.O.L, 1998 (premièrement publié dans Fouilles, Fata Morgana, 1980)

 

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samedi 22 septembre 2007

Anthologie poésies du cri 1 : Abdellatif Laâbi

qui m’assassine dans ma race
                                             chaque millénaire
et pousse
             fagots de greffes
                                    sur mon passage
qui donc remue mes racines
je me remémore
il n’y avait pas d’eau à l’origine
mais un roulis d’ergs comme une caravane flottante de continents
un tangage de dunes
il n’y avait que le tam-tam des mutations
une levée de carnassiers
et moi barde-crocodile
                                     me délectant de lave
il n’y avait que la présence sulfureuse du feu
l’ail putride des hautes tensions
les crêtes fétides de sauriens

 

chaque jour
                 dans mon hibernation
je me remémore
la nuit avait obliqué
                              éteinte dans la spirale des flammes
une glaise élastique s’entassait sur mon front
des singes transhumants ricanaient
étais-je totem
                       menhir saharien
ou cette corporelle éclaircie de la foudre

 

 

Abdellatif Laâbi, Œuvre poétique I, la Différence, 2006, pp. 75-76

 

 

L’Anthologie poésies du cri est une proposition d’Alain Marc

 

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Un nouveau projet de Poezibao : une anthologie Poésies du cri

Poezibao s’associe à partir d’aujourd’hui à Alain Marc pour une nouvelle anthologie qui vient s’ajouter aux deux anthologies en cours sur le site, l’anthologie permanente qui propose six jours sur sept un extrait de poésie moderne ou contemporaine, française ou étrangère. Et les Notes sur la poésie, recueil d’écrits théoriques, d’extraits d’essais et de réflexions philosophiques sur la poésie.
Alain Marc a travaillé de façon très approfondie autour d’un concept qu’il a créé, l’écriture du cri. Il s’en est longuement expliqué dans son passionnant essai Écrire le cri, dont Poezibao a rendu compte. Pour la rédaction de cet essai, il s’est appuyé sur un important corpus de textes qui de facto se sont trouvés constituer une anthologie du cri. C’est cette anthologie de textes poétiques qu’Alain Marc entreprend de proposer à partir d’aujourd’hui sur Poezibao à raison d’un ou deux textes hebdomadaires. Poezibao est très heureux d’accueillir ce nouvel ensemble qui vient enrichir la somme déjà considérable de poèmes présents sur le site.
Florence Trocmé

 

 

Anthologie poésies du cri, une présentation par Alain Marc

 

Il y a l’essai Écrire le cri. Il y a l’idée de cette anthologie en prolongement de.

 

« cette anthologie était l'un des projets qui a germé un jour dans mon esprit — je l'ai même proposé à l'époque où j'étais encore un peu naïf, et surtout peu au fait du déroulement de la vie... Projet abandonné. Et qui revoit le jour grâce à Internet et surtout à Poezibao. J'avais imaginé sélectionner plusieurs textes pour chaque auteur avec un texte de présentation introduisant chacun d’eux dans la sphère du cri — et, j'y tiens, de la poésie du cri... Je pense que cela aurait pu être un TRÈS beau projet. Je sais aujourd'hui qu'il est venu, et que je l'ai présenté, bien trop tôt. Alors on devine à quel point je suis heureux de le voir enfin prendre corps et exister quelque peu (les textes de présentation se devaient de donner tout le poids nécessaire à l'entreprise). Ce sera, avec Poezibao donc, une première version de cette anthologie. »

 

L’essai Écrire le cri avançait douze noms en sous-titre. Il avançait également une première liste de recueils et poèmes. Rappelons-en leurs auteurs : Pierre Jean Jouve, Vladimir Maïakovski, Joyce Mansour, Francis Giauque, Franck Venaille, Abdellatif Laâbi ; Paul Verlaine, Blaise Cendrars, Louis Aragon, Pier Paolo Pasolini, Tahar Ben Jelloun, Michel Houellebecq, Philippe Guénin ; Walt Whitman, Paul Éluard, Georges Bataille, Benjamin Fondane, Henri Michaux, Paul Valet, Yves Bonnefoy, Allan Ginsberg, Jacques Roubaud, Jean-Paul Bourre, Thierry Ogier-Ullmann ; Jacques Prévert, Alain Borne, Louis-René des Forêts, Denise Levertov, Jacques Réda, Michel Deguy, Jude Stefan, Marie-Claire Bancquart, Henri Meschonnic, Dominique Grandmont, Bernard Hreglich, Jean-François Mathé, Christian Prigent, William Cliff, Olympia Alberti. Il s’agira, avec cette anthologie, d’aller un peu plus loin.

© Alain Marc